L'Algérie 10 ans après le putsch    
Les droits humains: Un bilan désastreux 

Chronologie d�une trag�die cach�e

( 11 janvier 1992 � 11 janvier 2002 )

Salah-Eddine Sidhoum, publiée par Algeria-Watch, 11 janvier 2002

Cette chronologie, loin d��tre exhaustive, a �t� r�dig�e sur la base d�informations de la presse nationale et internationale, des agences de presse, des t�moignages de citoyens et de faits v�cus par l�auteur. Elle retrace jour apr�s jour la tragique guerre impos�e � la population par les putschistes du 11 janvier 1992 avec son lot de morts, de bless�s, de souffrances et de destructions. Notre intention n�est pas de dresser une ind�cente comptabilit� macabre mais de simplement montrer � l�opinion publique qu�une v�ritable guerre se d�roule en Alg�rie, guerre que les factieux auraient voulu - par une politique de d�sinformation et de manipulation - mener � huis-clos et cacher au monde.

1997
(jan-juin)
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1998

(janvier - juin)

 

Jeudi 1er janvier 1998 : Sept personnes sont tuées à Bouzaréah par des hommes armés non identifiés.

Explosion d'une bombe à Boufarik (Blida) : Un mort.

Huit personnes appartenant à deux familles sont massacrées à Berrouaghia (Médéa) par des inconnus armés.

Vendredi 2 janvier 1998 : Explosion d'une bombe au village Ouled Bouhadjar (Médéa) : un mort et six blessés.

Quatre citoyens sont égorgés et décapités à Aïn Defla (Chlef).

Samedi 3 janvier 1998 : L'instance exécutive du FIS à l'étranger dénonce le massacre de Relizane qu'elle qualifie de crime contre l'humanité.

Vive émotion à l'étranger après cet odieux massacre perpétré le premier jour du Ramadhan contre des civils innocents. Le Pape, l'Iran et de nombreuses organisations internationales condamnent ces ignobles actes de barbarie.

Six jeunes citoyens sont retrouvés égorgés au quartier Riath sur les hauteurs de Tlemcen.

Sept personnes dont deux femmes sont tuées au douar Sidi Aïssa (Saïda) par des inconnus armés.

Dimanche 4 janvier 1998 : Sept commerçants (grossistes) tués à Alger.

Plus de 150 citoyens dont des femmes et des enfants sont massacrés dans trois villages (Meknessa, Souk El Had et Had Chekala) de la région de Relizane, selon des sources hospitalières. La presse privée annonce des chiffres plus importants. Certains témoins impliquent explicitement les milices armées.

Cinq citoyens tués à un barrage dressé par un groupe armé près de Ksar El Boukhari (Médéa).

Un taxi est mitraillé à un barrage dressé par des hommes armés à Ain El Melh (M'Sila) : 3 morts.

Une citoyenne et sa fille tuées à Birkhadem (Alger) par des hommes armés.

Lundi 5 janvier 1998 : Le département d'Etat américain se prononce pour une commission d'enquête internationale sur les massacres en Algérie. La Grande Bretagne se joint à la demande des USA.

Le secrétaire général de l'ONU se déclare "très préoccupé" par la dégradation de la situation en Algérie.

Les services de sécurité annoncent dans un communiqué officiel, le massacre de 62 citoyens dans la région de Sidi Maamar (Relizane).

Mardi 6 janvier 1998 : Des hommes armés non identifiés attaquent les villages de Djidiouia et de Zouaïmia, près de Oued Rhiou (Ouest) : une dizaine de citoyens auraient été tués.

Des témoignages concordants décrivent un important exode des populations de la région de Ramka, Hassi Fdol, Ammi Moussa, El Kalaa, Ouled Daoussa, Karnacheni et Maamaria vers les centres urbains de Tiaret, Ouled Rhiou, Tissemsilt et Relizane, fuyant les lieux des horribles massacres.

L'ambassadeur des USA en Algérie est "convoqué" au ministère des Affaires Etrangères pour "s'expliquer" sur la dernière déclaration du Département d'Etat, réclamant une commission d'enquête.

Le haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU estime qu'il est urgent d'envoyer son rapporteur en Algérie pour enquêter sur les tortures et les massacres.

Le tribunal d'exception de Tizi Ouzou condamne à la peine capitale par contumace, trois citoyens pour "terrorisme". Six autres sont condamnés à 20 ans de réclusion.

Mercredi 7 janvier 1998 : Dix citoyens sont tués par des hommes armés dans la capitale.

Un capitaine déserteur de la sécurité militaire surnommé Haroun, réfugié à Londres, témoigne publiquement et à visage découvert devant les caméras de télévision sur les atrocités commises en Algérie. Il accuse directement les "généraux businessmen" d'être à l'origine des massacres de populations. Les massacres seraient commis, selon lui, par des groupes spéciaux secrets dépendant directement de la SM.

Jeudi 8 janvier 1998 : Vingt-six personnes dont des femmes et des enfants sont massacrées à Sour El Ghozlane (Bouira) par un groupe armé non identifié. De nombreux enfants figureraient parmi les victimes.

Neuf personnes dont cinq femmes sont massacrées à Saïda.

Trois citoyens sont tués à un barrage dressé par des hommes armés sur la route reliant Mascara à Sidi Bel Abbés.

L'Union Européenne décide d'envoyer une mission d'information en Algérie.

Le ministre allemand des Affaires Etrangères demande au pouvoir militaire d'Alger d'ouvrir des discussions avec les "islamistes modérés qui rejettent la violence".

Vendredi 9 janvier 1998 : Six personnes dont des femmes et des enfants sont massacrées par des hommes armés à Tablat (Médéa).

Quatre organisations des droits de l'homme (Amnesty International, Human Rights Watch, FIDH et Reporters sans frontières) tiennent une conférence de presse à Bruxelles pour dénoncer les massacres odieux perpétrés contre les populations en Algérie et pour réclamer, encore une fois, la mise en place d'une commission internationale d'enquête.

Samedi 10 janvier 1998 : Onze citoyens appartenant à deux familles sont massacrés par un groupe armé non identifié à Ouled Lakhel (Bouira) et ce, à la veille d'une visite d'inspection du "ministre" de l'Intérieur.

Quatre citoyens sont tués et douze autres blessés par l'explosion d'une bombe dans un bus à Boumedfaa (Aïn Defla).

Cinq citoyens sont égorgés à Zoulya (Tlemcen).

Un citoyen est tué à Sidi Kebir (Blida) par des hommes armés.

L'ambassadeur d'Italie à Alger est "convoqué" au ministère des Affaires Etrangères pour "s'expliquer" sur l'entretien téléphonique entre les ministres des AE de l'Italie et de l'Iran sur la tragédie algérienne.

Dimanche 11 janvier 1998 : Carnage au village de Sidi Hamed, situé entre Bougara et Meftah, aux portes d'Alger. Un important groupe armé s'attaque au village après la rupture du jeûn. L'agence Associated Press parle de cent morts et de plus de quarante blessés. L'AFP parle de 120 morts. Le bilan officiel donné par le pouvoir militaire est de 103 morts. Ce massacre a lieu juste avant la visite de André Glucksmann, philosophe français qui comme son homologue Bernard Henri Lévy aura « tout vu et tout compris », de ce que le pouvoir aura voulu lui faire croire.

Un groupe armé mitraille des fidèles à l'intérieur de la mosquée de Haouch Sahraoui (Meftah) lors des prières de taraouih : plus de 15 morts.

Cinq citoyens tués par des inconnus armés à Séraïdi (Annaba).

Six personnes tuées par un groupe armé non identifié à Fedjoudj, près de Guelma.

Neuf personnes sont égorgées à Benskrane (Tlemcen) par des inconnus armés.

L'instance exécutive du FIS à l’étranger, dans un communiqué publié à l'occasion du 6e anniversaire du coup d'Etat contre la volonté populaire, appelle le pouvoir militaire d'Alger à des négociations afin de trouver une solution politique à la tragédie algérienne, exige la libération des principaux dirigeants emprisonnés et réitère son appel pour la création d'une commission d'enquête internationale sur les massacres.

Le président de l'Assemblée Nationale iranienne désigne clairement et directement le pouvoir militaire d'Alger comme étant à l'origine des massacres des populations et accuse certains gouvernements occidentaux d'être complices de ce génocide.

L'hebdomadaire anglais The Observer publie un nouveau témoignage d'un autre officier déserteur de la sécurité militaire, réfugié à Londres. Ce dernier déclare avoir participé directement à certaines exécutions sommaires et aux tortures ordonnées par les généraux.

Lundi 12 janvier 1998 : Quatre personnes sont interceptées puis tuées à un barrage dressé par des hommes armés dans la localité de Aïn Barbar (Annaba).

Un citoyen est tué à Bachdjarah (Alger) par des inconnus armés.

Attentat au quartier La Vigie de Raïs Hamidou (Alger) : un mort et quatre blessés.

Attentat au douar Chekhakhra près d'Ouled Fodda (Chlef) : un mort et un blessé.

La presse privée rapporte la mort de trois citoyens à Bouchaoui (Alger) et de deux autres à Birkhadem, tous qualifiés de "terroristes".

Deux citoyens sont découverts égorgés dans la localité de Zirout Youcef (Constantine).

Une faction des groupes armés d’opposition dénommée Ansar Essouna, opérant dans la région de Médéa, déclare observer la trêve conformément à l'appel de l’AIS.

Mardi 13 janvier 1998 : Arrestation de Abdelkader Hachani par des civils armés se présentant comme étant des policiers. Il est à noter que Hachani avait accordé des interviews à la presse internationale (Le Monde, Le Figaro) où il dénonçait les massacres perpétrés contre les civils et en imputait la responsabilité de ce drame à la fuite en avant du pouvoir militaire qui refuse toute solution politique.

Explosion d'une bombe devant le local de la garde communale de Timezrit (Boumerdés). Pas de victimes.

La peine capitale est prononcée par le tribunal d'exception de Tizi Ouzou à l'encontre de douze citoyens qualifiés de "terroristes".

Le fils d'un "sénateur" (Mezzâche Mohamed Lamine) âgé de 35 ans est tué par balles par trois hommes sur la terrasse d'un café de Sétif. Il est à noter que ce "sénateur" a lui-même échappé à un attentat, il y a deux ans lorsqu'il était DEC (maire non élu) de Sétif.

Mercredi 14 janvier 1998 : Mise en liberté provisoire de Abdelkader Hachani, après dix-huit heures d'interrogatoires au Commissariat Central d'Alger. Il sera inculpé par le juge d’instruction d’ « atteinte à corps constitué ».

La Communauté catholique Sant' Egidio propose d'abriter une conférence internationale sur l'Algérie.

Explosion d'une bombe lors de la prière des taraouih à la mosquée de la rue Ahmed Assas (Baraki). La presse privée parle d'un mort et de huit blessés. Des sources hospitalières avancent le chiffre de huit morts.

Jeudi 15 janvier 1998 : Dix-huit citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés et en tenue militaire sur la route de Sour El Ghozlane (Bouira).

Une bombe explose à Azizia (Médéa) : six morts.

Explosion d'une bombe en Kabylie : Quatre morts.

Samedi 17 janvier 1998 : Fusillade à la Casbah d'Alger : 3 morts.

Tirs d'armes automatiques durant toute la soirée à Bouzaréah (Alger). Pas d'informations fiables sur l'accrochage.

Deux malheureux bergers tués par des hommes armés à Sidi Bel Abbès.

Un citoyen tué par un groupe armé à El Hassi (Oran).

Dimanche 18 janvier 1998 : Explosion d'une bombe au quartier La Marine de Saïda : un mort et une vingtaine de blessés.

Trois citoyens sont tués à Khemis El Kechna (Boumerdés) par des hommes armés non identifiés.

Un milicien tue par balle le jeune Saïd Saïdani, âgé de 29 ans à Tirmitine (Kabylie).

Une citoyenne tuée à un barrage dressé par des hommes armés à Saida.

Lundi 19 janvier 1998 : journée meurtrière sur le territoire national :

Un bus de transport est mitraillé par des inconnus dans la région de Bouira : 13 morts.

Trois citoyens de la même famille sont égorgés à Bouira.

Cinq jeunes citoyens sont retrouvés égorgés à Frenda.

Six citoyens sont tués par l'explosion de deux bombes dans un café de la région de Médéa.

Quatre citoyens, fellah, sont égorgés dans la région de Aïn Defla.

Six personnes appartenant à la même famille, massacrées par un groupe armé dans la région de Djelfa.

La presse privée rapporte que plusieurs bombes auraient été désamorcées dans la capitale (Bab El Oued, El Biar, Hussein Dey) et qu'une voiture piégée bourrée de 200 kg de TNT aurait été désamorcée à Moretti, lieu de résidence de la nomenklatura.

Une famille de sept personnes massacrée par des inconnus armés dans une ferme située à 6 Km de Saïda.

Deux citoyens (Korso Hocine et Gadoum Mohamed) tués par des hommes armés à Zouabria (Chlef).

Le vice-président de la mairie d’Aomar gare (Bouira) est tué près de son domicile par des hommes armés.

Trois bombes sont désamorcées à Sétif. Des témoins de cette ville rapportent que deux bombes auraient explosé durant la semaine écoulée.

Accrochage entre des maquisards et des miliciens dans le village de M'Chedallah (Bouira). Pas de bilan des pertes de part et d'autre.

Dans une interview à un quotidien de Bonn, le ministre allemand des Affaires Etrangères déclare que le pouvoir d'Alger doit dialoguer avec les forces démocratiques du mouvement islamique

Mardi 20 janvier 1998 : Explosion d'une bombe dans un bus au terminus de Ben Aknoun (Alger) : 5 morts et plus de 20 blessés selon les sources hospitalières.

Explosion d'une bombe dans une rue commerçante de Zéralda (Tipaza) : 7 morts et plus de 15 blessés selon les sources hospitalières.

Violent accrochage à Belouizdad (Alger) entre des policiers et un groupe armé : trois morts.

Un commerçant demeurant à Aomar-gare (Bouira) est tué par des hommes armés près de son domicile.

Mercredi 21 janvier 1998 : Explosion d'une bombe à la rue Didouche Mourad d'Alger, face à la faculté centrale : 2 morts.

Explosion d'une bombe à la rue El Kama (Basse Casbah) : pas de victimes.

Explosion d'une bombe à la rampe Tafourah (centre d'Alger) : pas de bilan

Une bombe est désamorcée à la place du 1er mai d'Alger.

Sept membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération militaire à Baghlia (Boumerdés).

Des « politiciens » algériens ainsi que des « intellectuels » français notamment les deux philosophes Bernard Henri Lévy et Glucksmann qui avaient effectué une visite en Algérie pour "conforter" leurs convictions quant aux commanditaires des massacres, tiennent un meeting à la Mutualité de Paris pour appeler à la multiplication des milices armées et à l'éradication des islamistes en Algérie.

Dans une intervention devant l’assemblée nationale (APN), le "premier ministre" avance le chiffre de 26 000 morts entre civils et militaires, victimes du "terrorisme" depuis le coup d'Etat du 11 janvier 1992. Il omet de mentionner les 73 000 morts victimes du terrorisme d'Etat.

Jeudi 22 janvier 1998 : Treize citoyens sont massacrés au douar Ouled Zitoun (Tlemcen) par des hommes armés non identifiés.

Deux jeunes citoyens tués par un groupe armé dans la localité de Sour El Ghozlane (Bouira).

Trois citoyens sont tués dans la région de Médéa par des inconnus armés. Deux femmes auraient été enlevées par les assaillants.

Des opposants algériens à Londres dont des officiers déserteurs de la sinistre Sécurité Militaire accusent les services de sécurité algériens d'être responsables des massacres en Algérie et d'avoir organisé des attentats en France. Entendus par la commission des droits de l'homme de la Chambre des Communes, ces opposants dont l'ex-premier ministre Abdelhamid Brahimi, ont affirmé que "la terreur est organisée par l'Etat" et que "le GIA fait partie du pouvoir". Brahimi a également affirmé que "ce sont les services de la Sécurité militaire algériens qui ont organisé les attentats à la bombe en 1995 en France."

Une marche de solidarité avec le peuple algérien et initiée par des organisations humanitaires et des droits de l'homme (Sant' Egidio, RSF, Amnesty International, HRW...) est organisée simultanément dans plusieurs capitales européennes. Les initiateurs appellent une nouvelle fois à la création d'une commission d'enquête internationale.

Vendredi 23 janvier 1998 : Explosion d'une bombe dans un marché de Blida : Un mort et douze blessés.

Un policier tué par des hommes armés à Sidi Bel Abbès.

Une bombe est découverte dans un bus à Raïs Hamidou (Alger). Jetée dans la rue par l'un des passagers, elle explose et tue un passant et en blesse trois autres.

Explosion d'une bombe à Chevalley (Alger) : Deux morts.

Explosion d'une bombe dans un café de Sétif : Quatre morts et douze blessés.

Massacre de onze personnes au village Kaïd Ben Larbi, près de Sidi Bel Abbés.

Trois citoyennes tuées par un groupe armé à Tébessa.

Une bande en tenue de miliciens tue trois fellah à Beni Messous (Alger).

Treize membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération militaire à Maassouma (Blida).

Samedi 24 janvier 1988 : Explosion d'une bombe dans un café de Bougara (Blida) : 3 morts et 16 blessés.

Explosion d'une bombe devant le domicile d'un milicien à Oued Sly (Chlef) : un mort et un blessé.

Un citoyen est tué à Sidi Daoud (Boumerdés) par des hommes armés.

Quatre citoyens sont tués par des inconnus armés à Chlef.

La presse privée rapporte la mort de 36 citoyens qualifiés de "terroristes" durant les trois derniers jours.

20 citoyens dont des femmes et des enfants du douar Haouch Mecharef, près de Frenda (Tiaret) massacrés par des hommes armés non identifiés.

Trois citoyens dont un milicien tués à Berrouaghia (Médéa).

Dimanche 25 janvier 1998 : Trois membres présumés d'un groupe armé tués dans un douar de la localité de Sidi Moussa (Alger).

Mardi 27 janvier 1998 : Neuf personnes d'une même famille sont massacrées à M'Seka (Djelfa) par des hommes armés non identifiés.

Douze personnes sont massacrées dans le hameau de Ferroukha, près de Soumaa (Blida) par des hommes armés.

Deux citoyens tués à Bainem (Alger).

Quatorze personnes dont des femmes et des enfants sont massacrés puis mutilés à Benaouda, près d'Aflou, près de Laghouat par des inconnus armés.

Le matériel du chantier de la SITR située à Béchar est incendié par des hommes armés.

Dix huit membres présumés d'un groupe armé tués dans la localité de Tablat, selon la presse privée.

Mercredi 28 janvier 1998 : Explosion d'une bombe à El Biar (Alger) : Deux morts.

Jeudi 29 janvier 1998 : En ce jour d'Aïd El Fitr, explosion d'une bombe dans un cimetière de Sig : deux mort et trois blessés.

Explosion d'une bombe au passage d'un véhicule dans la région de Sidi Bel Abbés : 5 morts et une dizaine de blessés.

Vendredi 30 janvier 1998 : Massacre de 12 personnes au village de Sabra (Tlemcen).

Un milicien tué dans un cimetière de la région de Tipaza.

Quatre citoyens tués par un groupe armé à Sidi Ali Chérif, près de Sig (Mascara).

Dans un rapport publié par le Département d'Etat américain sur la situation des droits de l'homme en Algérie, le chiffre des victimes est évalué à 70 000 depuis le coup d'Etat de janvier 1992. Ce rapport dénonce les massacres perpétrés contre les civils, la torture et les exécutions sommaires. Il renvoie dos à dos les principaux protagonistes du conflit.

Le secrétaire d'Etat américain aux droits de l'homme appelle à l'envoi d'une commission d'information en Algérie.

Samedi 31 janvier 1998 : la presse privée rapporte la mort de 70 citoyens qualifiés de "terroristes" en divers endroits du pays.

Explosion d'une bombe sur une route près de Jijel : 2 morts.

Seize membres présumés des groupes armés tués durant ces derniers jours selon la presse privée dans les banlieues est et ouest d'Alger.

Nous remarquons que quatre mois après l'entrée en vigueur de la trêve de l'AIS et d'autres groupes armés d'opposition, la violence n'a pas faibli et que des centaines de citoyens continuent à mourir chaque mois.

Dimanche 1er février 1998 : Quatre fellahs de la localité de Tabouza (Médéa) tués par un groupe armé. Deux autres auraient été enlevés.

Dix membres présumés d'un groupe armé tués à Sidi Hamed, près de Meftah (Blida) lors d'une opération militaire.

Lundi 2 février 1998 : 15 citoyens sont tués à Aïn Gherarba (Tlemcen) à un barrage dressé par des inconnus armés.

Le pouvoir militaire d'Alger s'en prend violemment au rapport du Département d'Etat américain suite au rapport sur les droits de l'homme en Algérie. Il persiste à minimiser le nombre des victimes (26 000 selon la version officielle).

Mercredi 4 février 1998 : explosion d'une bombe à la place Lumumba, dans la Casbah d'Alger : 4 blessés.

La presse privée rapporte la mort de 40 citoyens qualifiés de "terroristes" en divers endroits du territoire national.

9 citoyens sont tués à Tlemcen par des inconnus armés.

Une vingtaine de policiers et de militaires font irruption à 21 heures au domicile de Me Mahmoud Khelili, avocat et militant connu des droits de l'homme. Après avoir brutalisé les membres de la famille et saccagé les lieux, ils procèdent à l'arrestation de deux de ses enfants, Hakim et Farid. Ce dernier est libéré quelques heures plus tard après avoir été sauvagement agressé. Hakim, malade traité pour des troubles mentaux est séquestré au commissariat de Cinq-Maisons (El Harrach). Me Khelili lance un appel à toutes les organisations internationales pour lui venir en aide à retrouver son fils kidnappé.

Jeudi 5 février 1998 : Amnesty International, Human Rights Watch, la FIDH, l'organisation arabe des droits de l'homme et l’observatoire de protection des défenseurs des droits de l’homme dénoncent le kidnapping des enfants de Me Khelili et les méthodes dégradantes d'intimidation des militants des droits de l'homme en Algérie. Elles exigent la libération immédiate de Hakim Khelili et la traduction en justice des auteurs de cet acte de banditisme d'Etat.

Six citoyens sont tués dans la région de Tlemcen par des inconnus armés.

Vendredi 6 février 1998 : La presse internationale rapporte que le Dr Ahmed Djeddaï, secrétaire général du FFS est soumis à des pressions de la part de la sinistre SM. Il aurait reçu des lettres de menaces de mort signées du "GIA". Sa fille aurait fait l'objet d'une tentative de kidnapping à quelques mètres d'un barrage de police et la porte de son cabinet médical aurait été recouverte d'inscriptions d'insultes et de menaces. Lui et des membres de sa famille seraient suivis en voiture par des individus suspects, dans le but de les intimider et de les terroriser.

Explosion d'une bombe au passage d'un train à Chebli (Blida) : 2 morts et 8 blessés.

Deux citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés dans la région de Médéa.

Samedi 7 février 1998 : explosion d'une bombe dans un café de Mahelma (Alger) situé près d'un poste de miliciens : trois morts et dix blessés.

Explosion d'une bombe dans un immeuble de Blida : deux morts et six blessés.

Explosion d'une bombe dans un café de Sétif : un mort et plusieurs blessés.

Explosion d'une bombe dans un café de Zéralda : 4 morts et 12 blessés.

Dans un communiqué remis à la presse, M. Hocine Aït Ahmed dénonce la campagne d’intimidation de la Sécurité militaire contre les dirigeants du FFS à Alger.

Libération de Khellili Hakim, fils de Me Khellili Mahmoud, militant des droits de l’homme, après quatre jours de séquestration et de bastonnades au commissariat de Cinq-Maisons (El Harrach). Le visage tuméfié, le jeune Hakim, sujet à des troubles mentaux, apparaît très éprouvé par les supplices subis.

Dimanche 8 février 1998 : L'organisation américaine Human Rights Watch publie un rapport sur la situation des droits de l'homme en Algérie où elle dénonce les disparitions et les exécutions sommaires commises par le pouvoir militaire d'Alger. Tout comme elle dénonce les massacres collectifs en réitérant son appel à la création d'une commission d'enquête internationale pour faire toute la lumière sur les auteurs de ces crimes abominables.

Lundi 9 février 1998 : explosion d'une bombe au passage d’un bus à Batna : un mort et 37 blessés.

Mardi 10 février 1998 : Deux citoyens tués dans la localité de Sour El Ghozlane (Bouira) par un groupe armé non identifié.

Mercredi 11 février 1998 : Douze personnes sont tuées à un barrage dressé par des hommes armés à Telagh (Sidi Bel Abbés).

L’agence Reuters rapporte qu’un militant du RCD est mort durant sa garde à vue au commissariat de Tizi Ouzou. Il aurait été abattu d’une balle à l’abdomen.

Jeudi 12 février 1998 : le pouvoir militaire empêche une marche organisée par le FFS contre « la violence et pour la paix et la réconciliation » à Alger. Un imposant dispositif policier est mis en place dès la matinée et un hélicoptère survole la capitale. Des députés du FFS sont embarqués au commissariat.

Explosion d’une bombe près d’une caserne et d’un lycée à Birkhadem (Alger) : un mort et quatre blessés.

Explosion d’une bombe dans un café de la Place des Martyrs d’Alger : un mort et une vingtaine de blessés.

Explosion d’une bombe dans un magasin de Bab El Oued (Alger) : une dizaine de blessés.

L’Instance exécutive du FIS à l’étranger dénonce dans un communiqué la « bouffonnerie médiatique » du chef de la délégation européenne à Alger, M. Soulier (français) qui s'est permis de déchirer la veille et en public, une lettre que lui avait adressé la direction politique du FIS pour clarifier sa position vis-à-vis de la crise. En prenant partie pour le pouvoir militaire, ce député zélé se permettra de mentir en disant que le FIS, à travers cette lettre, voulait obtenir une « réunion secrète » avec la délégation européenne.

La presse privée rapporte la mort durant la semaine écoulée de 15 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Blida (Chréa et Hammam Mélouane).

Vendredi 13 février 1998 : Selon des témoignages de citoyens venus de l’Ouest algérien, une importante opération de ratissage se déroulerait sur les monts de Saïda et de Tlemcen. Des forces spéciales, des miliciens et l’aviation y participeraient.

Samedi 14 février 1998 : 28 miliciens tués à Temesna, dans la région de Saïda.

Quatre personnes interceptées puis tuées à un barrage dressé par des hommes armés à Berrouaghia (Médéa).

Onze personnes tuées au douar Sidi Amar (M’sila) par des inconnus armés.

Un berger tué au douar Zahra (Tlemcen) par un groupe armé.

Dimanche 15 février 1998 : Le général Lamari se rend en Afrique du Sud pour négocier de nouveaux contrats d’armement pour lutter contre le « terrorisme ». Il est à noter que l’Afrique du Sud est le plus important fournisseur d’armes au pouvoir militaire d’Alger depuis 1993. L’Eglise anglicane et les organisations sud africaines des droits de l’homme protestent contre cette vente massive d’armes à un « pays où se déroule un conflit interne »

23 membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération militaire dans la région de Médéa.

Un policier tué à El Biar (Alger).

Lundi 16 février 1998 : la presse privée rapporte la mort de 200 citoyens qualifiés de « terroristes » en diverses régions du pays durant la semaine écoulée.

Mardi 17 février 1998 : dans une interview accordée au Monde, le rapporteur de la délégation européenne (un allemand) qui a visité l’Algérie la semaine écoulée déclare que les résultats de cette visite sont nulles et que le président de la délégation (M. Soulier, français) a brillé par son excès de zèle et ses gesticulations gratuites pour plaire au pouvoir militaire d’Alger. Il déclare également que des dissensions existaient au sein de cette délégation dans l’approche du drame algérien et les moyens de résolution de la crise.

Vingt-trois citoyens sont massacrés au village de Sidi Djillali (Tlemcen) par un groupe armé non identifié alors qu’une importante opération de ratissage se déroulait au même moment dans la région.

Jeudi 19 février 1998 : explosion d’une bombe au niveau de la rue Ali Boumendjel, à Alger : 2 morts et 10 blessés.

Explosion d’une bombe au niveau d’un café du boulevard Lotfi à Bab El Oued (Alger) : deux blessés.

Embuscade meurtrière sur la route menant de Draa Ben Khedda et Boghni, à 30 Km de Tizi Ouzou : un convoi militaire est pris sous le feu d’un groupe armé qui avait dynamité la route : 40 morts et une dizaine de blessés.

Vendredi 20 février 1998 : explosion d’une bombe dans un marché de Birkhadem (Alger) : 2 morts et 39 blessés.

Un convoi militaire est attaqué sur la route de Ziama Mansouriah (Jijel) : 19 morts et 8 blessés.

Samedi 21 février 1998 : Un communiqué d’un groupe armé d’opposition, signé d’un certain Abou Hamza, chef de la 2e région militaire, revendique l’embuscade contre les militaires en Kabylie et dénonce les massacres perpétrés contre les populations.

Douze citoyens (bergers) sont massacrés par un groupe armé non identifié à Medghoussa (Tiaret).

Le gazoduc Hassi R’Mel-Arzew est saboté à Mezguida par l’explosion de deux bombes de forte puissance.

Dimanche 22 février 1998 : Cinq citoyens appartenant à une même famille du douar de Bir El Abed (Médéa) sont tués par un groupe armé non identifié.

Quatre citoyens sont tués à un barrage dressé par des hommes armés près de Tiaret.

De nombreux témoignages rapportent que d'intenses bombardements des monts de Tlemcen auraient été effectués par l’aviation. De nombreux incendies de forêts sont signalés.

Lundi 23 février 1998 : Explosion d’une bombe au passage d’un train à Boufarik (Blida) : 21 morts et 52 blessés. Les dégâts matériels sont importants.

Une voiture piégée est désamorcée devant la Grande Poste d’Alger.

Accrochage entre policiers et groupe armé à Bab El Oued (Alger). On parle de trois morts.

Dans une déclaration à la presse, Hocine Aït Ahmed appelle les pays occidentaux à exercer des « pressions pacifiques » sur le pouvoir militaire d’Alger afin qu’il négocie avec les partis politiques effectifs.

Mercredi 25 février 1998 : La presse privée rapporte la mort de 95 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » dans la région de Tlemcen.

Explosion d’une bombe dans un bus à la Place des Martyrs d’Alger : 3 morts et 14 blessés.

Important ratissage de l’armée dans le quartier de Bab El Oued à Alger.

Jeudi 26 février 1998 : Explosion d’une bombe au passage d’un bus de voyageurs au lieu-dit Bouaïchoune (Médéa) : 10 morts et 23 blessés.

68 membres présumés d'un groupe armé tués lors d'un ratissage de l'armée dans la région de Fellaoucène (Tlemcen) selon la presse privée.

Vendredi 27 février 1998 : En réponse au rapport scandaleux de la délégation parlementaire européenne présidée par le français André Soulier et qui jugera qu’une commission d’enquête internationale est inopportune car ce sont les « islamistes » qui tuent, quatre organisations internationales des droits de l’homme (AI, HRW, FIDH et RSF) réitèrent leur appel à la création d’une commission d’enquête internationale.

Sept personnes sont massacrées au douar Ouled Aïssa (Médéa) par des inconnus armés quelques heures seulement avant la visite du général Zeroual dans la wilaya.

Samedi 28 février 1998 : Dans une interview à un quotidien local (La nouvelle République), Rezzag Bara, directeur général de l’Observatoire des droits de l’homme déclare que l’observatoire a recensé près de 706 cas de disparitions de citoyens et que ces disparitions ne sont pas imputables aux services de sécurité. Il s’agirait, selon lui, de citoyens ayant quitté clandestinement l’Algérie où ayant rejoint les « groupes terroristes » (514).

La presse privée annonce la mort de 19 citoyens qualifiés de « terroristes » dans les régions de Saïda et de Sidi Bel Abbès.

Huit citoyens sont tués par des hommes armés non identifiés dans la localité d'Ouled Salem (Médéa).

Trois membres présumés d'un groupe armé tués dans un quartier d'Oran par les services de sécurité.

Dimanche 1er mars 1998 : Important ratissage des services de sécurité dans les ......égouts de Bab El Oued (Alger).

Lundi 2 mars 1998 : La presse éradicatrice annonce triomphalement la mort de 100 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » dans la région de Tlemcen et de Sidi Bel Abbés.

Le tribunal d’exception de Tlemcen condamne à la peine capitale par contumace 22 citoyens et 32 autres à perpétuité pour « terrorisme ».

Trois miliciens sont tués dans une embuscade à Jijel.

Mardi 3 mars 1998 : Importante opération militaire dans la région de Saïda. Participation d'hélicoptères de combat qui bombardent les forêts de Timedrekt et de Taourira.

Trois citoyens sont condamnés à mort par contumace par le tribunal d’exception de Guelma.

Un citoyen égorgé est retrouvé dans la rue du quartier de la Scala (El Biar).

Mercredi 4 mars 1998 : Explosion d’une bombe près d’une école à Djenan Hassane (Casbah d’Alger) : 5 enfants blessés.

Deux bombes sont désamorcées sur le pont de la Corniche du Chenoua (Tipaza).

Un membre présumé de groupe armé tué dans la région de Relizane, selon la presse privée.

Jeudi 5 mars 1998 : Trois membres présumés d'un groupe armé tués dans la localité de Souiah (Tiaret) lors d'une opération militaire.

Vendredi 6 mars 1998 : explosion d’une bombe à l’intérieur d’une école de Boussekrane (Médéa) : un mort et un blessé

La presse privée annonce la mort de 8 citoyens qualifiés de « terroristes » en divers endroits du territoire national.

Six bergers sont découverts égorgés à Sidi Rabah, près de la localité de Djouab (Médéa).

Une bombe explose à Beni Slimane (Médéa) : un blessé.

Huit citoyens tués à Djelfa par des hommes armés non identifiés.

Cinq citoyens tués à Tissemsilt par un groupe armé.

Samedi 7 mars 1998 : Six personnes dont quatre femmes, tuées par des hommes armés non identifiés à la ferme Menaa de Boufarik (Blida).

Un douanier, Berkane Mohamed Nabil, est tué dans l’exercice de ses fonctions par des policiers au port de Béjaïa. Son corps aurait été criblé de treize balles. Ce crime a entraîné une grève de la corporation à travers le territoire national durant trois jours, paralysant ports et aéroports.

Dimanche 8 mars 1998 : Quatre personnes sont tuées au douar Brakna à Dréan (El Tarf) par un groupe armé.

Onze personnes appartenant à deux familles, massacrées par des hommes armés à la ferme Bouhalouane située à Boumedfaa (Ain Defla).

Huit personnes tuées à El Ourit (Tlemcen) par un groupe armé.

Un commerçant tué à un barrage dressé par des civils armés à Blida.

Quatre citoyens tués à Drean (El Tarf) par un groupe armé.

Un citoyen âgé de 22 ans abattu en pleine rue par un milicien à El Hammam (Oran). Le milicien affirme avoir reconnu en lui un « terroriste ».

Un château d’eau situé à Talassa (Chlef) est détruit à l’explosif.

Sept membres présumés d'un groupe armé tués lors d'opérations militaires dans la région de Médéa.

Lundi 9 mars 1998 : un milicien tué et un autre grièvement blessé à Bordj Ménaïel (Boumerdés) par des maquisards.

Quatorze membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération militaire effectuée dans la région de Marhoum (Sidi Bel Abbès).

Mardi 10 mars 1998: Cinq personnes appartenant à une même famille assassinées par un groupe armé non identifié à Maabed (Tissemsilt).

Dix sept citoyens sont condamnés à mort par contumace par le tribunal d’exception d’Alger. Parmi ces citoyens figure Anouar Haddam, président de la délégation parlementaire du FIS à l’étranger, qui écope ainsi en un mois de deux condamnations à mort.

Deux membres présumés d'un groupe armé tués à Oued Ksari (Tizi-Ouzou) lors d'une opération des services de sécurité.

Mercredi 11 mars 1998 : La presse privée rapporte la mort de dix citoyens qualifiés de « terroristes » dans la forêt de Sidi Ali Bounab (Tizi Ouzou) lors d'un ratissage de l'armée.

Huit citoyens tués à Relizane par des hommes armés non identifiés.

Trois membres présumés d'un groupe armé tués à Soumaa (Blida).

Jeudi 12 mars 1998 : Des hommes armés ouvrent le feu dans un marché de Sidi Bakhti (Tiaret) : 10 morts et sept blessés.

Vendredi 13 mars 1998 : Un citoyen enlevé et tué à Annaba par des hommes armés.

Samedi 14 mars 1998 : explosion d’une bombe près d’un lycée de Birkhadem (Alger) : Cinq blessés.

Quatre citoyens tués à Bir El Djir (Oran) par un groupe armé.

Une citoyenne et sa fille enlevées à un barrage dressé par des hommes armés sur la route de Saida.

Dimanche 15 mars 1998 : sept personnes d’une même famille dont des femmes et des enfants massacrés par un groupe armé non identifié au douar Bouras (Tipaza).

Mercredi 18 mars 1998 : le « ministre » algérien des Affaires étrangères déclare, sans rougir, devant la session annuelle de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU à Genève que « notre combat contre le terrorisme a valeur d’exemplarité universelle et qu’il n’y avait pas de problème de droits de l’homme en Algérie ».

Explosion d’une bombe près de Saïda : 10 morts.

Vaste opération de ratissage dans le quartier de Bab El Oued (Alger). Des détonations sont entendues dans les conduites d’égouts.

Jeudi 19 mars 1998 : Dix-sept personnes dont des femmes et des médecins sont arrêtées à Mila par les services de sécurité pour soutien logistique aux « terroristes ».

Deux membres présumés d'un groupe armé tués près de Sendjas (Chlef) lors d'une opération militaire.

Vendredi 20 mars 1998 : embuscade meurtrière tendue par des maquisards à une patrouille militaire à Boumerdés selon des témoignages concordants d’habitants de la ville. On parle de plusieurs morts.

Samedi 21 mars 1998 : Les services de sécurité annoncent avoir tué 14 citoyens qualifiés de « terroristes » à Alger et Mascara.

Neuf bergers massacrés par un groupe armé non identifié à Saïda.

Explosion d’une bombe à El Affroun (Blida) : 6 blessés.

Lundi 23 mars 1998 : Sept citoyens sont condamnés à mort par le tribunal d’exception d’Oran pour participation à l’assassinat d’un religieux français Claverie, en août 1996. Lors de l’audience, les accusés se déclareront innocents et que les « aveux » leurs avaient été arrachés sous la torture. Il est à rappeler que la presse avait annoncé il y a plus d’un an la mort des trois « auteurs » de cet assassinat.

Ratissage des services de sécurité dans les égouts de Bouzaréah à la recherche de « terroristes ».

Mardi 24 mars 1998 : Ratissage dans la région de Tipaza et ce, suite au mitraillage d’un barrage militaire par des hommes armés.

Selon des témoignages concordants de citoyens venus de l’ouest du pays, une importante opération de ratissage aurait lieu dans les montagnes de l’Ouarsenis avec participation de forces spéciales, de l’artillerie et d'hélicoptères de combat. Des milliers d’hectares de forêts auraient brûlé après les bombardements.

Un citoyen de 25 ans, suspecté d’être un « terroriste », tué par des miliciens à Tachta Medroussan (Tiaret).

Un berger retrouvé égorgé au douar Maïza, près de Tizi-Ouzou.

Mercredi 25 mars 1998 : Un gendarme tué à un barrage dressé par un groupe armé à Takhoukht (Tizi Ouzou).

Jeudi 26 mars 1998 : Fusillade à Birkhadem (Alger) entre policiers et éléments d'un groupe armé : 3 morts.

Vendredi 27 Mars 1998 : Horribles carnages à Bab Essekrane (Saïda) et Bouiret Lahdad (Djelfa) perpétrés par des hommes armés non identifiés : 65 morts dont des femmes et des enfants.

Une personne est tuée et deux autres blessées par un groupe armé à Timezguida (Médéa).

Les services de sécurité annoncent la mort de 13 citoyens qualifiés de « terroristes » dans l’ouest et le centre du pays.

Dimanche 29 mars 1998 : la presse éradicatrice annonce triomphalement la mort de plus de 70 citoyens qualifiés de « terroristes » à l’Ouest et au centre du pays.

Lundi 30 mars 1998 : une bombe explose au passage d’un car dans la région de Tébessa : 5 morts et 8 blessés.

Trois personnes tuées par un groupe armé à Boumezroug (Constantine).

Jeudi 2 avril 1998 : deux citoyens sont tués et une dizaine d’autres blessés suite à l’explosion de bombes à Tigzirt (Tizi-Ouzou) et à Arzew (Oranie).

Vendredi 3 avril 1998 : poursuite des bombardements des monts de l’Ouarsenis par les hélicoptères de combat.

Samedi 4 avril 1998 : deux citoyens tués par l’explosion d’une bombe à Hamdania (Médéa).

Trois paysans tués par un groupe armé non identifié à Mascara.

La presse privée annonce la mort de plus de 200 citoyens algériens qualifiés de « terroristes » lors des ratissages dans l’ouest du pays.

Dimanche 5 avril 1998 : 27 personnes massacrées au douar Boukrina (Arzew) par des hommes armés non identifiés alors qu’au même moment toute la région était le siège d’une vaste opération de ratissage et de bombardements par l’armée.

Huit personnes sont tuées au douar de Sidi Hadjeres (M’sila) par un groupe armé non identifié.

Lundi 6 avril 1998 : Des policiers tuent deux citoyens qualifiés de « terroristes » au quartier Boumerzoug à Constantine.

Importante opération militaire contre les maquis de Baghlia (Boumerdés) où l’armée utilise l’artillerie et les hélicoptères.

Mardi 7 avril 1998 : sabotage à l’explosif du gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie au niveau de la localité de Bir El Ater près de la frontière algéro-tunisienne : 15 morts et dégâts matériels très importants.

Douze personnes massacrées au douar de Ouled Saïd, dans la commune de Bir Ben Abed (Médéa) par un groupe armé non identifié.

Quatre personnes tuées par un groupe armé non identifié à Djenan Zrigat (M’sila).

Les cadavres de quatre fellahs, enlevés quelques jours auparavant, découverts dans la région de Mascara.

Samedi 11 avril 1998 : 3 citoyens sont assassinés à Aïn Defla par un groupe armé.

La presse rapporte l’assassinat d’un militant du FFS à un barrage dressé par des hommes armés non identifiés à Tizi-Ouzou.

Lundi 13 avril 1998 : la presse privée rapporte la mort de 30 citoyens qualifiés de « terroristes » et de 4 militaires dans un violent accrochage dans la région de Tiaret.

Un vaste travail de coulisse est entrepris par la délégation française à la 54e session des droits de l’homme à Genève pour faire avorter une résolution condamnant le pouvoir militaire d’Alger et éviter la désignation de rapporteurs en Algérie concernant la torture et les exécutions sommaires.

Mardi 14 avril 1998 : La presse privée (Liberté et la Tribune) rapporte que des miliciens et des maires RND de la région de Relizane auraient été arrêtés pour avoir perpétré des massacres dans la région.

Mercredi 15 avril 1998 : Quatre organisations des droits de l’homme (AI, HRW, FIDH et RSF) appellent pour la énième fois l’ONU à la création d’une commission d’enquête internationale sur les atteintes aux droits de l’homme en Algérie.

Dans un rapport publié à Londres, Amnesty International, s’élève encore une fois contre les disparitions de citoyens et les procès iniques en Algérie.

Libération des deux chefs de la milice de la région de Relizane (Abed et Ferguène) qui sont en même temps maires sous l’étiquette du RND.

Quatre citoyens tués et trois autres blessés par des inconnus armés dans la région de Médéa.

L’ « ambassadeur » du pouvoir d’Alger auprès de l’ONU à Genève est pris à partie dans les couloirs de cette organisation par trois algériens réfugiés en Suisse, suite à son intervention devant la 54e session, déclarant qu’il n’y avait pas de problèmes de droits de l’homme en Algérie et que les rapports d’Amnesty étaient des affabulations. Intervention des services de sécurité. Les trois algériens sont interpellés par la police suisse.

Jeudi 16 avril 1998 : Vaste opération militaire dans la région de Khemis El Khechna (Boumerdés). Un violent accrochage est signalé par les habitants.

Samedi 18 avril 1998 : La presse privée rapporte la mort de 11 citoyens qualifiés de « terroristes » à Khemis El Khechna (Boumerdés).

Dans une déclaration de politique générale, le Conseil national du FFS dénonce « l’aide clandestine » apportée par la France officielle au pouvoir militaire d’Alger.

Dimanche 19 avril 1998 : Une dépêche de l’AFP rapporte que 120 policiers seraient incarcérés à la prison de Serkadji pour viols, agressions, corruption et abus de pouvoir. Cette dépêche rapporte qu’un seul policier s ‘était rendu responsable à lui seul de huit agressions de femmes suivies de viols à Alger.

Mardi 21 avril 1998 : la ville de Blida est bombardée au mortier artisanal par un groupe armé à partir des monts de Chréa : 5 morts et plus de cinquante blessés selon la presse privée. Des sources hospitalières parlent d’une dizaine de morts. Une véritable panique s’empare de la population.

Cinq miliciens tués dans la région de Médéa par l’explosion d’une bombe lors de leur passage.

Une caserne de Larbaâ (Blida) est attaquée par des maquisards : une trentaine de militaires tués et plus de quinze blessés selon la presse privée. 59 morts selon des sources locales. La presse internationale parle de 80 morts et de 40 prisonniers dont des officiers.

Mercredi 22 avril 1998 : Clôture de la 54e session de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU à Genève. Malgré les rapports accablants des organisations internationales non gouvernementales, aucune résolution n’est votée contre le pouvoir militaire d’Alger. Il est vrai que la délégation française a joué un rôle primordial dans le blocage de toute tentative de condamnation.

Vendredi 24 avril 1998 : un policier est tué à Belouizdad (Alger).

Samedi 25 avril 1998: explosion d’une bombe dans la cour d’une école de Mahelma (Alger) : 9 écoliers blessés.

Un groupe armé attaque un lieu de débauche situé à 4 Km d’Annaba : deux femmes pensionnaires du lieu sont tuées, quatre autres sont kidnappées.

Un policier est tué à Bordj El Kiffan (Alger).

Le grand Orient de France (Franc-maçonnerie) organise un colloque à Paris pour discuter de « l’aide » à apporter à l’Algérie, avec la participation du RCD et du FFS.

Dimanche 26 avril 1998 : Un quotidien éradicateur rapporte la mort de 49 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Tébessa.

Violente explosion dans l’après-midi sur les hauteurs d’Alger. Aucune information n'est donnée sur l'origine et le lieu.

Lundi 27 avril 1998: 43 citoyens du douar Chouadria, de la commune de Sidi Naâmane (Médéa) massacrés à l’arme blanche par des hommes armés non identifiés. Le village, situé à 1 Km d’une brigade de gendarmerie et à 5 Km d’un campement de parachutistes était privé, depuis 5 jours d’électricité.

Mardi 28 avril 1998: Mary Robinson, haut-commissaire des droits de l’homme estime qu’il est indispensable de désigner des rapporteurs en Algérie pour enquêter sur les « graves atteintes aux droits de l’homme ».

Trois citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés non identifiés à la sortie de la ville de Mouzaïa (Blida).

Mercredi 29 avril 1998: Un camion des messageries de presse est intercepté et brûlé à un barrage dressé par des hommes armés non identifié sur la route de Béjaïa.

Quatre hommes sont kidnappés sur la route de Tlemcen par des hommes armés. Leur camion transportant bétail et semoule disparaît dans la nature.

Jeudi 30 avril 1998: quatre personnes tuées dans la région de Aïn Defla par un groupe armé.

Trois miliciens tués et trois autres grièvement blessés par des maquisards dans la région de Sidi Bel Abbès.

Explosion d’une bombe dans un cimetière de Tipaza : un mort et un blessé grave.

Quatre citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés sur la route de Saïda.

Vendredi 1er mai 1998 : trois personnes sont déchiquetées par une bombe placée dans un cimetière de la région de Aïn Defla.

Violent accrochage entre militaires et maquisards à Sidi Moussa (Alger) selon les témoignages d’habitants venus de la région. On parle de plusieurs morts et blessés.

11 citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés non identifiés à Khemis Miliana (Ain Defla).

Samedi 2 mai 1998: Le département d’Etat américain recommande à ses ressortissants de ne pas se rendre en Algérie en raison de la dégradation de la situation sécuritaire. Une semaine auparavant, le même département d’Etat annonçait dans son rapport annuel que la situation sécuritaire s’était améliorée et que le pouvoir militaire d’Alger était sur le point de venir à bout des « terroristes ». Double langage !

Reprise du ratissage des services de sécurité dans les égouts d’Alger, à la recherche de « terroristes ». La rumeur publique fait état du bétonnage de certaines galeries souterraines.

Dimanche 3 mai 1998: Deux quotidiens privés (El Alem Essiyassi et La Tribune) annoncent que Ali Benhadj aurait adressé des lettres à trois Emirs des groupes armés d’opposition islamique leur demandant d’observer une trêve. Comment ces quotidiens ont-ils pu obtenir ces « informations » quand on sait que la famille et les avocats de cet homme politique sont sans nouvelles de lui depuis trois ans et que toute information le concernant est passible des tribunaux d’exception (cf. le malheureux journaliste Benaamane qui avait écopé de trois années de prison ferme pour avoir divulgué le lieu de séquestration de Benhadj) ?

Lundi 4 mai 1998: la presse privée annonce la mort durant le week-end de 80 citoyens qualifiés de « terroristes » dans les régions de Tlemcen, Médéa et Larbaa.

Explosion de deux bombes au passage du train Alger-Oran près de Aïn Defla : 15 blessés dont quatre grièvement atteints.

Mardi 5 mai 1998: Deux citoyens tués dans un marché de Khemis Miliana (Ain Defla) par des hommes armés.

Une bombe explose devant le domicile d’un milicien à Médéa : un blessé.

Mercredi 6 mai 1998: Une dépêche d’agence de presse occidentale rapporte qu’un « général » algérien s’est exprimé pour la première fois dans une revue française (revue de politique internationale) sur la « lutte anti-terroriste » et les forces du groupe islamique armé (GIA). Le « général X » a évoqué la 3e et dernière phase de « l’éradication » du GIA, en affirmant que le terrorisme était militairement vaincu. Cet officier, qualifié de « responsable de très haut rang » par la revue, a dit que « l’entretien a été décidé à haut niveau politique ». Il annonce que Layada est mort et que Antar Zouabri est encore vivant. Il est clair que cet interview entre dans le cadre des luttes des clans. Elle semble être un sérieux message du clan éradicateur à ceux qui seraient tentés de négocier avec le FIS (clan Zeroual-Betchine).

Explosion d’une bombe dans une cité de Hadjout (Tipaza) : 20 blessés.

Ouyahia, « chef du gouvernement » adresse un vibrant hommage aux miliciens de la région de Skikda, lors d’un voyage dans la région.

Jeudi 7 mai 1998: Un communiqué du ministère de la Défense dément qu’un officier supérieur ait donné une quelconque interview à la revue française de politique internationale. Le journaliste de la revue française, interrogé par la presse déclare qu’il a bel et bien interviewé un officier supérieur très connu de l’armée algérienne.

Huit citoyens massacrés et six autres blessés au douar Bouachra (Médéa) par un groupe armé non identifié.

Explosion de deux bombes à Dellys (Boumerdés) : 2 morts et 6 blessés.

Un citoyen tué par des hommes armés non identifiés à un barrage dressé sur la route de Batna.

Vendredi 8 mai 1998: Quatre citoyens d’une même famille sont massacrés par des hommes armés non identifiés à Aïn Defla.

Vaste opération militaire contre les maquis de Kabylie. L’artillerie lourde et des hélicoptères bombardent les zones montagneuses.

Samedi 9 mai 1998: La presse privée rapporte la mort de 23 citoyens qualifiés de « terroristes » en divers endroits du territoire au cours du week-end.

Explosion d’une bombe dans un café à Bab El Oued (Alger) : 15 blessés.

De nombreuses explosions sont entendues sur les hauteurs d’Alger durant la matinée. Pas d'informations sur la nature et les lieux de ces explosions.

Les ministres des affaires étrangères du G8 se « félicitent » des efforts de « démocratisation» en Algérie et souhaitent cependant que le pouvoir militaire d’Alger accepte la désignation d’une commission d’enquête sur les droits de l’homme.

Dimanche 10 mai 1998: explosion d’une bombe dans un train à Boufarik (Blida) : 3 morts et plus de 20 blessés.

Un communiqué des services de sécurité fait état de la mort de 5 citoyens qualifiés de « terroristes » à M’sila.

Violent accrochage entre un groupe armé et des policiers à la gare routière de Chéraga (Alger) : 2 morts et 2 blessés.

Explosion d’une bombe à Sidi Naâmane (Médéa) : un milicien tué et un autre blessé.

Deux bombes sont désamorcées dans la capitale.

Lundi 11 mai 1998: un communiqué émanant de la 2e région militaire des Djamaates islamiques annonce la mort d’une quarantaine de militaires et de miliciens dans la région de Boumerdés lors d’embuscades tendues par leurs éléments. Le même communiqué dément tout accrochage avec l’AIS, comme cela a été rapporté par certains quotidiens.

22 citoyens sont égorgés à Ras El Aïne, près d’Arzew, selon un communiqué officiel qui ne précise pas s’il s’agit de civils, de miliciens ou de militaires.

Anouar Haddam, à travers un communiqué adressé de sa prison de Virginie appelle le pouvoir militaire d’Alger à accepter une commission d’enquête internationale et à ouvrir des négociations avec le FIS.

Mardi 12 mai 1998: un attentat aurait été perpétré contre un officier supérieur de l’Etat-Major dans la banlieue d’Alger selon des médias étrangers. Le chauffeur aurait été tué et la voiture détruite. L’officier serait grièvement blessé. Tout le quartier aurait été bouclé par l’armée durant la nuit. Aucune information n'a filtré dans la presse privée.

Mercredi 13 mai 1998: explosion d’une bombe dans un cinéma à Blida : 6 blessés dont deux seraient dans un état grave.

Explosion d’une bombe au passage d’un véhicule à Saïda : un mort et trois blessés.

Kadi Ihsane, journaliste au Quotidien d’Oran et à la revue Conjonctures, est arrêté à l’aéroport d’Alger-Dar El Beida par la police alors qu’il se rendait à Genève pour assister à un symposium organisé par le Centre international des reporters humanitaires. Il sera incarcéré à la prison de Serkadji. Ce journaliste est connu pour son indépendance et ses positions franches en faveur d'un règlement politique de la crise.

Sept miliciens et trois maquisards tués au cours d’un violent accrochage à Tabaïnant (Blida).

Vendredi 15 mai 1998: Le quartier de Bouarfa (Blida) est attaqué au mortier artisanal à partir des monts de Chréa : 6 blessés.

Samedi 16 mai 1998: La presse privée rapporte la mort de 49 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Dellys (Boumerdés).

Intenses bombardements des monts de Tlemcen par l’aviation. De nombreuses forêts auraient été incendiées. On retrouvera le lendemain une quinzaine de cadavres calcinés de "terroristes" selon la presse.

Cinq citoyens retrouvés égorgés à M’sila.

Dimanche 17 mai 1998: Important ratissage dans les montagnes de Chréa (Blida) qui sont bombardés par des hélicoptères de combat.

La presse privée rapporte la mort de 63 citoyens qualifiés de « terroristes » en divers endroits du pays.

Mise en liberté provisoire du journaliste Kadi Ihsane.

Mardi 19 mai 1998: la ligue des droits de l’homme demande au général Zeroual de se pencher sur le problème des centres secrets de détention, « négation de l’Etat de droit ».

200 réfugiés politiques algériens, pour la plupart déserteurs de l’armée, entament une grève de la faim dans l’enclave de Melilla (Maroc) et ce, suite à la mort de l’un de leurs compatriotes après son expulsion sur Alger.

La presse privée annonce la mort de 21 citoyens qualifiés de « terroristes » à l’Est et à l’ouest du pays.

Mercredi 20 mai 1998 : Explosion d’une bombe à la gare ferroviaire d’El Harrach (Alger). Pas de victimes.

Trois citoyens assassinés à Médéa par un groupe armé.

Selon la presse privée, les «députés » de la chambre d’enregistrement voudraient s’octroyer des salaires mirobolants de 250 000 DA/mois soit 50 fois le salaire minimal garanti.

Vendredi 22 mai 1998: Explosion d’une bombe au marché hebdomadaire d’El Harrach (Alger) : 18 morts et plus de 60 blessés.

Une bombe est désamorcée à la gare ferroviaire d’El Harrach.

Vaste opération de ratissage sur les monts de Mascara et de Tlemcen. Utilisation de l’artillerie. Pas d’informations sur d'éventuelles pertes de part et d’autre.

Samedi 23 mai 1998: La presse privée rapporte la mort de 13 citoyens qualifiés de « terroristes » en Kabylie et dans l’Algérois.

Une fausse alerte à la bombe provoque une panique indescriptible dans le train Alger-Bab-Ezzouar. Des passagers, dont de nombreux étudiants sautent du train en marche. Plus de quinze blessés dont trois grièvement (amputations de jambe) seraient à déplorer.

Violents accrochages entre militaires et maquisards dans les gorges de Kherrata (Bejaia). Pas d’informations sur d’éventuelles pertes.

Dimanche 24 mai 1998: Trois personnes sont kidnappées à Tigzirt (Tizi-Ouzou) par un groupe armé.

Deux citoyens tués à Illitène (Béjaïa) par des hommes armés.

Accrochage entre des miliciens et des maquisards au village de Tifrit (Akbou) : trois maquisards et deux miliciens tués.

Lundi 25 mai 1998: Un barrage de policiers est mitraillé à Tigzirt (Tizi-ouzou) par des maquisards : 5 morts.

Des hommes armés circulant à bord d’un véhicule ouvrent le feu sur des policiers en plein centre de Tizi-Ouzou : un policier tué.

Embuscade meurtrière contre un convoi militaire au lieu dit Djebabra, près de Meftah (Blida) : 8 militaires tués.

Une voiture piégée est désamorcée près de la salle omnisports de Rouiba.

Cinq citoyens grièvement blessés à un barrage dressé par des hommes armés sur la route Aïn El Hammam-Larbaa Nath Irathen (Tizi-Ouzou).

Le chef de la milice de Kadiria (Bouira) tué près de son domicile par des maquisards.

Explosion d’une bombe devant un arrêt de bus de Douaouda (Tipaza) : 7 blessés.

Mardi 26 mai 1998: Explosion d’une bombe dans un marché de Khemis Miliana (Ain Defla) : 7 morts et plus de 20 blessés.

La presse roumaine (Romana Libera) fait état de la vente de plusieurs centaines de blindés par le gouvernement roumain au pouvoir militaire d’Alger en 1994.

Chasse à l’Algérien dans plusieurs capitales européennes à l’instigation des "services" français. 76 Algériens arrêtés dont 53 en France. Certains quotidiens européens (The Independent, Libération, El Païs) dénoncent cette chasse à l’Algérien « qui risque d’exporter la guerre en Europe ».

La presse privée rapporte la mort de 15 citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Sétif.

Massacre au lieu dit Megtaa Lazrag, près de Hammam Melouane (Blida) : 11 citoyens tués et plus de cinquante autres blessés par un groupe armé. Il est à rappeler que ce massacre survient le lendemain d’une embuscade ayant coûté la vie à 8 militaires dans la même région.

Explosion d’une bombe devant un bâtiment du quartier résidentiel de Saint Raphaël à El Biar (Alger). Dégâts matériels très importants. Selon la rumeur publique la bombe viserait la résidence d’un officier supérieur de l'armée.

Mercredi 27 mai 1998: Deux violentes explosions secouent la capitale en fin de matinée.

Quatre miliciens sont tués dans une embuscade à Chlef.

Découverte de 30 cadavres calcinés sur les monts de Tlemcen. Il est à noter que cette région avait été soumise il y a quelques jours à un important bombardement.

Jeudi 28 mai 1998: les services de sécurité annoncent dans un communiqué avoir tué sept citoyens qualifiés de « terroristes » dans la région de Chlef et de Médéa et reconnaissent avoir perdu un de leurs éléments.

Une bombe est désamorcée sur la voie ferrée à El Affroun (Blida).

Six citoyens tués par des hommes armés non identifiés à Médéa.

Samedi 30 mai 1998: violent accrochage entre un groupe armé et des militaires à Bab Ezzouar (Alger). De nombreuses ambulances se sont rendues sur les lieux. Des victimes sont à déplorer. Pas d'informations sur le nombre exact de victimes.

Lundi 1er juin 1998: Poursuite des accrochages entre maquisards et militaires à Bab Ezzouar (Alger). Un appartement où seraient réfugiés ce groupe armé est encerclé par l’armée. Les combats durent plus de 36 heures. Utilisation de roquettes contre l’appartement. Le bilan est lourd : 7 morts dont une femme et deux enfants.

Mardi 2 juin 1998: Violent accrochage entre maquisards et militaires à Hammam Skana (Bouira). Utilisation de l’artillerie et d’hélicoptères lance-roquettes. Pas d’informations précises sur d'éventuelles pertes en vies humaines.

Une bombe est désamorcée sur la voie ferrée à Baba Ali (Alger).

Ratissage de l’armée dans la région de Baghlia et de Dellys (Boumerdés). Les montagnes sont bombardées par des hélicoptères de combat.

Vaste opération militaire sur les monts Asfour, à proximité de la frontière algéro-marocaine. Les maquis de Moutas, Sidi Larbi et Mizab bombardés par des hélicoptères de combat.

Jeudi 4 juin 1998: Explosion d’une bombe au marché de Mouzaïa (Blida) : 14 blessés dont plusieurs dans un état grave.

Explosion d’une bombe devant la brigade de gendarmerie des Issers (Boumerdés) : 4 artificiers tués et deux gendarmes blessés.

Deux miliciens tués lors d’un accrochage avec des maquisards à Bouira.

Samedi 6 juin 1998: Un communiqué de la 2e région militaire des Djamaates islamiques annonce la mort de plusieurs militaires et miliciens lors d’embuscades tendues par les maquisards durant la période du 25 au 31 mai 1998. Ce communiqué cite en particulier l’embuscade de Djebabra (Meftah) ayant entraîné la mort de 10 militaires, l’attaque d’un convoi militaire à Khemis El Khechna (Boumerdés) et à Tigzirt (Tizi Ouzou) ainsi que la mort d’un chef de la milice de Lakhdaria (Bouira).

La presse privée annonce la mort de 28 citoyens qualifiés de « terroristes » lors de la semaine écoulée.

Les monts de Sidi Djillali (Tlemcen) bombardés durant toute la journée. Un important incendie de forêt est observé à partir de la ville de Tlemcen.

Dimanche 7 juin 1998: Le lieutenant Messaoud Allili, pilote de l’armée algérienne s’enfuit à bord de son hélicoptère vers les Iles Baléares où il demande aux autorités espagnoles l’asile politique.

Le quotidien parisien Le Monde publie une enquête sur l’assassinat ignoble des 7 moines trappistes de Tibhirine (Médéa) en 1996. Selon les hypothèses évoquées, la sinistre SM serait impliquée dans cet acte criminel.

La presse annonce triomphalement la mort de plus de 50 citoyens qualifiés de « terroristes » en divers endroits du territoire algérien.

Explosion d’une bombe à Tiaret : 2 morts et trois blessés.

Quatre citoyens de Soumaa (Blida) tués par des hommes armés.

Lundi 8 juin1998 : Cinq citoyens demeurant à Ferroukha (Blida) tués par des hommes armés non identifiés.

Le tribunal de Tizi Ouzou condamne quatre miliciens de Aïn Hamra à des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion pour avoir massacré cinq citoyens en représailles à une attaque de maquisards. Le 5e acolyte, en fuite est condamné à mort par contumace.

Une bombe explose au CEM de Sidi Maher (Tlemcen) : Pas de victimes mais dégâts matériels importants.

Des maquisards attaquent le domicile d’un milicien à la Cité Kasserine (Tlemcen) : une personne blessée.

Découverte d’un citoyen égorgé près du cimetière de Koudia (Tlemcen).

Accrochage entre maquisards et militaires à Redjaouna (Tizi Ouzou), près du sanatorium de la ville : trois militaires blessés par l’explosion d’une bombe.

Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille de miliciens à Khemis Metenane (Bouira) : 6 morts.

Embuscade contre une bande de miliciens au lotissement Drissi à Bouzaréah (Alger) : deux morts et un blessé.

Trois militaires tués lors d’un accrochage avec des maquisards à Sidi Naâmane (Tizi Ouzou).

Mardi 9 juin 1998: Dans des interviews accordés aux quotidiens espagnols El Païs et El Mundo, le lieutenant d’aviation Allili Messaoud, qui avait fuit l’Algérie à bord de son hélicoptère pour se réfugier en Espagne, explique les raisons de sa désertion et témoigne du désespoir de son pays. Il déclarera « que l’armée a poussé toute une société vers une obscurité sans issue et vers une guerre d’extermination qui vise toute la population ». Désespéré après son geste il poursuivra : « Que m’importe s’ils me tuent, un homme qui a le cœur mort ne peut être tué par des balles. Il n’y a pas de justice dans mon pays. Cette guerre ne sert à rien. Elle ne conduit nul part car elle est menée de manière injuste. La stratégie du pouvoir algérien n’est pas favorable au peuple. Dans de nombreux cas, les services de sécurité ont refusé de protéger les civils attaqués par les « terroristes ». Je me suis retrouvé, après plus de cinq années de participation à la guerre dans une situation politique catastrophique. Si cette guerre persiste, nous allons vers un désastre national ». Interrogé sur sa participation dans cette guerre et sur sa décision de fuir l’Algérie il déclarera : « Mes missions en tant que pilote consistaient à lancer des missiles et à transporter des parachutistes et des troupes d’élites qui allaient attaquer je ne sais quoi et je ne sais où. J’ai décidé de quitter cet enfer lorsqu’on m’a ordonné de rejoindre à partir de la base de Blida, une base située à la frontière algéro-libyenne. J’ai volé à très basse altitude, à 10 mètres au dessus de la mer. Je n’avais aucune expérience de ce type de vol et je n’avais pas 20% de chances de m’en sortir. Mais j’ai tenté ma chance pour fuir l’enfer algérien ».

Un jeune citoyen tué à la place des martyrs d’Alger par des policiers. Officiellement, il s’agirait d’un « terroriste ».

Quatre miliciens tués dans une embuscade à Aïn El Berda (Annaba).

Trois miliciens sont tués dans un accrochage à Sidi Naâmane (Tizi Ouzou).

Deux citoyens sont tués à un barrage dressé par des hommes armés sur la route Tablat-Berrouaghia.

La presse privée rapporte la mort de 6 miliciens à Sétif et Tissemsilt lors d’accrochages avec des maquisards.

Mercredi 10 juin 1998: 19 citoyens sont massacrés à Timzirine (Boumerdés) par un groupe armé.

Jeudi 11 juin 1998: Explosion d’une bombe dans un train à Aïn Torki (Aïn Defla) : 17 morts et plus de 30 blessés.

Des informations concordantes font état de la mort de 11 militaires et de deux miliciens dans la région de Tissemsilt suite à une embuscade meurtrière tendue par un groupe armé.

Embuscade meurtrière à Bordj Ménaïel (Boumerdés) contre une patrouille militaire : 14 morts et plus de 10 blessés.

Opération de ratissage de l’armée dans la forêt de Sidi Ali Bounab (Kabylie). Pilonnage par des hélicoptères de combat.

Samedi 13 juin 1998: Quatre citoyens sont découverts égorgés à Bou Ismaïl (Tipaza).

Dix miliciens sont tués lors d’une embuscade entre Tissemsilt et Tiaret.

Trois bergers sont découverts égorgés à l’entrée de Khemis Miliana.

Embuscade contre une patrouille militaire à Baghlia (Boumerdés) : 11 morts.

Dimanche 14 juin 1998: le secrétaire général de la mairie de Mossadeg (Chlef) tué par balles. Le maire de la ville et son chauffeur sont grièvement blessés.

Quatre miliciens sont tués au cours d’un accrochage au lieu-dit Oued Maïtar à Bou Saâda.

Neuf citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à Mascara.

Importante opération de pilonnage à la roquette des montagnes de Dellys et Baghlia par les militaires suite à une embuscade meurtrière opérée la veille par les maquisards.

Lundi 15 juin1998 : Une femme tuée par balles par des hommes armés à Constantine.

Violent accrochage à Médéa entre maquisards, miliciens et militaires : un militaire et trois miliciens tués.

Accrochage entre maquisards et miliciens dans la commune de Zoubiria (Médéa) . Pas d’informations sur d’éventuelles victimes.

Mardi 16 juin 1998: la presse privée annonce la mort de 42 citoyens qualifiés de « terroristes » suite à des opérations militaires en divers endroits du territoire national.

Un journaliste du quotidien arabophone El Alem Essiyassi est kidnappé à l’aéroport d’Alger par la police politique.

L’aviation et l’artillerie bombardent les maquis de Tlemcen. De nombreux incendies de forêts sont signalés.

Mercredi 17 juin 1998: un communiqué des services de sécurité annonce l’explosion ce matin d’une bombe dans un cimetière de Bourkika (Tipaza) : 4 morts et quatre blessés.

Des maquisards s’attaquent au domicile du milicien Ouajdi du douar Hammaïdia (Médéa) : le milicien et douze membres de sa famille sont tués. Dix autres sont blessés.

Jeudi 18 juin 1998: Reporters sans frontières s’inquiète du sort du journaliste du quotidien El Alem Essiyassi kidnappé mardi à l’aéroport d’Alger et dénonce ces méthodes policières, exigeant sa libération immédiate.

Une importante et impressionnante opération militaire déclenchée sur les monts de Chréa (Blida). Participation de l’aviation et de l’artillerie dans les bombardements des maquis de la région. De nombreux habitants fuient la zone de bombardement.

Une bombe explose sur la voie ferrée à Boufarik (Blida) : ........un sanglier tué. Trois autres bombes ont pu être désamorcées sur le même lieu avant le passage du train Alger-Oran.

Vendredi 19 juin 1998: un communiqué de la 2e région militaire des Djamaâtes annonce la mort de plus de 28 militaires et miliciens durant les quinze derniers jours plus particulièrement dans les régions de Tizi Ouzou et Boumerdés. Un hélicoptère aurait été abattu.

Trois policiers et un milicien tués au cours d’un accrochage avec des maquisards à Jijel.

Plusieurs bombes explosent au cimetière de Hammaïdia (Médéa) : 6 morts et plusieurs blessés.

Dans une interview au quotidien espagnol El Pais, la veuve de Mohamed Boudiaf déclare que son mari avait été assassiné par un clan du pouvoir militaire qui refusait la démocratisation du pays et que les islamistes n’avaient rien à voir avec ce crime. Elle déclarera également que le procès de l’assassin présumé de son mari était une véritable mascarade. Pour la veuve Boudiaf, Boumaarafi ne serait pas le seul exécutant de cet ignoble crime.

Samedi 20 juin 1998: Le gazoduc Hassi R’Mel-Alger est dynamité au niveau du village de Sidi Ameur (M’Sila). Les dégâts matériels seraient considérables.

Dimanche 21 juin 1998: La presse privée rapporte la mort de 65 citoyens qualifiés de « terroristes » dans les régions de Tlemcen et de Chréa (Blida).

Lundi 22 juin 1998: Le chef de la milice de Draa Ben Khedda (Tizi Ouzou), un certain Mohamed Boudennah est tué par des maquisards.

Accrochage entre maquisards et miliciens à Ladjarda (Chekfa) dans la wilaya de Jijel : 2 maquisards tués.

Trois citoyens sont tués à un barrage dressé par des hommes armés non identifiés à Boukadir (Chlef).

Des citoyens du village de Thala Bounane, situé à cinq kilomètres de Tizi Ouzou adressent une lettre de détresse aux organisations internationales des droits de l’homme et à la presse nationale et internationale faisant état de l’infiltration dans leur village d’éléments de la sécurité militaire déguisés en « GIA » et qui menaceraient de mort certaines familles. Nous connaîtrons la suite quelques jours plus tard avec l’assassinat de Matoub sur ces mêmes lieux.

Mercredi 24 juin 1998: 17 citoyens sont massacrés à Hassasna (Saïda) par des hommes armés non identifiés.

Une bombe explose dans un café de la capitale : un blessé.

Jeudi 25 juin 1998: Le chanteur Matoub Lounès est tué au lieu dit Thala Bounane, à quelques kilomètres de Tizi Ouzou par des hommes armés. Son épouse et ses deux belles-sœurs sont blessées. Cet attentat ressemble étrangement à celui perpétré en août 1993 contre l’ex-chef de la sinistre sécurité militaire, Abdallah Khalef alias Kasdi Merbah par sa précision et le professionnalisme des exécutants. Le régime et certains aventuriers politiques de la région s'empressent d'accuser le "GIA". Le « ministre » de la Santé, venu se recueillir devant le corps de la victime sera accueilli par des jets de pierres et des insultes par les manifestants. Jacques Chirac, depuis la ville de Windhoek (Namibie) condamne « le lâche assassinat » de Matoub Lounès.

Vendredi 26 juin 1998: 15 citoyens sont massacrés à Ouled Sidi Daoud (Boumerdés) par des hommes armés non identifiés.

Violentes émeutes à Tizi Ouzou suite à l’assassinat de Matoub Lounès. Des jeunes, scandent des slogans contre le pouvoir qu'ils accusent d'etre responsable de cet assassinat. Ils détruisent tout sur leur passage. La ville est transformée en véritable champ de bataille. De nombreux édifices publics sont incendiés.

Samedi 27 juin 1998: Explosion d’une bombe au passage d’un véhicule de miliciens à Tébessa : 4 morts et 6 blessés.

Trois citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à la sortie d’El Khemis (Aïn Defla).

Reprise des manifestations à Tizi Ouzou. Des milliers de jeunes fustigent le pouvoir : un mort et plusieurs blessés. Le jeune Rachid Aït Idir est abattu à bout portant près du commissariat de Tizi Ouzou.

Les émeutes gagnent d’autres villes et villages de Kabylie (Béjaïa, Larbaâ Nath Irathen, Tizi Rached, Aïn El Hammam....). De nombreux édifices publics sont incendiés.

Dimanche 28 juin 1998: L’hebdomadaire britannique The Observer, publie une enquête internationale sur la situation des Droits de l’Homme dans le monde et dont le jury est présidé par trois lauréats du prix Nobel de la Paix. L’Algérie est classée en première position des pays dont les droits de l’homme sont bafoués.

Manifestation à Tazmalt (Kabylie) de centaines de jeunes citoyens aux cris de « pouvoir assassin » suite à la mort de Matoub Lounès. Le jeune Ouali Hamza est tué par balles. Deux autres citoyens sont blessés. La famille de la victime et la population accusent un certain Smaïl Mira, chef de la milice locale et maire de la ville d'etre l'auteur du crime.

Trois citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à l’entrée d’El Khemis (Chlef) alors qu’ils roulaient à bord de leur camion.

Lundi 29 juin 1998 : Emeutes à Ighzer Amokrane où des jeunes révoltés par l’assassinat de Matoub, détruisent des édifices publics et scandent « Pouvoir assassin ». La route nationale est bloquée.

Dans un point de presse tenu à Alger, le secrétaire général du FFS accuse un certain Mira Smaïl, chef de la milice de Tazmalt et « maire » du village d’avoir provoqué la mort d’un jeune citoyen Ouali Hamza lors des manifestations qui ont suivi l’assassinat de Matoub. Il demande l’ouverture d’une enquête. Il s’interrogera également sur les véritables commanditaires de l’assassinat de Matoub.

Mardi 30 juin 1998 : Explosion d’une bombe au lieu-dit Ouled Bey (Médéa) : 5 morts et 14 blessés.

Un communiqué du « GIA » revendique l’assassinat de Matoub Lounès. Ce communiqué est largement médiatisé par une certaine presse. Quelques heures plus tard, un autre communiqué émanant de la 2e région militaire des Djamaates et signé d’un certain Abou Hamza, dément toute implication dans cet attentat. Ce dernier communiqué est passé sous silence par cette même presse.

Une importante manifestation de plus de 60 000 citoyens a lieu à Tizi Ouzou pour crier leur révolte suite à la mort de Matoub.

 

 

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