L'Algérie 10 ans après le putsch    
Les droits humains: Un bilan désastreux 

Chronologie d�une trag�die cach�e

( 11 janvier 1992 � 11 janvier 2002 )

Salah-Eddine Sidhoum, publiée par Algeria-Watch, 11 janvier 2002

Cette chronologie, loin d��tre exhaustive, a �t� r�dig�e sur la base d�informations de la presse nationale et internationale, des agences de presse, des t�moignages de citoyens et de faits v�cus par l�auteur. Elle retrace jour apr�s jour la tragique guerre impos�e � la population par les putschistes du 11 janvier 1992 avec son lot de morts, de bless�s, de souffrances et de destructions. Notre intention n�est pas de dresser une ind�cente comptabilit� macabre mais de simplement montrer � l�opinion publique qu�une v�ritable guerre se d�roule en Alg�rie, guerre que les factieux auraient voulu - par une politique de d�sinformation et de manipulation - mener � huis-clos et cacher au monde.

1997
(jan-juin)
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1996

 

7 janvier 1996 : Des informations en provenance de Laghouat font état d'une véritable bataille rangée entre des groupes de maquisards et plusieurs bataillons de parachutistes appuyés par des chars et des hélicoptères lance-roquettes. Les accrochages auraient duré sept jours et plusieurs habitations auraient été rasées par les bombardements de l'aviation et des blindés. Le bilan rapporté par des citoyens ferait état de 86 morts.

10 janvier 1996 : Dans un communiqué publié par le quotidien londonien El Hayat, le "GIA" déclare la guerre au FIS et à son "bras armé" l'AIS. La manipulation bat son plein.

13 janvier 1996 : Le "GIA" revendique l'assassinat de Mohamed Said et Redjam, responsables politiques du FIS.

14 janvier 1996 : Explosion d’une voiture piégée à Blida : 5 morts et plus de 30 blessés.

17 janvier 1996 : Abdelhamid Mehri est destitué de son poste de secrétaire général du FLN suite à un complot « scientifique » des services spéciaux. Le FLN rejoint le giron du pouvoir militaire. Les comploteurs seront promus quelques mois plus tard « députés » et « ministres ».

20 janvier 1996 : Six citoyens tués et mutilés par des hommes armés près de Tébessa.

26 janvier 1996: Quatre citoyens égorgés près de Tipaza.

31 janvier 1996 : Explosion de bombes à Baraki (Alger) et à Khemis El Khechna (Boumerdés): Plus de 15 morts.

Près de 20 citoyens tués dans la seule wilaya d'Alger selon les dépêches d'agences.

1er février 1996 : Rezag Bara, responsable de l'Observatoire des droits de l'homme annonce que durant le mois de janvier, 313 "terroristes" auraient été "abattus" et que 54 civils auraient été "assassinés". Alors que le pays est à feu et à sang avec une moyenne de 20 morts par jour, ce fonctionnaire se permet de déclarer dans un journal gouvernemental qu'il ne reste plus que des "résidus des groupes terroristes ne dépassant pas quelques dizaines, actuellement acculés dans des zones isolées et inaccessibles". Les jours qui suivront démentiront ces honteuses allégations de ce fonctionnaire zélé.

Publication du tome II et d'un supplément du livre blanc sur la répression en Algérie par le Comité algérien des militants libres de la dignité humaine et des droits de l'homme aux Editions Hoggar (Suisse)

2 février 1996 : Une famille de onze personnes massacrée près de Djelfa.

3 février 1996 : Lakhdar Boukhenkhouche, chef de la milice de Merouana (Batna) est tué dans une embuscade tendue par des maquisards. Les fils du chef de la milice de Merouana tué par les maquisards se vengent sur une famille du village dont le fils serait un maquisard. Madame Bouchedda est tuée par balles et plusieurs autres membres de la famille sont blessés.

5 février 1996 : Le pouvoir militaire décide d'instaurer le black-out total sur l'information sécuritaire. Des policiers-censeurs sont affectés aux imprimeries d'Etat. Tout journal rapportant des informations relatives à la situation sécuritaire sera saisi.

10 février 1996 : Monsieur Gourmat Mohamed, receveur de bus (ETUSA) a été froidement abattu par balles par un policier en civil pour lui avoir refusé de lui ouvrir la porte du bus hors de l'arrêt réglementaire sur la ligne Bouzaréah-Place des Martyrs. Le malheureux receveur ne savait pas qu'il s'agissait d'un policier. Les collègues du receveur déclenchent une grève de protestation contre cette agression criminelle et cet abus de pouvoir.

11 février 1996 : Explosion d'un véhicule piégé à la mairie de Bab El Oued (Alger). Officiellement 43 citoyens algériens auraient été blessés dont 7 grièvement. Des témoins parlent de 3 morts.

Le même jour et à 15h, une voiture piégée explose devant la maison de la presse du 1er mai à Alger. Vingt et un citoyens trouvent la mort en cet après-midi de Ramadhan.

14 février 1996: Dans un communiqué publié par El Hayat, le "GIA" menace de détruire les infrastructures pétrolières et de s'attaquer aux firmes étrangères.

15 février 1996 : Explosion d'un camion piégé devant un barrage militaire situé près de la Mosquée Mohamed El Bachir El Ibrahimi à Baraki (Alger) : 12 militaires sont tués. De par la violence de l'explosion l'un des minarets de la Mosquée s'effondre. La presse privée parle quant à elle de bombe à l'intérieur de la mosquée.

17 février 1996 : Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire arabophone Echourouk est incarcéré au bagne de Serkadji pour diffamation. Le même jour trois journalistes de l'hebdomadaire La Nation sont mis sous contrôle judiciaire pour le même motif. L'auteur de la plainte est un fonctionnaire du FLN, Abdelkader Hadjar, principal acteur du "complot scientifique" ayant abouti à l'éviction de Mehri de son poste de secrétaire général de ce Parti.

18 février 1996: Le couvre-feu instauré après le coup d’Etat du 11 janvier 1992, dans plusieurs wilayas du pays est levé par le pouvoir militaire.

19 février 1996 : Dernier jour du mois de Ramadhan. Deux puissantes déflagrations déchirent le silence du f'tour à Alger et ses environs. Il s'agirait de deux véhicules piégés placés à la cité militaire de Aïn Naâdja et devant la brigade de gendarmerie de Aïn Taya. Plusieurs morts et blessés sont à dénombrer selon les sources hospitalières. Les agences de presse parlent de 17 morts.

21 février 1996 : Explosion d'une voiture piégée devant la brigade de gendarmerie de Aïn Bessem (Bouira) située près de l'hôpital : quatre citoyens sont tués. L'hôpital est partiellement touché par la déflagration.

26 février 1996 : La troisième chaîne de la télévision française (F3) diffuse le témoignage accablant d'un magistrat d'un tribunal d'exception en Algérie, réfugié à Paris, sur les "loques humaines" que la police lui présentait à l'instruction et parle de la torture systématique et des sévices sexuels utilisés contre les prisonniers politiques.

Mars 1996: La presse privée fait l'apologie des milices armées en leur consacrant de longs reportages.

Arrestation de 140 citoyens à Bougara (Blida) pour soutien logistique aux maquisards.

5 mars 1996 : L'hebdomadaire La Nation (n° 137 du 5 au 11 mars 96) est saisi pour avoir consacré en collaboration avec Le Monde Diplomatique du même mois, un numéro spécial sur la situation des droits de l'homme en Algérie. Motif évoqué par le ministère de l'Intérieur : "apologie du terrorisme".

6 mars 1996 : Rapport accablant du Département d'Etat américain sur la situation des droits de l'homme en Algérie.

La presse gouvernementale et privée annonce à l'unisson "la mise hors d'état de nuire" en moins d'une semaine de 29 citoyens algériens traités de "criminels".

7 mars 1996 : Explosion d'un véhicule piégé devant la mairie et le commissariat de Berrouaghia (Médéa) : neuf morts.

8 mars 1996 : La presse privée rapporte qu'un groupe armé d'une centaine d'hommes a attaqué un train de la ligne Oran -Tlemcen : 12 morts.

9 mars 1996: 6 ouvriers d’une société de textile sont retrouvés égorgés près de Souk El Thenine (Bejaia) et leur camion de transport brûlé.

14 mars 1996 : L'ambassadeur américain en Algérie est convoqué au ministère des Affaires Etrangères pour "s'expliquer" sur le rapport du Département d'Etat se rapportant à la situation des droits de l'homme en Algérie.

18 mars 1996 : Six personnes sont tuées et 26 blessées dans un attentat à la voiture piégée contre le commissariat de Tizi-Ouzou.

20 mars 1996 : Deux citoyens (médecins) sont tués à Jolie Vue (Kouba) par des individus armés qui réussiront à prendre la fuite.

Dix citoyens tués à un barrage dressé par un groupe armé à Aflou (Laghouat).

22 mars 1996 : Me Bouzerde Mahmoud, avocat de profession et qui venait d'être nommé directeur de cabinet du ministre des sports, est tué à son domicile. Son entourage parle de règlements de compte claniques au sein du sérail et dont aurait fait les frais cet avocat.

27 mars 1996 : Sept moines du monastère de Tibehirine (Médéa) sont enlevés par un "groupe armé". Il s'agit de Père Christian Marie De Cherge, du docteur Jean-Luc, Christophe Le Breton, Paul Favre Miville, Michel Pleury, Celestin Ringeard et d'un moine venu du Maroc. Cet acte est unanimement condamné par la classe politique, toutes tendances confondues.

El Watan, quotidien privé, s'interroge sur la tolérance et l'hospitalité dont auraient bénéficié jusque là ces religieux auprès des maquisards dans un monastère situé dans une "zone chaude" selon l'expression du quotidien. Des opérations de ratissages sont entreprises par l'armée. Des maquis de Médéa sont intensément bombardés.

L’hebdomadaire La Nation est à nouveau suspendu pour la 8e fois.

28 mars 1996 : Explosion d'une voiture piégée devant un local de la milice à Bordj Menaiel (Boumerdés) : trois morts et plusieurs blessés graves sont à dénombrer selon la presse.

Avril 1996 : Rédha Malek, ancien « chef du gouvernement » est invité à Paris par ses amis Jean Pierre Chevènement et Georges Sarre. Quelques jours plus tard il déclarera au quotidien l'Authentique : "Il ne faut pas que le territoire européen, y compris français, devienne une base arrière du terrorisme. Nous y travaillons !"

Voiture piégée contre le commissariat de Climat de France (Bab El Oued) : Huit morts.

Douze miliciens sont enlevés à Khemis El Khechna (Boumerdés) puis tués par un groupe armé.

Explosion d'un véhicule piégé devant un immeuble d'une cité militaire à Djelfa : dix morts.

Attaque contre un barrage de policiers à Ben Aknoun (Alger) : sept morts.

1er avril 1996 : Le correspondant en Algérie du quotidien espagnol, El Païs, Ferran Salès est expulsé du territoire algérien, sous prétexte qu'il ne pouvait cumuler les fonctions de correspondant à la fois au Maroc et en Algérie.

6 avril 1996 : Après avoir consacré 19 reportages aux milices armées durant tout le mois de mars, El Watan conclut cette série en affirmant : "qu'en remportant d'importantes victoires sur les hordes intégristes armées, elles (les milices) sont en train de faire changer la peur de camp, comme l'avait prédit Rédha Malek."

Le même jour, le « chef du gouvernement » Ouyahia, tient un meeting au douar Ouled Lakhdar (Oranie) réunissant une centaine de miliciens armés de la région afin de les féliciter pour leur action de défense des valeurs républicaines et pour annoncer la fin du "terrorisme".

11 avril 1996 : La guerre des clans bat son plein par presse interposée. El Watan, quotidien "très informé" publie une "information" selon laquelle, Zoubir Sifi, frère de l'ancien « premier ministre » devenu « ministre d'Etat », aurait été écroué par le juge d'instruction d'Alger pour détournement de deniers de l'Etat. Cette information est démentie quarante huit heures plus tard et le directeur du quotidien est mis sous contrôle judiciaire et inculpé pour outrage à corps constitué.

25 avril 1996 : La guerre des clans continue. El Watan est saisi pour avoir publié un article relatant la mort de miliciens dans la région de Boumerdés.

4 mai 1996 : Mohamed Hardi, ex-ministre de l'Intérieur de Bélaïd Abdeslam, est tué à Oued Smar (Alger) à la sortie d'une fabrique de marbre.

Explosion d'une bombe devant un abribus à Tizi Ouzou : Deux morts et une quinzaine de blessés.

5 mai 1996 : Les forces de police et des militaires encerclent et attaquent au lance-roquettes un appartement de la Cité Saïd Hamdine (Bir Mourad Rais) et ce, durant 72 heures. Sept cadavres calcinés sont sortis trois jours plus tard dont celui d'une femme. Seul un bébé, échappe au massacre.

7 mai 1996 : El Watan, quotidien "très bien informé", est saisi pour avoir publié des "informations" sur l'accrochage de la Cité Saïd Hamdine.

10 mai 1996 : Cinq membres de la famille Azizane de Baraki, dont un vieillard de plus de 80 ans exécutés sommairement par quatre civils armés et masqués conduits par un officier de police qu'ont reconnu les survivantes de la famille. Selon le témoignage de cette dernière aux ONG des droits de l'homme, cet officier avait, quelques semaines auparavant perdu sa famille, tuée par un groupe armé. Il se serait alors vengé sur la famille Azizane dont l'un des fils avait pris le maquis.

Mai 1996 : Saïd Sadi, publie un ouvrage à Paris (l'heure de vérité) où il dénonce les irrégularités électorales lors des élections présidentielles du 16 novembre 95. Il parle de "population électorale passée mystérieusement de quatorze à seize millions d'électeurs à deux jours du scrutin, de relèvement du taux de participation durant la nuit, de chiffres manipulés....".

12 mai 1996 : Explosion d'une voiture piégée devant un immeuble de la cité militaire à Blida : 10 citoyens tués et plus de 50 blessés.

15 mai 1996 : Deux journalistes de l'hebdomadaire satirique constantinois El Mesmar sont mis sous contrôle judiciaire pour atteinte à corps constitués. Ils avaient publié une caricature du général Zeroual. Le journal est suspendu jusqu'à "nouvel ordre"

Mai 1996 : Le général en retraite Khaled Nezzar, gestionnaire de l'Etat de siège en octobre 1988 (600 morts), coauteur du Coup d'Etat du 11 janvier 92 (dizaines de milliers de morts) et ex-"ministre" de la Défense décide de rompre le silence en publiant un long texte dans la presse (El Watan et El Khabar) dans lequel il donne sa version (très sélective) des événements tragiques que traverse le pays en justifiant le coup d'Etat des factieux à l'origine du drame. Dans un style hautain et méprisant, il se confond avec l'institution militaire et vomit son aversion aux hommes politiques (les vrais) à l'image d'un Aït Ahmed ou d'un Mehri.

23 mai 1996 : Des agences de presse reprennent un communiqué du "GIA" annonçant la mort des sept moines de Médéa. C'est la consternation. Qui aurait pu perpétrer un crime aussi abominable et à qui profite le crime ?

Quelques jours plus tard, les têtes sans corps de ces malheureux seront retrouvés dans un lieu des environs de Médéa, lieu qui avait été "ratissé" et intensément bombardé les 14 et 15 mai.

31 mai 1996 : Des véhicules anti-émeutes des services de sécurité, accompagnés de bulldozers encerclent les bidonvilles d'El Anassers (Forêt des Arcades), du Ravin de la Femme Sauvage (Bir Mourad Rais) et d'El Madania. Les autorités auraient décidé de raser ces bidonvilles car ils constituaient à leurs yeux "des repères de terroristes". En ce vendredi, journée de repos et à quelques jours des examens du BEF et du Bac, des centaines de citoyens et leurs enfants se retrouvent dans la rue, leurs baraques ayant été détruites par les bulldozers.

Durant ce mois, le Président de l'Observatoire des droits de l'homme, Rezag Bara décide de se substituer au ministre de l'Intérieur pour donner une lecture sélective des victimes de cette tragédie. Pour ce fonctionnaire il y a eu 50 000 morts depuis "l'arrêt du processus électoral" et 1000 "disparus" (qui pour lui ont rejoint les maquis) pour les années 94 et 95. Parmi les morts il distingue d'une manière sélective :

- 372 syndicalistes.

- 300 femmes.

- 84 hommes de culte.

- 54 journalistes.

- 37 magistrats.

Il insiste sur le fait que 5000 "terroristes" aient été "abattus" pour la seule année 1995.

Dans une interview à l'hebdomadaire La Nation du 18- 24 juin 96, Me Abdenour Ali Yahia parle de "70 000 morts depuis juin 91, pour la plupart des jeunes algériens arrêtés à leur domicile et exécutés de manière sommaire".

Plus de 150 citoyens d'origine algérienne croupissent dans les geôles françaises, sans jugement, pour activités "terroristes" selon les agences de presse.

Certains villages de la région de Aïn Defla et de Chlef sont soumis à un véritable embargo alimentaire (lait, pain, semoule, gaz butane) avec privation d'eau et d'électricité par les autorités pour avoir refusé de créer des milices armées.

2 juin 1996 : Aït Menguellat en réponse aux graves accusations proférées à son encontre par Matoub Lounès, émet de très sérieuses réserves sur le fameux "kidnapping" de l'automne 94 dont avait fait l'objet le chanteur. Djamal Zenati (FFS) dans un droit de réponse à travers BEUR FM parle à son tour de manipulation. Ferhat Mehenni, ex-membre du RCD apporte de l'eau au moulin d'Ait Menguellat et Zenati et promet dans un entretien à BEUR FM des révélations dans son livre en préparation mais qui ne paraîtra jamais.

3 juin 1996 : Une vaste opération de ratissage et de pilonnage des monts de Tlemcen est déclenchée. Elle durera cinq jours, faisant suite à une embuscade ayant entraîné la mort de 72 militaires selon des témoins. Les opérations de représailles sur la population civile auraient fait 281 morts selon les rumeurs de la région.

4 juin 1996 : Le général Fodil Saïdi, commandant de la 4e région militaire trouve la mort lors d'un "accident" de circulation. Les milieux militaires parlent de règlements de comptes entre clans. Il devait prendre la tête de la sécurité de l’armée (SA). D’autres informations font état de son opposition farouche à la politique sécuritaire.

5 juin 1996 : La presse internationale annonce la mort de sept gendarmes suite à une embuscade à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou).

9 juin 1996 : Un membre présumé de groupe armé tué à Bab El Oued (Alger).

Lundi 10 juin 1996 : Dans un communiqué adressé à l'AFP, les avocats d'Ali Benhadj prennent à témoin l'opinion publique internationale sur le fait de la séquestration de leur mandant en un lieu secret et ce, depuis février 1995, date à laquelle, avocats et parents avaient perdu tout contact avec lui.

Neuf membres présumés d'un groupe armé tués à Beaufraisier (Alger).

Six membres présumés d'un groupe armé tués à la cité Garidi (Kouba. Alger).

12 juin 1996 : Le procureur général-adjoint de la cour d'Alger, un certain Benkraouche Mokhtar est tué près de son domicile à Aïn Naâdja (Alger).

13 juin 1996 : Trois membres présumés d'un groupe armé tués à Bab El Oued (Alger).

22 juin 1996 : Explosion d'une bombe dans un marché de Blida : Quatre citoyens tués.

23 juin 1996 : Explosion d'un véhicule piégé et d'une bombe dissimulée dans un égout situé près d'un barrage militaire près du stade de Boufarik (Blida). Des sources hospitalières parlent de 9 militaires tués. Officiellement c'est le black-out.

Deux membres d'une organisation des fils de martyrs tués à Ain Naâdja (Alger).

24 juin 1996 : Huit membres présumés d'un groupe armé tués lors d'une opération militaire à Draa Ben Khedda (Tizi Ouzou).

27 juin 1996 : Une vaste opération militaire est déclenchée dans les forêts de Takhoukht (Tizi-Ouzou). Des centaines de parachutistes et de gendarmes effectuent un ratissage durant trois journées. Le village de Takhoukht est isolé durant toute cette période. Des villageois, témoins de cette opération parlent de la participation de plusieurs hélicoptères de combat qui auraient bombardé aux roquettes les maquis. De nombreux incendies de forêts sont signalés.

Une avocate et deux membres de sa famille sont tués à Oued Yaïch (Blida) par un groupe armé.

28 juin 1996 : Explosion d'un véhicule piégé dans le campement militaire de l'université de Soumaa (Blida).

1er juillet 1996 : Le Cheikh Sahnoun, âgé de 89 ans, président de la Rabitat Edaawa El Islamia, est victime d'un lâche attentat alors qu'il officiait à la prière d'El Fedjr à 3h 45 du matin à la Mosquée de la Concorde (Bir Mourad Rais). Deux criminels pénétrèrent dans la Mosquée en pleine prière et l'un d'eux lui tira à bout portant une balle dans la tempe. Des fidèles se jetèrent sur le Cheikh pour le protéger de leurs corps, lui évitant de recevoir d'autres balles.

Le tribunal d'exception de Tizi Ouzou prononce 19 peines capitales dont 15 par contumace contre des citoyens originaires de Khemis El Khechna (Boumerdés), accusés de " constitution d'association portant atteinte aux personnes et aux biens et d'homicide volontaire avec préméditation, guet-apens et incendie volontaire". Un autre citoyen a écopé de 20 ans de réclusion.

2 juillet 1996 : Un gazoduc alimentant la région de Tizi-Ouzou fait l'objet d'un sabotage à l'explosif. C'est le troisième depuis une année selon les habitants de la région. Tizi-ouzou, Bordj Menaiel et ses environs sont privés de gaz pendant trois jours.

3 juillet 1996 : Le quotidien privé La Tribune est "suspendu jusqu'à décision contraire de la justice" pour avoir publié le mardi 2 juillet une caricature de Amari portant "atteinte à l'emblème national". Le directeur du quotidien et la rédactrice en chef sont mis sous contrôle judiciaire et le caricaturiste Chawki Amari est arrêté le jeudi 4 juillet à 6h 30 à son domicile et incarcéré au bagne de Serkadji. Les journalistes de ce quotidien dénoncent dans un communiqué le fait que leur journal soit "de nouveau le bouc émissaire d'une entreprise d'intimidation pilotée par les cercles les plus réactionnaires du pouvoir et qui vise, en réalité, à étouffer toute velléité d'expression libre".

5 juillet 1996 : Mr Aït Cherif Ahmed, pilote à Air Algérie et sympathisant du FFS est tué à Alger par un groupe armé.

6 juillet 1996 : Un communiqué mystérieux et suspect attribué aux "islamistes" circule à Alger, exigeant des gérants des stations d'essence (Naftal) de fermer leurs locaux. Une véritable psychose s'installe chez les employés d'autant plus que quelques jours plus tard, une station d'essence de Aïn El Hammam (Tizi Ouzou) est brûlée et son propriétaire sérieusement blessé. A Khemis El Khechna, deux employés d'une station du village seront égorgés (20/07/96). Il est à noter que les gérants des stations d'essence Naftal sont en conflit ouvert depuis plusieurs années avec l'Etat et menaçaient il y a quelques mois d'entamer une grève pour faire avancer leurs revendications. Les observateurs n'hésitent pas à faire un lien entre cette campagne de terreur et le conflit.

7 juillet 1996 : Deux bombes explosent près d'un poste de distribution de gaz à Boufarik (Blida) : un mort et plusieurs blessés. Les villes de Boufarik et de Blida sont privées de gaz et d'électricité.

8 juillet 1996 : Dix huit citoyens sont tués à Alger durant la semaine écoulée (onze policiers et sept membres d'une même famille) à Bouzaréah et Bab El Oued selon le quotidien londonien El Hayat.

9 juillet 1996 : Onze citoyens algériens qualifiés par la presse de "terroristes" sont condamnés à mort et onze autres à perpétuité par le tribunal d'exception de Médéa.

10 juillet 1996 : La presse annonce la condamnation à la peine capitale par le tribunal d'exception de Tizi Ouzou de 13 citoyens algériens qualifiés de "criminels".

Dix-sept miliciens sont tués dans une embuscade à Aïn Azel (Sétif) et cinq autres grièvement blessés.

13 juillet 1996 : Le collectif des avocats de Abdelkader Hachani, prisonnier politique en détention préventive depuis quatre ans au bagne de Serkadji, exige dans un appel à l'opinion publique le jugement de son mandant. Dans un appel adressé aux agences internationales de presse les avocats s'indignent contre cette détention arbitraire sans jugement en soulignant "qu'ils ne voyaient ni les motifs ni l'opportunité ni la nécessité de reculer indéfiniment le procès et se fixent comme objectif de mettre fin à une situation doublement inacceptable, sur le plan humain et juridique."

Deux femmes tuées par des individus armés, à la gare routière de Koléa (Tipaza).

15 juillet 1996 : Expulsion par la Belgique vers l'Algérie du militant politique islamiste Saïd Bousria Benothmane (originaire de Mostaghanem) après lui avoir refusé l'asile politique. Arrêté par la police politique à son arrivée à l'aéroport d'Alger, il sera séquestré en un lieu secret. Des informations provenant de sa famille et de ses amis de Mostaghanem signalent l'arrestation de sa mère sexagénaire, de sa sœur et de son frère.

16 juillet 1996 : Explosion d'une voiture piégée devant un immeuble de la cité évolutive (cité militaire) à Blida, provoquant son effondrement et la mort de dix-sept personnes selon la presse. Les habitants de cet immeuble seront abandonnés à leur propre sort. Les autorités ne daigneront pas se déplacer pour recaser les sinistrés. Colère des habitants.

17 juillet 1996 : Explosion d'une bombe placée à l'intérieur d'un café à Blida : douze morts et plus de trente blessés.

18 juillet 1996 : La compagnie aérienne suisse Crossair annule les vols de ses cinq charters pour Constantine, (charters affrétés par Air Algérie suite à la grève perlée de ses pilotes) suite aux avertissements du gouvernement suisse sur "la dégradation de la situation sécuritaire en Algérie".

19 juillet 1996 : Le quotidien londonien en langue arabe El Hayat annonce la mort de 40 citoyens algériens durant la semaine écoulée dans la région algéroise dont 16 miliciens, un gendarme et 20 islamistes.

20 juillet 1996 : Explosion d'une bombe dans un café de Koléa (Tipaza) selon un communiqué officiel. Bilan : neuf morts et trente blessés dont cinq grièvement.

Une bombe explose au même moment à Sidi Moussa (Blida) selon la presse sans donner d'autres précisions.

Deux citoyens sont tués devant une station d'essence de Khemis El Khechna (Boumerdés).

L'agence Associated Press rapporte la mort de douze citoyens à Keddara (Boumerdés) suite à l'explosion d'une bombe dans un bus. L'AFP rapporte une autre version. Il s'agirait d'un bus de la société nationale des véhicules industriels qui aurait été intercepté à un faux barrage dressé par un groupe armé : douze ouvriers (dont certains étaient armés !) auraient été tués et quatorze autres blessés.

21 juillet 1996 : La presse rapporte la découverte à Baraki du cadavre d'un avocat, Me Zoubeiri Mohamed enlevé le 20 juillet à El Harrach par un groupe armé.

Un citoyen, fellah de profession tué par des hommes armés à Sidi Harb (Annaba).

Création du mouvement islamique pour la prédication et le djihad, dirigé par Mustapha Kertali, originaire de Larbaâ (Blida).

23 juillet 1996 : Bouziane Farida, 24 ans agent de saisie de l'ex-hebdomadaire Le Pays est tuée par balles à Draa Ben Khedda (Tizi Ouzou). Il est à noter que quelques mois plus tôt, un journaliste, Achour Beghezli et une secrétaire de l'ex-hebdomadaire avaient été tués à Tizi Ouzou.

Un citoyen algérien exécuté sommairement par des miliciens armés de Haouch Nehas (Boufarik) est exposé au carrefour du boulevard Allili à Boufarik durant l'après-midi. Il est présenté comme étant un "terroriste'.

24 juillet 1996 : La presse privée rapporte qu'une partie de la wilaya de Boumerdés et des villages de la commune de Mizrana (Tizi-Ouzou) sont privés d'électricité depuis quinze jours suite à des actes de sabotage survenus au cours de la deuxième semaine du mois de juillet ayant entraîné la destruction de plusieurs pylônes.

Explosion d'une bombe au passage d'une patrouille de policiers à Beaufraisier (Bouzaréah - Alger). Le bilan officiel fait état de cinq blessés. D'autres sources font état de dix blessés.

Violents accrochages à Kouba et à Aïn Naâdja (Alger) entre des policiers et des hommes armés. Pas d'informations sur d'éventuelles pertes humaines.

25 juillet 1996 : Explosion d'une bombe dans un café de Tizi-Ouzou : importants dégâts matériels. Pas de victimes.

26 juillet 1996 : Le gouvernement belge introduit une demande d'informations auprès du pouvoir algérien au sujet du citoyen Saïd Bousria Benothmane expulsé le 15 juillet 1996 de Bruxelles et qui avait été arrêté à son arrivée en Algérie et porté depuis disparu. Il serait mort sous la torture selon sa famille et ses amis.

27 juillet 1996 : Dans une interview au quotidien l’Opinion, le secrétaire général du FFS déclare que la situation sécuritaire est loin d'être maîtrisée contrairement aux allégations du pouvoir.

L'agence Reuter rapporte que deux policiers auraient été tués ce jour dans le quartier d'Hussein Dey (Alger) par des hommes armés qui auraient pris la fuite.

28 juillet 1996 : Une voiture piégée explose à Boumerdés sans faire de victimes selon le quotidien El Khabar. Trois édifices commerciaux sont détruits.

Sept citoyens algériens qualifiés par la presse privée de "terroristes" sont tués à Blida.

29 juillet 1996 : Trois explosions secouent la capitale. Seules deux d'entre elles sont annoncées officiellement : la première serait due à une fuite de gaz dans un immeuble situé au 24 de la rue Abane Ramdane près du palais de "justice" ayant entraîné cinq blessés. La seconde explosion serait due à une bombe déposée dans un café de Châteauneuf (El Biar) situé près d'un commissariat et fréquenté selon la presse par des policiers. Un citoyen aurait été tué et vingt et un autres blessés selon la version officielle. Le quotidien El Watan rapporte quant à lui le chiffre de six morts et d'une vingtaine de blessés. La troisième explosion n'a pas été annoncée officiellement.

Une bombe dissimulée dans un couffin et placée devant un arrêt de bus de Draa Ben Khedda (Tizi Ouzou) est désamorcée.

Explosion d'une grenade dans un bar de Blida : un citoyen est tué et dix autres blessés.

Une bombe est désamorcée au centre commercial (souk el fellah) de Bab El Oued selon le quotidien El Watan. Toujours selon le même quotidien deux bombes auraient été désamorcées, l'une à la gare routière du Caroubier (Alger) et l'autre devant une banque de l'avenue Che Guevara.

Deux sportifs tués par des hommes armés à Afir (Boumerdés).

30 juillet 1996 : Explosion d'une bombe dans un café de Bab El Oued (Alger) situé près de la direction générale de la sûreté nationale selon l'agence AFP. L'information est confirmée par la suite par l'agence officielle APS. Bilan officiel : un citoyen tué et quatre autres blessés.

31 juillet 1996 : Me Rachid Mesli, avocat et militant des droits de l'homme est kidnappé près du commissariat de police de Rouiba par 4 agents de la sécurité militaire en présence de son fils âgé de 5 ans et de son beau-frère.

1er août 1996 : L'évêque d'Oran Pierre Claverie et son chauffeur sont tués par l'explosion d'une bombe déposée à l'évêché. L'évêque venait de revenir d'Alger où il fut reçu par le ministre français des Affaires Etrangères en visite officielle en Algérie. Des observateurs et la presse française s'interrogent sur les commanditaires du fait de nombreuses questions troublantes :

1 - Comment ont-ils pu déposer la bombe dans un quartier bénéficiant d'une très haute protection du fait de la présence de nombreuses administrations.

2 - Comment ont-ils pu obtenir l'emploi du temps exact de la victime d’autant plus que son vol fut reporté de quelques heures ?

2 août 1996 : Amnesty International et Human Rights Watch publient un communiqué faisant état de la disparition de Me Rachid Mesli, militant des droits de l'homme et interpellent le pouvoir sur son sort.

4 août 1996 : Explosion d'un véhicule piégé à Tiaret : plusieurs blessés seraient à déplorer.

5 août 1996 : Explosion d'une bombe dans un restaurant à Alger : 5 blessés.

6 août 1996 : Ratissage dans le quartier populaire de la Casbah d'Alger : 20 citoyens sont arrêtés.

7 août 1996 : trois maquisards sont tués à Beni Messous (Alger) lors d'un accrochage avec les services de sécurité.

8 août 1996 : Explosion d'une bombe dans un café à Alger-centre : 7 blessés.

11 août 1996 : Me Mesli est présenté devant le juge d'instruction du tribunal de Rouiba. Ses confrères qui l'assistaient déclarent qu'il présentait des traces de tortures (visage tuméfié, ecchymoses péri-orbitales et œdème des lèvres) et qu'il présentait un inquiétant état d'obnubilation.

La presse privée annonce la mort de 16 citoyens qualifiés de "terroristes" à Blida et Oran.

Explosion d'une bombe au passage d'un train près de Kadiria (Bouira). On déplore une dizaine de blessés.

Mohamed Guessab, journaliste et son frère policier tués à Alger par des hommes armés.

12 août 1996 : Explosion d'une bombe devant le bureau des impôts de Baghlia (Boumerdés) : Un mort.

Trois membres présumés d'un groupe armé tués par des miliciens, près de Dellys (Boumerdés).

15 août 1996 : Une femme et ses deux enfants tués par un individu armé à Blida.

Dix sept citoyens tués à un barrage dressé par des hommes armés à Ain Oussera (Médéa).

Un imam tué à la mosquée de Birkhadem (Alger).

17 août 1996 : violents accrochages entre maquisards et militaires à Aïn Naâdja et Raïs Hamidou (banlieues d'Alger). La presse parle de 10 morts parmi les éléments du groupe armé dont 5 femmes.

19 août 1996 : Explosion d'une bombe à Baghlia (Boumerdés) : Deux blessés.

22 août 1996 : "Aveux télévisés" de 5 citoyens d'Oran. Ils "avouent" avoir assassiné Mgr Claverie, évêque d'Oran. Auparavant la presse avait annoncé la mort de trois membres d'un groupe armé, auteurs de l'attentat contre l'évêque.

23 août 1996 : 3 miliciens tués à Bou Smaïl (Tipaza).

Explosion d'une bombe dans un marché de Bou Haroun (Tipaza) : 7 morts.

Un milicien et son fils tués par un groupe armé à Chihani (El Tarf).

26 août 1996 : assassinat par la police politique de Kamel Raith, universitaire, militant du courant islamique, à sa sortie de la Mosquée à Blida. Il avait été libéré en décembre 1995 du camp de concentration de Aïn M'guel (extrême sud).

27 août 1996 : Quatre membres présumés d'un groupe armé tués par les services de sécurité à Médéa.

28 août 1996: Cinq membres présumés d'un groupe armé tués par les services de sécurité à Zeralda (Tipaza).

30 août 1996 : Explosion d'une bombe dans un restaurant de Staoueli (Alger) : 7 morts et plusieurs blessés.

31 août 1996 : Un militant du Hamas tué par des hommes armés à Boumedfaa (Ain Defla).

Septembre 1996 : arrestation du procureur général adjoint de la cour de Blida, Saïdani Amar pour "avoir fait libéré des terroristes pris en flagrant délit de sabotage" selon la presse éradicatrice. En réalité il s'agit d'un magistrat qui refusera d'obtempérer aux ordres de la sécurité militaire et à inculper les citoyens sur des PV et des faux aveux arrachés sous la torture.

3 septembre 1996 : Explosion d'une bombe au passage d'un train de carburants à Naciria (Boumerdés) : 4 morts.

Accrochage entre maquisards et militaires à Tlemcen : 23 militaires et 6 maquisards tués.

4 septembre 1996 : explosion d'une voiture piégée prés de l'hôtel d'Angleterre à Alger-Centre : 12 morts et 22 blessés selon les sources hospitalières. Cet hôtel serait fréquenté par des officiers de l’armée selon la rumeur publique.

5 septembre 1996 : 14 gendarmes tués par des maquisards à Ghardaïa.

3 gendarmes et 2 miliciens tués dans une embuscade près d'Oran.

12 septembre 1996 : Attentat à la voiture piégée près d'un barrage de militaires à Baraki (Alger) : 2 morts et 28 blessés.

14 septembre 1996 : Huit membres présumés d'un groupe armé tués dans le quartier de Climat de France (Alger) par les services de sécurité.

15 septembre 1996 : Deux membres présumés d'un groupe armé tués dans le quartier de Maquaria (Alger) par les services de sécurité.

16 septembre 1996 : 2 bombes endommagent le pipeline de gaz à Cap Djinet (Boumerdés) et provoquent un énorme incendie.

17 septembre 1996 : Un membre présumé d'un groupe armé tué par des miliciens à cap Djinet (Boumerdés).

20 septembre 1996 : Un jeune chanteur, Cheb Aziz est retrouvé égorgé à Constantine.

21 septembre 1996 : explosion d'un véhicule piégé à Gouraya (Tipaza) près du local des miliciens : 3 morts et 12 blessés.

Explosion d'un véhicule piégé à Zebboudja (Réghaia) au niveau de la zone industrielle : 1 mort et 16 blessés.

26 septembre 1996 : Explosion d'une voiture piégée à Thenia (Boumerdés) : un mort et plusieurs blessés.

27 septembre 1996 : Explosion d'une voiture piégée devant un café et un marché de Boufarik : 27 morts et 76 blessés.

2 octobre 1996 : Rafles massives de citoyens durant une semaine par la sécurité militaire dans les régions de Skikda et de Jijel : 182 citoyens sont arrêtés.

Importante opération de ratissage de l’armée dans la Casbah d’Alger. Des hélicoptères survolent le quartier. Des dizaines de citoyens seront arrêtés. On annonce la mort de huit citoyens qualifiés de « terroristes » au cours de ce ratissage dont celle d’un certain Napoli, présenté comme chef du « GIA ». Il s'agirait de la énième mort de ce dernier.

4 octobre 1996 : 4 miliciens tués à Tidjelabine (Boumerdés).

7 octobre 1996 : 36 personnes tuées à Bouterkfine, près de Ksar El Hirane (Laghouat) lors de l'interception d'un car de voyageurs par des hommes armés.

Deux grenades sont lancées près d'un lycée à Khazrouna (Blida) : un mort.

9 octobre 1996 : deux personnes, employées de Sonatrach sont tuées à Aïn Mehdi à 350 Km d'Alger.

10 octobre 1996 : Un violent accrochage a lieu à El Harrach (Alger) entre éléments d'un groupe armé et militaires : 12 membres du groupe armé et 4 militaires tués.

Cinq membres présumés d'un groupe armé tués près de Bordj Menaiel (Boumerdés).

11 octobre 1996 : Explosion d'une voiture piégée près du marché de Koléa (Tipaza) : 9 morts et 65 blessés selon les sources hospitalières.

13 octobre 1996 : Trois bombes explosent devant les locaux de la milice de Lakhdaria (Bouira) : trois morts et une dizaine de blessés.

15 octobre 1996 : Mokrane Hamoui, administrateur de l'hebdomadaire arabophone Echourouk est tué à Kouba (Alger)

16 octobre 1996 : Faci Youcef, commandant de l’armée, est tué à Bouzaréah (Alger).

17 octobre 1996 : Explosion d'une bombe au lieu dit Bab Essebt à Blida : 4 morts et 18 blessés.

Sabotage à l’explosif d'une conduite de gaz à Boufarik.

Explosion d'une bombe au passage d'un train à Birtouta (Blida) : trois morts et 12 blessés.

19 octobre 1996 : 2 citoyens sont tués dans un bar à Takhoukht (Tizi Ouzou).

20 octobre 1996 : 23 militaires sont tués lors d'un accrochage avec des maquisards à Mascara. Un hélicoptère aurait été abattu.

22 octobre 1996 : Violents accrochages en pleine capitale (quartier du Telemly) en deux points distincts (Sept Merveilles et rue Burdeau) entre des forces de sécurité et des hommes armés. L'opération durera plus de huit heures. Aucune information officielle n'est donnée sur le bilan des pertes de part et d'autre. La seule information donnée par l'agence officielle de presse est la mort du maire d'Alger, touché par "une balle perdue".

Violent accrochage à Constantine entre maquisards et militaires : 10 militaires et 4 maquisards sont tués.

24 octobre 1996 : Explosion d'une bombe au passage d'un train à Oued Smar (banlieue d'Alger) : 11 morts et 33 blessés.

Explosion d'une bombe près du marché de Zéralda (Tipaza) : pas de victimes.

Manifestations de familles de policiers tués durant cette guerre, devant le siège de la wilaya d'Alger.

27 octobre 1996 : des familles de policiers, victimes de la tragédie nationale, manifestent à nouveau devant le siège de la wilaya d'Alger pour réclamer leurs droits et crier leur colère et leur désarroi d'avoir été abandonnées par l'Etat. Les forces de sécurité interviennent brutalement pour les disperser.

30 octobre 1996 : deux roquettes sont tirées à partir des Eucalyptus (Alger) sur une piste de l'aéroport de Dar El Beida. Dégâts matériels minimes. Pas de victimes.

2 novembre 1996 : Laribi Abdelkader, policier est tué dans le quartier de Belouizdad.

3 novembre 1996: un commissaire principal, Rachid Boulouh est tué à Alger.

Treize personnes dont dix femmes et trois enfants sont assassinées à Douaouda (Tipaza) par un groupe armé.

5 novembre 1996 : Massacre au village de Sidi Kebir (Blida). Près de cinq familles sont décimées par un groupe armé : 33 personnes sont ainsi assassinées dont la famille Bellamine (9 personnes dont 7 femmes) ;

Quatre personnes d'une même famille sont égorgées à Bouinan (Blida). Leur fils avait rejoint les maquis.

6 novembre 1996 : Embuscade meurtrière à Séraïdi (Annaba) : 15 militaires, 10 miliciens et 5 maquisards sont tués.

7 novembre 1996 : Les 33 victimes du massacre de Sidi Kebir sont inhumées en présence d'une foule importante et avec le mépris et l'indifférence des autorités. Certains corps, sans cercueil, sont jetés dans des camions sales de la voirie municipale et ainsi transportés au cimetière.

Attentat à la bombe dans un chantier à Beni Ouarssous (Tlemcen) lors de la visite d'une délégation officielle : 5 morts dont le maire et ses adjoints et 12 blessés.

9 novembre 1996 : Un appel pour la Paix est lancé par un premier groupe de 34 personnalités politiques et universitaires.

10 novembre 1996 : Explosion d'une voiture piégée à Tixéraïne (Alger) : 11 morts et 25 blessés, la majeure partie des victimes étant des passagers d'un bus de transport de travailleurs.

11 novembre 1996 : 11 citoyens sont assassinés à Berrouaghia (Médéa) et 6 autres à Tissemsilt.

Le même jour, un couple est kidnappé à Blida et 5 citoyens sont tués à Hadjout (Tipaza)

12 novembre 1996 : Quatorze personnes, dont cinq femmes et trois enfants de la famille Abdelli sont assassinées au village Bensalah, dans la commune de Ouled El Alleug (Blida). La vingtaine de miliciens du village n'a pas réagi au massacre.

Embuscade contre une patrouille militaire à Mascara : 6 morts.

13 novembre 1996 : Ouverture du procès des assassins présumés de Abdallah Khalef alias Kasdi Merbah, ancien chef de la Sécurité militaire et président du parti MAJD, au tribunal de Tizi Ouzou. Absence de l'un des principaux avocats de la défense, Me Rachid Mesli, kidnappé en juillet 96 par la sécurité militaire, torturé et incarcéré jusqu’en 2000 à El Harrach, absence des familles des prévenus....Les prévenus déclarent avoir été torturés et que les aveux avaient été extorqués sous la menace. Certains d'entre eux montreront des traces de torture sur leur corps. Ils nient avoir participé de près où de loin à cet attentat. Ils soutiennent cependant avoir ramassé des fonds pour soutenir les familles des prisonniers politiques et des déportés dans les camps de concentration du Sud. Les avocats parlent de machinations et de boucs émissaires semblables à ceux de l'attentat de l'aéroport d'Alger en août 1992. Ce procès est, selon de nombreux avocats, une véritable parodie de justice. "C'est une véritable comédie" s'écriera l'un des avocats. Selon ces défenseurs, aucun des prévenus n'a de liens avec cet attentat. L'accusation est essentiellement basée sur les procès-verbaux de la gendarmerie dont les aveux avaient été obtenus sous la torture comme en témoignaient les nombreuses séquelles montrées par les victimes. Les prévenus auraient été gardés en détention préventive durant plus de 30 mois. De nombreux coins d'ombre persistaient :

- lors de l'attaque du véhicule de Kasdi Merbah, les agresseurs se sont emparés de la veste et du porte-documents sans s'emparer des armes. Un avocat avait lancé : " que contenait ce porte-documents ?"

- la disparition mystérieuse du second garde du corps qui connaissait l'itinéraire de la victime.

- l'absence de témoins-clés tel que l'adjudant d'une école militaire toute proche et qui était présent sur les lieux.

- absence des conclusions de l'enquête balistique.

- Lettre reçue par Mme Khalef contenant les noms des commanditaires.

- Lettre anonyme reçue par la gendarmerie impliquant un industriel d'El Harrach et l'ex-wali de Tipaza.

Massacre au village de Ain Derna (Médéa) où 11 habitants sont assassinés par des hommes cagoulés.

Sept habitants du village de Zeghla (Médéa) sont assassinés dans la même nuit.

15 novembre 1996 : un ressortissant bulgare, ancien fonctionnaire de l'ambassade, reconverti en représentant de commerce est retrouvé égorgé dans la forêt de Bainem (Alger).

18 novembre 1996 : 7 ouvriers d'une entreprise de céramique et membres d'une milice locale tués à Tidjelabine (Boumerdés)

Violent accrochage entre maquisards et militaires au cours d'un ratissage sur les monts de Skikda : 36 militaires et 12 maquisards trouvent la mort.

Embuscade à Blida contre une patrouille militaire : 5 morts.

16 novembre 1996 : 16 miliciens sont tués à Aïn Z'hour lors d'une attaque de maquisards.

21 novembre 1996 : Mr Zeddam Ali, son épouse, son fils et ses deux filles sont tués à El Harrach (Alger)

23 novembre 1996 : déraillement du train Alger-Oran à Sidi Bel Abbés suite à l'explosion d'une bombe : pas de victimes.

Le quotidien Liberté "révèle" qu'un certain Benothmane aurait été arrêté à la frontière algéro-lybienne. Le soir même, cette même personne passe à la télévision pour dénoncer le FIS et son propre frère pour leur "campagne mensongère à son sujet". En effet Saïd Bouasria Benothmane est un ressortissant algérien, originaire de Mostaghanem et réfugié en Belgique. Il avait été expulsé de Bruxelles, arrêté par la sécurité militaire à l'aéroport puis porté disparu par sa famille. Amnesty International et le gouvernement belge dénonceront cette disparition. Il apparaît ce jour à la télévision pour faire des "aveux" selon lesquelles il n'aurait jamais été séquestré par la SM, qu'il était libre de ses mouvements et jamais inquiété, se permettant même d'insulter son propre frère qui aurait fait du tapage gratuit au sujet de sa "disparition". Le quotidien Liberté rapportera quelques jours après ces "aveux télévisés" que Benothmane s'était "suicidé" en se jetant de la fenêtre du tribunal de Mostaghanem.

24 novembre 1996 : Explosion d'un véhicule piégé près du tribunal de Blida : 5 morts et 18 blessés.

Quatre membres présumés d'un groupe armé tués à Baraki (Alger) par les services de sécurité.

25 novembre 1996 : explosion d'un véhicule piégé près d'une brigade de gendarmerie et de la mairie de Berrouaghia (Médéa) : 3 morts et 13 blessés.

28 novembre 1996 : Référendum sur la nouvelle "Constitution"

Explosion d'une voiture piégée près d'un café et du siège des miliciens à Baraki (Alger) : 4 morts.

Explosion d'une bombe dans un centre de vote (référendum sur la "Constitution") à Relizane : 11 morts et 14 blessés.

Embuscade tendue contre une patrouille de gendarmerie sur la route Oran-Alger près de Ain Defla : six gendarmes tués.

Accrochage entre miliciens et maquisards à Chlef : Onze miliciens et quatre maquisards tués.

2 décembre 1996 : Saïd Sadi, responsable du RCD, déclare dans une interview au quotidien suisse 24 heures (dont des extraits ont été repris par El Watan): " je suis persuadé d'une chose : c'est que cette violence terroriste est manipulée par le Pouvoir. Il l'entretient précieusement en lui tolérant un seuil de nuisance qui ne remette pas en cause sa propre existence, mais qui lui permet de justifier toute la législation d'exception...."

Douze membres présumés d'un groupe armé tués par les services de sécurité près de Ghardaïa.

4 décembre 1996 : Dix citoyens tués au village Trab, à Chebli (Blida). Selon les témoignages des habitants de ce village l'un des membres de cette famille serait un maquisard.

5 décembre 1996 : Dix neuf citoyens tués à Benachour (Blida) par un groupe armé : la famille Mokhtafi a perdu à elle seule onze membres dont cinq femmes et un enfant.

Exode massif des citoyens de Benachour vers la ville de Blida. La place centrale est occupée par une centaine de "réfugiés" fuyant les hordes criminelles.

8 décembre 1996 : Explosion d'une voiture piégée près d'un local de miliciens à Tiaret : 1 mort et douze blessés.

Douze membres présumés d'un groupe armé tués par les services de sécurité dans la région de Médéa.

9 décembre 1996 : une famille de huit personnes (5 hommes et 3 femmes) massacrée à Amroussa près de Bouinan (Blida) par des hommes armés. Une véritable psychose s'installe dans la wilaya de Blida. Les citoyens parlent d'escadrons de la mort déguisés en islamistes.

Cinq citoyens dont trois jeunes qui venaient de terminer leur service militaire tués à Koléa (Tipaza).

10 décembre 1996 : Deux membres présumés d'un groupe armé tués par des miliciens à Bordj Ménaïel (Boumerdés).

11 décembre 1996 : Un car de voyageurs est intercepté de nuit par un groupe armé au niveau du village de Benhamdani (Blida) : 20 voyageurs sont exécutés et 7 autres blessés.

Douze citoyens assassinés au village Moulay Larbi à Saïda.

Trois citoyens sont découverts égorgés à la Casbah d'Alger. Il s'agirait de jeunes du service national.

15 décembre 1996 : Un membre présumé d'un groupe armé tué à Alger Centre par les services de sécurité.

16 décembre 1996 : Trois citoyens tués à la Casbah d'Alger.

Deux membres présumés d'un groupe armé tués au quartier La Glacière d'Alger par les services de sécurité.

Publication aux éditions L'Harmattan de Paris de "Raisons et déraison d'une guerre" de Abdenour Ali Yahia, président de la ligue algérienne de défense des droits de l'homme.

La famille de Ali Benhadj, Imam et homme politique, vice-président du FIS, adresse une lettre ouverte au général Zeroual lui exprimant ses vives inquiétudes quant à la situation de leur parent, prisonnier politique, détenu au secret depuis deux années dans le sud algérien. Ce cri de désespoir se termine par une conclusion pathétique : " Si notre cri ne rencontre aucune réponse de la part du pouvoir, nous considérerons que notre fils fait partie des morts..."

17 décembre 1996 : explosion d'une bombe dans un immeuble à Boufarik (Blida) : 2 blessés.

Le n° 102 de l'hebdomadaire en langue arabe El Hourrya est saisi à l'imprimerie pour avoir rendu compte du livre de Me Abdenour Ali Yahia publié à Paris (Raisons et déraison d'une guerre).

21 décembre 1996 : violent accrochage entre l'armée et des maquisards à Meftah (Blida). Dix huit membres d'un groupe armé tués selon la presse.

Explosion d'une bombe près d'un lycée de Douaouda (Tipaza) : 1 mort et 1 blessé.

Six citoyens dont deux filles tués à la Casbah d'Alger.

22 décembre 1996 : explosion d'un colis piégé dans un magasin d'El Harrach (Alger).

Sept membres présumés d'un groupe armé tués à Khazrouna (Blida) par les services de sécurité.

23 décembre 1996 : Explosion d'une voiture piégée à la place Emir Abdelkader (Alger-Centre): 3 morts et 15 blessés. En entendant l'explosion, les "députés" du Conseil National de Transition qui siégeaient à quelques dizaines de mètres, l'auraient accueilli par une chaleureuse ovation (El Watan du 24.12.96)

Les hebdomadaires La Nation et El Hourrya connus pour leurs prises de position courageuses pour la paix et la réelle démocratie sont suspendus par un artifice administratif (dettes impayées).

Six citoyens dont trois femmes sont tués à Baraki (Alger).

24 décembre 1996 : Sept membres présumés d'un groupe armé tués lors d'un ratissage de l'armée dans la région d'Aflou (Laghouat).

26 décembre 1996 : Explosion d'un voiture piégée prés d'une brigade de gendarmerie et d'un centre culturel dans le quartier d'Hussein-Dey (Alger) : 19 morts et soixante dix blessés.

Explosion d'une bombe devant une boulangerie des Eucalyptus (El Harrach) : 7 blessés. Deuxième explosion dans un café de la même localité : 12 blessés.

Apparition de tracts dans certains quartiers d'Alger (Casbah, Belouizdad, Bachdjarah) signés du « GIA » et appelant au port du kamis et de la barbe pour les hommes et du hidjab pour les femmes. Pour de nombreux observateurs, il ne s'agirait encore une fois que d'une manipulation grossière des "services" pour augmenter la pression et l'angoisse des citoyens à la veille du Ramadhan.

28 décembre 1996 : 28 personnes assassinées au douar Dhamnia (Aïn Defla) par des hommes armés et masqués.

29 décembre 1996 : explosion d'une bombe dans un café d'El Harrach (Alger) : 23 personnes blessées.

Explosion d'une bombe au passage d'un camion de transport du personnel à Koléa (Tipaza) : 11 blessés.

Explosion d'une bombe au passage d'un bus à Zeddine (Aïn Defla) : 8 blessés.

31 décembre 1996 : Découverte à Fouka (Tipaza) de 5 cadavres décapités.

Explosion d'une voiture piégée devant le local de la milice de Baghlia (Boumerdés) : Onze morts.


 

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