L'Algérie 10 ans après le putsch
Les droits humains: Un bilan désastreux 

  1000 cas de disparitions forcées (1992-2001)

Liste établie par Dr. Salah-Eddine Sidhoum et Algeria-Watch

sur la base des informations rassemblées par Dr. Salah-Eddine Sidhoum, Me Mahmoud Khelili, Me Sofiane Chouiter, Me Mohamed Tahri, Mohamed Smaïn, Amina Kadi, Amnesty International, SOS disparus, le Collectif des familles de Disparu(e)s, l’association des familles de disparus de Constantine

Publiée par Algeria-Watch, 11 janvier 2002

Cette liste non exhaustive de personnes disparues a pu être réalisée grâce au travail courageux d’une poignée de défenseurs des droits humains et à la détermination des familles des victimes qui malgré les intimidations, persécutions et menaces ont persévéré dans cette quête de vérité. Il est probable que des imprécisions et des erreurs aient été transmises, vu les conditions de travail sur le terrain extrêmement difficiles. Nous lançons un appel aux témoins et familles de victimes pour apporter des compléments d’informations et nous informer de cas de disparitions que nous n’avons pas répertoriés.

A    B    C    D    E    F    G    H    I   K   L    M    N    O   R   S    T    Y    Z

Y

Yacoub Amar, né le 10 octobre 1947, marié et père de 9 enfants, commerçant, demeurant à la ferme Casenave, Gué de Constantine (Alger), adhérant au FIS, arrêté le 3 août 1996 à 4h du matin par des militaires, des gendarmes et des civils armés, venus à bord de véhicules militaires. Amar est diabétique et cardiaque. Le frère a été maltraité avant l’arrestation du concerné. Plainte déposée par la famille auprès du procureur de la République du tribunal d’Hussein-Dey (16 novembre 1996). Lettres adressées au président de l’Etat, aux ministres de l’Intérieur et de la justice et à l’ONDH.

Yacoubi Samir, 25 ans, demeurant à Bordj Ménaïel (Boumerdès) a été arrêté à son domicile par des policiers de Dellys en mars 1994. Des témoignages ont fait état de sa présence durant tout le mois de mars au commissariat de Dellys. Les quotidiens Le Matin et Liberté ont fait état de la mort d’un certain «terroriste » Yacoubi Samir lors d’un «accrochage » à Haouch El Mokhfi. Sa famille signale que l’inspecteur de police de Dellys L.A. aurait publiquement menacé de mort ce citoyen auparavant.

Yahi Mohamed, né le 18 janvier 1970, célibataire, sans profession, demeurant à Meftah (Blida), arrêté le 17 avril 1995 à midi au café du centre-ville de Meftah par des militaires lors d’une rafle. Il aurait été transféré avec tous les citoyens arrêtés dans la ville vers la caserne militaire de Djebabra. Plainte adressée par l’avocat de la famille au procureur général de la cour de Blida (22 septembre 1999).

 Yahia Boualem, né le 19 décembre 1964, marié, chauffeur à la mairie de Bendaoud (w. Relizane) demeurant Ben Daoud, à Relizane, arrêté le 2 novembre 1995 à 14 h par des gendarmes à Relizane à son lieu de travail en présence du père. Il a été emmené à la brigade de gendarmerie, les gendarmes qui ont procédé à l'arrestation sont: C., A., B.. Le parquet a été saisi, n'a pas réagi et l'affaire a été classée. Il a été suggéré qu'il se serait rallié à un groupe armé. Lettres aux autorités, partis etc.

Yahia Tenfir Djelloul, né le 26 février 1963, marié, agent de bureau, résidant à Bendaoud, Relizane, enlevé à son lieu de travail (mairie de Bendaoud) le 6 octobre 1995 à 10 h par le milicien Draou Ahmed qui travaille avec les militaires du secteur et fait le sale boulot. Il a été conduit dans la cellule du secteur avec d'autres prisonniers. D'autres détenus dans cette caserne ont rapporté que le disparu avait été placé dans la même cellule. Il n'a pas été présenté au tribunal. Autorités saisies en vain.

Yahiaoui Hadj Ahmed, né le 11 août 1970, célibataire, employé au bain à Relizane, domicilié à Relizane, a été arrêté le 28 novembre 1996 à 17 h devant son domicile. Quatre agents des services de sécurité en pantalon militaire et venus à bord d'une voiture grise (matricule 31) appartenant au milicien Sadaoui de l'APC de Relizane ont procédé à l'enlèvement. Deux témoins sont connus nommément.

Yahiaoui Hocine, né le 5 juin 1967, demeurant à Bordj El Kiffan (Alger), est sorti de son domicile le 28 mars 1994 à 16 heures pour acheter du pain. A été enlevé par des militaires dans la rue. Disparu depuis. Une perquisition a été effectuée au domicile de la personne disparue 6 mois après sa disparition. Des militaires parachutistes étaient venus pour arrêter le frère Omar qui a été relâché après avoir passé une journée au commissariat de Fort de l’Eau. Plainte du 21 avril 1996 au niveau du tribunal d’El Harrach, enquête, la famille a été interrogée par la gendarmerie de Dergana. La mère avait elle aussi été arrêtée par des gardes communaux accompagnés de policiers et gendarmes et a été incarcéré pendant une semaine dans la gendarmerie de Dergana.

Yahiaoui Rabah, né le 8 mars 1944, marié et père de 10 enfants, agriculteur, demeurant à Said Korso (Boumerdes). Arrêté le 27 janvier 1995 à 22h à son domicile par des gendarmes et des militaires. Il avait été arrêté 8 mois auparavant par les gendarmes et militaires et séquestré pendant 15 jours. Cette fois-ci, ils ont pénétré de force le domicile avec une personne encagoulée et ont emmené le concerné. Trois autres personnes ont été arrêtées dans les mêmes conditions : Kanoun Moussa, Ben Amrouche Ali, Kawassa Amar.

Yahiaoui Saadeddine, né le 30 février 1970, célibataire, sans profession, demeurant à Beaulieu (El Harrach, Alger). Des policiers en uniformes se sont présentés à son domicile le 1er mai 1995 pour l’arrêter. Selon le témoignage de sa famille, il aurait pris la fuite, de peur de tomber entre leurs mains, ayant déjà été arrêté auparavant durant 45 jours et ayant subi des tortures atroces. . Il est à noter qu’il a été condamné par contumace en 1997 à 2 ans de prison.

Yahmi Abdelkader, dit Abdelmalek, sergent-chef au sein de l’ANP depuis 1978, né le 8 mars 1964, marié et père de 2 enfants, demeurant Cheraga. Selon le témoignage de son épouse, il était traité pour dépression nerveuse. Il a été arrêté dans la nuit du lundi 31 mai 1995 à minuit, à son domicile situé à Cheraga par des militaires et policiers venus à bord de véhicules officiels. Emmené dans un premier temps au commissariat de police de Cheraga, aucune information n'a étzé obtenue depuis sur son sort. Son épouse ira à sa recherche au PCO de Ben Aknoun, à la prison militaire de Blida et de Béchar, aux régions militaires d’Alger et de Béchar, mais sans résultats.

Yanini Ali, né le 2 août 1954, marié et père de 7 enfants, demeurant dans la wilaya de Tipaza, arrêté le 9 janvier 1996 par des forces de sécurité à son domicile. La famille a fait des recherches partout sans le trouver.

Yekhlef Mohamed, né le 11 août 1969, célibataire, commerçant, demeurant dans la commune de Beni Amrane (Boumerdes), arrêté le 10 janvier 1994 à 13h 30 à son lieu de travail Tedjalabine par les « casques bleus » venus en véhicules de type Nissan, armés. Ils ont pris son véhicule. Après son enlèvement, la famille a appris qu’il serait au centre de torture de Châteauneuf. Les parents et son frères ont fait des recherches auprès de la gendarmerie de Beni Amrane, en vain. Plainte du 29 juin 1998 au niveau du tribunal de Boudouane, enquête, sans suite. Lettres diverses.

Yousfi Hocine, né le 21 mars 1973, célibataire, commerçant en électroménager, demeurant à Ben Aknoun (Alger). Arrêté le 3 juillet 1996 à 16h par des membres de la sécurité militaire à son lieu de travail à Bab el Oued. Un des militaires qui l’a arrêté est nommé « Banne ». Plainte le 27 juin 1998 au niveau du tribunal de Bir Mourad Rais, sans résultat, lettres diverses. Arrêté en même temps que son frère Yousfi Youcef

Yousfi Youcef, né le 21 mars 1969, marié et père, commerçant en électroménager, demeurant à Ben Aknoun (Alger). Arrêté le 3 juillet 1996 à 16h par des membres de la sécurité militaire à son lieu de travail à Bab el Oued. Un des militaires qui l’a arrêté est nommé « Banne ». Plainte le 27 juin 1998 au niveau du tribunal de Bir Mourad Rais, sans résultat, lettres diverses. Arrêté en même temps que son frère Yousfi Hocine

 

Z

Zaaf Sidali, né le 1er janvier 1971 à Alger, célibataire, agent de service à l’hôpital Ait Idir d’Alger, demeurant la Casbah (Alger) a été arrêté le 3 août 1995 à 4 heures du matin à son domicile par la sécurité militaire de Béni Messous lors d’un ratissage effectué à la Casbah par l’armée. Il aurait été emmené à la caserne de Beni-Messous. Il est à noter qu’il avait auparavant été arrêté à deux reprises puis relâché.

Zaarour Ahmed, né le 10 janvier 1952, routier, marié et père de 11 enfants, demeurant Ben Badis, Constantine, arrêté le 20 août 1995 à 7h 30 par des éléments de la sécurité militaire devant le portail d’entrée de la société de wilaya des constructions préfabriquées située à Ouled Hemaïmim (Khroubs) et devant ses collègues de travail. Le 21 août 1995, des hommes armés en tenue militaire et venus à bord de Toyota de couleur verte, le ramenèrent au domicile, après avoir procédé à l’arrestation d’un autre citoyen à Badis sous le regard des gendarmes et des miliciens du village. La famille remarqua que Zaarour avait été torturé, son visage portait les traces de coups et était tuméfié. Les militaires lui permirent de changer son pantalon qui était complètement déchiré du fait des brutalités subies. Il fut alors conduit à la caserne de la SM de Constantine.

Zahafi Mohamed, né le 30 avril 1954, marié et père de 6 enfants, chef de service dans la société Odonal, militant du FIS, demeurant à Alger, arrêté le 10 octobre 1996 à 3h du matin, à Alger par des hommes armés cagoulés se réclamant de la police. Deux co-détenus l’auraient vu dans le centre où ils ont été séquestrés eux-mêmes sans savoir lequel. Plainte le 30 novembre 1997 au niveau du tribunal de Sidi M’hamed, aucune suite, lettres diverses. Un voisin, Kadri Abdelhamid a été arrêté deux jours près et a disparu aussi.

Zahi Abderrahmane, né le 03 février 1952, marié, propriétaire d'une salle de sport, demeurant à Tlemcen, militant du FIS. Disparu depuis le 21 août 1996 à 13 h. Il a été arrêté sur la route en se rendant au travail. Sa famille a appris qu'il était incarcéré dans une caserne de la SM sans que le lieu exact ne leur soit indiqué. Il avait déjà été arrêté trois fois auparavant. Son frère Mohamed arrêté en 95 est porté également disparu. Lettres au médiateur de la République et à l'ONDH.

Zahi Mohamed, né le 19 janvier 1953, marié et père de deux enfants, moniteur de sport, demeurant à Tlemcen. Disparu depuis le 28 décembre 1995 suite à son enlèvement par des membres de la SM dans un taxi. Le chauffeur a été arrêté en même temps et relâché deux mois plus tard. Il était avec le disparu et a été menacé de mort s'il dévoilait l'endroit où ils ont été détenus. Lettres au siège de la wilaya, l'ONDH. Son frère Abderrahmane est aussi porté disparu. L'un des agents de la SM est le dénommé T. ou S., capitaine.

Zahmani Bachir Habib, né le 14 février 1956, technicien supérieur à Oran et ayant des activités religieuses. Il a été arrêté le 4 novembre 1994 à 11h à son lieu de travail à la société Asmidal. Des membres de forces de sécurité en tenue civile et circulant dans des véhicules de type Peugeot J9 l'ont enlevé. Les gendarmes ont informé par téléphone les parents de l'incarcération du concerné à la prison de Dar el Beida (Oran). Une perquisition a été effectuée au domicile lors de laquelle des papiers d'identité du disparu ont été enlevés.

Zaïdi Boualem, né le 5 octobre 1965, à Guenzet (Sétif), technicien supérieur en aéronautique, demeurant à Alger, a été arrêté sur son lieu de travail le 12 décembre 1994 à 12h par des civils armés se réclamant de la police. Sa voiture a été confisquée par les forces de sécurité. D’autres ont été arrêtés et sont dispaus : Haddadi Salim. Une perquisition a été effectuée au domicile. Lettres à toutes les instances concernées.

Zaïour Abdallah, né le 30 novembre 1962, marié, père de 2 enfants, commerçant, demeurant à Ras Isly (Sétif), membre adhérant du FIS, arrêté le 16 janvier 1994 à 14h par les gendarmes de Ras Isly. Plainte adressée au procureur de la République du tribunal de Aïn Oulmane (Sétif).

Zaoui Lazreg, né en 1931, arrêté le 21 août 1996 par des policiers à Relizane

Zaoui Medjeded, né le 10 avril 1936, marié et père de 4 enfants, retraité (ex-employé communal), résidant à Relizane, sportif connu à Relizane. Arrêté le 21 août 1996 à 13 h 30 dans un appartement loué par la famille à la cité Berrazga par des policiers en uniforme et civil venus avec 2 Nissan-patrol et une 505 break blanche. Sa femme et sa fille Fatiha avaient été arrêtées en même temps, elles ont été interrogées, malmenées et fichées par un officier du nom de B.. L'appartement a été passé au peigne fin. Il a été vu au commissariat de police, menottes au poing et portant des traces de tortures en septembre 96. Une semaine plus tard des policiers ont dit à sa femme qu'il serait au secteur militaire Le même jour, son frère Zaoui Lazreg et son voisin Boukraa Kouider ont été arrêtés et ont disparus depuis. Lettres et démarches faites par la famille sans résultats.

Zaoui Nadja, née le 29 juillet 1974, habitant à Dely Ibrahim, Alger, étudiante en sciences islamiques, arrêtée par les forces de sécurité le 30 mars 1998.

Zekraoui Rabah, né le 23 novembre 1974, célibataire, sans profession, demeurant à Bourouba (Alger), arrêté le 31 décembre 1996 à 5h à son domicile par des militaires lors d’un ratissage du quartier. Ces derniers lors de leur entrée ont interrogé tous les frères présents au domicile s’ils avaient effectué leur service national. Les deux aînés répondirent positivement. Le plus jeune, Rabah répondit qu’il ne l’avait pas encore effectué. Il fut alors embarqué. Et disparut. Plainte en 1997 tribunal de Hussein-Dey et tribunal militaire de Blida, aucune décision. Lettres diverses.

Zemamta Farid, né le 27 décembre 1977, célibataire et ouvrier à Constantine, El Khroub. Arrêté le 4 avril 1998 à 8 h 30 au domicile par deux policiers dont l'un s'appelle J. H. de la police centrale de Constantine. Deux jours après, le 7 avril, un groupe de policiers ont stoppé le père dans sa voiture et l'ont prise avec eux. La famille a vu celle-ci devant le bâtiment de la Sûreté.

Zemit Djamel, né le 31 mai 1964, célibataire, réparateur de chauffages, demeurant à Oued Ouchayeh (Alger), chauffeur, a été arrêté le 7 avril 1994 à 3h du matin à son domicile par des gendarmes et des militaires devant la famille. Ils ont dévasté le domicile au moment de la perquisition, volé de l’argent et des vêtements. Plainte du 14 mai 1998 au niveau du tribunal de Hussein-Dey, lettres diverses.

Zenati Fayçal, né le 1er janvier 1971, frère de Youcef, ouvrier, demeurant à la cité Zouaoui, Cherarba (El Harrach), a été arrêté le 10 avril 1995 par les militaires à la caserne des Eucalyptus à 13 heures où il s’est rendu en compagnie de son père et de sa sœur suite à la venue de militaires au domicile la veille alors qu’il était absent. Il avait été remis par son propre père au capitaine H. qui avait promis de le libérer à 17 heures. Les militaires revinrent au domicile paternel avec Fayçal le corps marqué par la torture, un mois après son arrestation, pour une perquisition. Ils fouillent les lieux et repartent avec lui. Il aurait été vu lors d’un ratissage à Cherarba en compagnie de militaires qui le brutalisaient en pénétrant au domicile d’une vieille dame nommée Chekchak Rebiha. Cette dernière lui aurait même donné à boire. Des rumeurs ont fait état de sa présence pendant 10 mois au commissariat de Bourouba, puis il aurait été à Serkadji. Officiellement rien n'est connu. Les militaires sont venus à plusieurs reprises fouiller le domicile.

Zenati Youcef, né le 13 novembre 1967, demeurant à Cherarba (El Harrach), étudiant en chimie, frère de Zenati Fayçal. Fut kidnappé le 15 décembre 1994 par quatre hommes armés portant des pantalons de parachutistes et en tricots de peau à bord d’une voiture de type 405 blanche immatriculée 18 (wilaya de Jijel) devant son domicile aux Eucalyptus (El Harrach).

Zerrouki Habib, né le 1er août 1965, demeurant aux Eucalyptus a été arrêté à son domicile le 26 avril 1995 à 15 h 30 par des militaires et des policiers. Lors d'un ratissage au quartier des Eucalyptus le 26 avril 1995 vers 15 heures des forces combinées font intrusion au domicile des Touloum. Les militaires pénètrent dans la maison, tandis que les gendarmes et les policiers attendent dehors. Ils embarquent le père de famille Abdelkader (51 ans), employé dans une société nationale, et les fils Slimen (17 ans), Djamel (20 ans), Ali (21 ans), Kadour (22 ans) et deux neveux: Zerrouki Habib (31 ans) et Toufik (22 ans). Depuis aucun signe de vie de tous les enlevés. Début 1998 une personne a rendu visite à la famille disant que tous seraient en vie et se trouveraient dans un centre de détention au sud du pays. Plusieurs voisins avaient été arrêtés avant et après leur arrestation et ont disparu aussi. La maison a été perquisitionnée plusieurs fois après l’arrestation. Plainte du 13 mai 1996 auprès du tribunal d’El Harrach, enquête sans suite. L’épouse a été interrogée par la police d’Eucalyptus ainsi que par les militaires de la caserne de Blida sur les circonstances de l’arrestation. Lettres diverses.

Zerrouki Tewfik, né le 21 août 1974, demeurant aux Eucalyptus a été arrêté à son domicile le 26 avril 1995 à 15 h 30 par des militaires et des policiers. Lors d'un ratissage au quartier des Eucalyptus le 26 avril 1995 vers 15 heures des forces combinées font intrusion au domicile des Touloum. Les militaires pénètrent dans la maison, tandis que les gendarmes et les policiers attendent dehors. Ils embarquent le père de famille Abdelkader (51 ans), employé dans une société nationale, et les fils Slimen (17 ans), Djamel (20 ans), Ali (21 ans), Kadour (22 ans) et deux neveux: Zerrouki Habib (31 ans) et Toufik (22 ans). Depuis aucun signe de vie de tous les enlevés. Début 1998 une personne a rendu visite à la famille disant que tous seraient en vie et se trouveraient dans un centre de détention au sud du pays. Plusieurs voisins avaient été arrêtés avant et après leur arrestation et ont disparu aussi. La maison a été perquisitionnée plusieurs fois après l’arrestation. Plainte du 13 mai 1996 auprès du tribunal d’El Harrach, enquête sans suite. L’épouse a été interrogée par la police d’Eucalyptus ainsi que par les militaires de la caserne de Blida sur les circonstances de l’arrestation. Lettres diverses.

Ziad Farid, né le 22 avril 1964, marié, chauffeur, demeurant dans la commune de Aïn Oulmène, Sétif, s’était caché en octobre 1993 volontairement suite à des persécutions policières. Durant cette période sa famille connaîtra de nombreuses représailles : son frère Ziad Ramdane sera arrêté par la gendarmerie et emprisonné durant 3 ans, son cousin Ziad Mohamed sera condamné à 4 ans de prison. Ziad Faid aurait réapparu le 1er mars 1997 devant la gare routière de Sétif. Aurait été arrêté par les policiers de cette ville. Des témoins l’auraient rencontré au commissariat de Sétif. Plainte adressée par la famille au procureur général de la Cour de Sétif en 1998.

Zidane El Hadj, né le 25 février 1951, marié et père de 4 enfants, commerçant, demeurant à Oued Rhiou (Relizane). Arrêté le 14 avril 1994 à 2h du matin à son domicile par des militaires. Dans la même nuit des gens ont été exécutés sommairement, d’autres ont été arrêtés (avec le concerné 9 des personnes arrêtées dans cette nuit ont disparu). L’épouse avait reçu une lettre signé par l’OJAL (Organisation des jeunes Algériens libres), un escadron de la mort lié au pouvoir où ils menaçaient » Si le dénommé Zidane El Hadj ne remet pas son frère « Mohamed » dans un délai d’un mois, il sera tué ». 5 ou 6 jours avant l’expiration de cette date, les militaires ont débarqué et l’ont enlevé, le frère a été tué un mois ou deux après cet enlèvement.

Ziou Allaoua, né le 28 mars 1967, fellah à Héliopolis (Guelma) a été kidnappé par quatre hommes en civil près du cimetière des Martyrs de son village le 1er janvier 1995. Des amis de la victime déclarent formellement avoir vu la voiture des ravisseurs entrer à la caserne de gendarmerie du village d’Héliopolis. Après une séquestration d’un mois environ dans cette caserne, il fut remis à des éléments de la sécurité militaire qui le transférèrent vers une destination restée inconnue. Sa famille est sans nouvelle de lui depuis.

Zitouni Lakhdar, né le 3 août 1959, secrétaire général à la daïra de Sidi Naamane a été kidnappé le 26 mars 1994 de son domicile situé à Sidi Naamane, Médéa. Des hommes armés sont venus à 22 heures frapper à son domicile. Ils portaient des tenues militaires avec des kachabias à rayures au-dessus. Ils portaient des cartouchières à la ceinture. Ils étaient tous armés de kalachnikovs. Ils étaient dirigés par un certain A. B. qui est actuellement milicien à Berrouaghia selon le témoignage de sa sœur. Ils ont enlevé le citoyen Zitouni qui portait un survêtement bleu avec une chemise rose claire à rayures et une jaquette en Skaï. Après 21 jours, des informations sont parvenues à la famille selon lesquelles il serait à la prison de Camora à Ksar Boukhari. C’est le frère d’un citoyen kidnappé et qui s’est retrouvé à cette prison à la recherche de son parent qui avait vu Zitouni et c’est ce dernier qui l’a chargé d’informer son père sur son lieu de détention.

Zitouni Omar, né le 15 février 1956, marié et père de 2 enfants, employé à l’APC de Bourouba, demeurant Saoula (Alger), arrêté le 12 août 1994 à 3h du matin à son domicile par des gendarmes de Saoula en présence de sa famille. Deux voisins ont été arrêtés en même temps et ont disparu : Belkacem et Habichi. Le commissariat de Badjarah a confirmé son arrestation par la gendarmerie de Saoula par la note officielle n° 742 en date du 1er décembre 1996. Une perquisition a été effectuée à son domicile, des effets personnels, cassettes religieuses et livres ont été pris. Plainte du 21 juillet 1996 puis le 30 juin 1997 auprès du tribunal de Boufarik, enquête de la gendarmerie de Baraki, Cheraga et Saoula, aucune suite. Lettres diverses.

Zlane Maamari, 39 ans, marié, habitant à Relizane, enlevé le 10 mai 1995 à 16 h sur le chemin de la mosquée par des policiers. L'un des ravisseurs a été reconnu, il s’agirait du surnommé Ulk, ami de Boukhobza de la Sûreté de Relizane. Le groupe était en uniforme et à bord d’un véhicule de type Nissan et d'un fourgon cellulaire. Il a été conduit à son domicile, interrogé dans une pièce et le domicile fouillé. Témoins: voisins, oncle paternel, ont témoigné au cours de l'enquête menée par les gendarmes.

Zouad Abed, né le 17.11.60, marié, père de deux enfants, ouvrier, résidant à Oued Rhiou, disparu depuis le 14 septembre 1994 à 5 h 30 où il a été arrêté à son domicile par des policiers en uniforme, venus avec 3 voitures de marque Nissan et J 5. Le domicile a été perquisitionné, la mère a été interrogée par la des agents de la Sûreté de Relizane, au tribunal de Oued Rhiou et celui de Mostaghanem. Ils ont essayé d'arrêter 4 autres personnes qui ont fui.

Zoubirou Sidi Mohamed, né le 29 juin 1970, célibataire, sans profession, demeurant à Oran. Arrêté le 29 août 1997 devant son domicile par des membres de la sécurité militaires qui l’attendaient. Il a été emmené dans une J5 blanche et depuis plus aucune nouvelle de lui. Il avait déjà été enlevé le 3 juillet 1996 et relâché après 10 mois de détention, acquitté par le tribunal d’Oran. Un frère a été exécuté et deux autres sont prisonniers au moment de la déclaration. Sa mère avait été emprisonnée du 28 octobre 1993 jusqu’en 1996. En fait les forces de l’ordre avaient voulu arrêter le frère Mankour. Ne le trouvant pas, is ont pris la mère et le frère Abdllah. Sa sœur et belle-sœur aussi ont passé 6 mois en prison.

 

 

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