Campagne active contre la torture

Union Européenne

Campagne active contre la torture

(source inconnue)

L’Union Européenne (EU) lance une campagne de lutte contre la torture sous toutes ses formes à travers le monde

Le conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, réuni lundi dernier à Strasbourg, a adopté de nouvelles orientations, suivie par la commission, invitant notamment les pays tiers à respecter la dignité humaine. « Aucun gouvernement ou pays, quelque soit son niveau de développement ou son régime politique, ne peut justifier sur son sol l’existence de la torture qui est l’une des plus répugnantes et des plus viles des violations des droits de l’Homme  » a déclaré M. Chris Patten, commissaire européen chargé des relations extérieures, après l’adoption du rapport par le conseil des ministres. L’UE a sérieusement pris en compte le dernier rapport d’amnesty international qui signale la pratique de la torture dans 150 pays dont 70 en font une pratique courante.
L’Algérie est citée parmi ces derniers. La particularité de cette nouvelle campagne de l’UE relève de sa volonté de la concrétiser sur le terrain. Ainsi les ambassadeurs de l’EU dans les pays tiers sont invités à signaler régulièrement l’existence de tortures et de mauvais traitements: Ces comptes rendus ainsi que ceux des ONG ou témoignages de citoyens seront analysés par le Conseil des ministres. L’UE conditionnera sa coopération et ses rapports bilatéraux sur la base de ces rapports et de ces comptes rendus. Son dialogue politique avec les pays tiers prend ici toute sa signification. Sans aller jusqu’à l’ingérence directe, les pays de l’Union appelle les Etats et gouvernements à respecter les normes et traités internationaux d’abolition de la torture (et de la peine de mort) et d’une manière générale les droits de l’homme. Ils insistent sue « l’obligation de disposer de mesures de sauvegarde relatives aux lieux de détention et de garanties juridiques nationales, y compris de visites de contrôle, l’établissement de procédures de plaintes et de rapports de tortures et de mauvais traitements ».
L’UE invite, en particulier techniquement et financièrement, les Etats tiers à des cycles de formation pour les fonctionnaires de police, les militaires, les médecins et hommes de loi pour la lutte contre l’impunité et la mise en place d’un dispositif de réparation et de réadaptation en faveur des victimes. Rappelons que l’UE a depuis 1994 dégagé 20 millions d’euros pour sa politique « d’initiative européenne pour la démocratie et les droits de l’homme ». Une nouvelle aide d’un montant de 12 millions d’euros a été retenu pour cette année 2001, dont 6 pour les pays de l’Union et 6 pour des pays tiers.

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IP/01/530

Bruxelles, le 9 avril 2001

Chris Patten approuve l’adoption des orientations de l’UE sur la lutte contre la torture

Chris Patten, le commissaire européen chargé des relations extérieures, a approuvé aujourd’hui l’adoption par le Conseil de nouvelles orientations pour la politique de l’UE sur la torture et les autres traitements ou punitions cruels, inhumains ou dégradants. Dans une allocution lors de la réunion des ministres des affaires étrangères de l’UE de ce jour à Luxembourg, il a déclaré: « Aucun gouvernement ou pays, quel que soit son niveau de développement ou son régime politique, ne peut justifier sur son sol l’existence de la torture qui est l’une des plus répugnantes et des plus viles des violations des droits de l’homme. Amnesty International a cependant signalé récemment la pratique de torture ou de mauvais traitements par des agents de l’État dans plus de 150 pays au cours des trois dernières années et a noté qu’elle était très répandue dans 70 d’entre eux. L’Union européenne a le devoir absolu de veiller à une diminution des pratiques de torture à travers le monde. La charte des droits fondamentaux a rendu notre engagement clair, à l’intérieur et en dehors de l’Union. J’approuve donc l’adoption de ces nouvelles orientations politiques, qui exposent la manière dont l’Union européenne envisage de s’acquitter de ce devoir ».
Les nouvelles orientations visent à identifier des mesures efficaces à adopter pour prévenir la torture et les mauvais traitements, dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne. Elles complètent les orientations de la politique de l’UE envers les pays tiers en ce qui concerne la peine de mort. L’objectif est d’influencer les pays tiers afin qu’ils prennent des mesures efficaces d’interdiction de la torture et qu’ils en assurent l’application.
Les ambassadeurs de l’UE dans les pays tiers seront invités à signaler régulièrement l’existence de tortures et de mauvais traitements et à rendre compte des mesures prises pour les combattre. Ces rapports, ainsi que d’autres informations appropriées, seront analysés par le Conseil.
L’UE prendra différentes mesures pour assurer un suivi de ces rapports, elle continuera notamment à soulever la question dans les forums multilatéraux tels que les NU, elle soutiendra différents mécanismes de défense des droits de l’homme prévus aux niveaux international et régional pour combattre ce phénomène, elle apportera son appui aux campagnes publiques d’éducation et de sensibilisation, ainsi qu’aux travaux des ONG nationales et internationales pour combattre la torture et les mauvais traitements. La lutte contre la torture et les mauvais traitements deviendra une priorité de la coopération tant bilatérale que multilatérale.
L’UE soulèvera la question dans le cadre de son dialogue politique avec les pays tiers et demandera des informations sur les allégations de torture et de mauvais traitements, en recourant selon le cas à des démarches confidentielles ou publiques. L’UE invitera également les pays tiers à interdire et à condamner la torture et les mauvais traitements et à adhérer aux normes et aux traités internationaux. L’UE incitera en outre à l’application effective de ces normes, ce qui comprend la nécessité de disposer de mesures de sauvegarde relatives aux lieux de détention et de garanties juridiques nationales, y compris des visites de contrôle, l’établissement de procédures de plaintes et de rapports de torture et de mauvais traitements, l’organisation d’une formation pour les fonctionnaires de la police, le personnel militaire, médical et judiciaire, la lutte contre l’impunité et la mise en place d’un dispositif de réparation et de réadaptation en faveur des victimes.
La Commission est active dans la lutte contre la torture depuis de nombreuses années. Depuis 1994, elle finance des projets dans les domaines de la prévention de la torture et de la réadaptation de ses victimes pour un montant de 20 millions d’euros dans le cadre de l’initiative européenne pour la démocratie et les droits de l’homme. Un budget croissant d’année en année a été affecté à ce problème (5,5 millions d’euros en 1999, 9 millions d’euros en 2000).
Une nouvelle augmentation importante du financement aura lieu en 2001. Un montant de 12 millions d’euros a été réservé au financement des centres de réadaptation des victimes de la torture (6 millions pour les centres à l’intérieur de l’UE et 6 millions pour les centres en dehors de l’UE). Un appel à propositions visant spécifiquement ces centres a été clôturé le 2 avril 2001 et les 103 demandes reçues sont actuellement en cours d’évaluation. Les projets sélectionnés devraient commencer à bénéficier du financement vers l’automne. D’autres projets de prévention de la torture sont actuellement évalués dans le cadre de l’appel général à propositions qui a été clôturé le 19 mars.

 

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