L’Algérie au centre des débats

Droits de l’Homme, ouverture de la 57e session à Genève

L’Algérie au centre des débats

Le Matin, 21 mars 2001

La session de la Commission des droits de l’Homme ouverte le 19 de ce mois, et qui prendra fin le 27 avril prochain, consacrera une grande partie de ses débats au problème des droits de l’Homme en Algérie. Autour de cette question, les islamistes s’agitent.

Le collectif suisse contre l’impunité en Algérie vient de lancer une campagne de sensibilisation de l’opinion au moyen d’affiches à l’occasion de l’ouverture de la 57e session de la Commission des droits de l’Homme des Nations unies à Genève. Des affiches reproduisent les photos des principaux responsables de l’institution militaire de ces dix dernières années aux côtés de Pinochet et autres Milosevich. Le retour en force des partisans de la question « Qui tue qui ? », particulièrement depuis la sortie des deux livres en France, Qui a tué à Bentalha ? de Yous Nasroullah et La Sale Guerre de Habib Souaïdia, prendrait une nouvelle tournure. La situation des droits de l’Homme en Algérie est un des points inscrits à l’ordre du jour de cette session qui s’est ouverte le 19 de ce mois et qui prendra fin le 27 avril prochain. Les représentants algériens auront à répondre du 1er au 8 avril sur les « disparus », les « dépassements » et la « liberté de la presse en Algérie ». Détail de poids : les réponses algériennes devraient être, selon les responsables de la commission, « sur la base de normes internationales », « convaincantes » et de « façon adéquate ». Avant le passage de l’Algérie devant la commission, certaines activités sont annoncées. Le scénario Pinochet titille quelques esprits qui attendent l’entrée en vigueur du Statut de Rome prévoyant la création d’une cour pénale internationale. A Genève, les Algériens devraient répondre aussi sur les cas des disparus et de la liberté de la presse menacée de verrouillage par le nouveau code pénal. Amnesty International et le département d’Etat américain ont publié respectivement en novembre et février derniers, des rapports assez négatifs sur la gestion par les autorités algériennes des cas de disparus et regretté « qu’aucune mesure concrète et efficace n’ait été prise pour enquêter et faire la lumière sur les milliers de cas de meurtres, massacres, disparitions, enlèvements, tortures, exécutions extrajudiciaires ». Reporters sans frontières (RSF) vient de publier un rapport sur les dangers qui menacent la presse algérienne et la liberté d’expression si les mesures portant diffamation sont adoptées par le Parlement.
Djamel B.

 

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