ACTION URGENTE-L’OBSERVATOIRE: Arrestation s- violences policières

ACTION URGENTE-L’OBSERVATOIRE
DZA 002 / 0003 / OBS 015
Arrestations-Violences policières
Algérie
Le 15 mars 2000

L’Observatoire pour la Protection des défenseurs des Droits de l’Homme,
programme de la FIDH et de l’OMCT, vous prie d’intervenir de TOUTE
URGENCE à propos de la situation suivante en Algérie_:

Description des faits_:
L’Observatoire est particulièrement préoccupé par les arrestations de
proches de familles de disparus venus manifester le 15 mars 2000 devant
la wilaya (préfecture) de Relizane en Algérie.

Ce jour, tôt dans la matinée, une centaine de personnes, munis de la
photo de leur parent disparu, s’apprêtait à se rassembler pour une
manifestation pacifique devant la wilaya (préfecture) de Relizane, à
l’appel d’un représentant local de la Ligue algérienne de défense des
droits de l’Homme (LADDH) et du Comité de familles de disparus.

Très vite, un important dispositif des forces de police a été déployé
autour du centre de la ville dans le but d’empêcher la tenue de cette
manifestation.

Les services de l’ordre ont dans un premier temps tenté de disperser les
manifestants. Devant la détermination de ces derniers, la police a alors
procédé à l’arrestation de plusieurs d’entre eux.

L’Observatoire a été informé de l’arrestation d’une quarantaine de
personnes, dont une majorité de femmes et, parmi celles-ci, des femmes
enceintes ou âgées. Des cas de brutalité et de violences policières
(matraquages) ont été rapportés.

Selon les informations reçues, ces femmes ont été conduites au siège de
la Sûreté nationale pour un interrogatoire, puis relâchées quelques
heures plus tard.

D’après les éléments recueillis par l’Observatoire, le représentant de la
Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme a été entendu par le
Commissaire principal agissant sur ordre de la D.G.S.N. (Direction
Générale de la Sûreté nationale)_: des pressions et des menaces visant à
le dissuader de poursuivre l’organisation de rassemblement du même
type ont été exercées.

Ces arrestations contredisent dans les faits les déclarations émanant des
autorités algériennes selon lesquelles elles souhaitent que toute la vérité
soit faite sur les cas de disparition. Cet événement laisse craindre le
développement d’une politique visant à museler le mouvement des
familles de disparus en Algérie et à passer sous silence les cas de milliers
de personnes disparues depuis 1992.

L’Observatoire souligne que ces arrestations interviennent à la veille de
la fête de l’Aïd, jour de fête endeuillée pour les familles qui réclament
inlassablement que toute la vérité soit apportée sur le sort de leurs
proches parents enlevés et portés disparus.

L’Observatoire appelle donc avec force la communauté internationale à
se mobiliser pour que soit mis un terme au harcèlement dont sont
victimes ces
familles

Actions demandées_:

Merci de bien vouloir écrire aux autorités algériennes en leur demandant
de_:

i. faire cesser immédiatement toute forme de violence et de répression à
l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme, y compris des familles
de disparus_;

ii. garantir aux défenseurs des droits de l’Homme la liberté d’expression
et le droit d’association et de réunion conformément à l’article 6 et 5 de la
Déclaration sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme,
adoptée le 9 décembre 1998, par l’Assemblée générale des Nations unies_;

iii. respecter les normes du droit international et les instruments
juridiques régionaux auxquels l’Algérie a souscrit.

Adresses_:

M. Bouteflika, Président de la République. Fax_: (+213 2) 59 25 79

M. Yazid Zerhouli, Ministre de l’Intérieur, Ministère de l’Intérieur, 18 rue
Docteur Saâdane, Alger, Algérie. Fax_: (+213 2) 73 61 06

M. Ahmed Ouyahia, Ministre de la Justice, Ministère de la Justice, 8
Place Bir-Hakem El-Biar, Alger, Algérie. Fax (+213 2) 92 55 57

Paris-Genève, le 15 mars 2000

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions
entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à
protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à
leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’Observatoire a été
lauréat 1998 du prix des Droits de l’Homme de la République Française.

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence : Fax_: 33 (0) 1
55 80 83 92

Tel FIDH 33 (0) 1 43 55 20 11 OMCT + 4122 809 49 39
E.Mail_: [email protected]

 

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