Evolution de l’appareil judiciaire de la logique de l’injustice à la logique du « dazou m’ahoum » !!

Evolution de l’appareil judiciaire de la logique de l’injustice à la logique du « dazou m’ahoum » !!

Dr Kamaleddine Fekhar,Ghardaïa le 29 mai 2009

Encore une fois et à pas constants, l’appareil judiciaire algérien a prouvé sa totale et humiliante dépendance allant jusqu’à la servilité – avec tout ce que cela comporte comme sens – au pouvoir exécutif. Et ce qui s’est passé mercredi 27 mai 2009 à la Cour criminelle de Médéa, à l’occasion du procès en appel du jeune Mohamed Baba Nadjar, condamné en première instance à la peine capitale n’est qu’une confirmation de cette totale dépendance

Le procès fut marqué par la présence d’un nombre important d’avocats de renom, dont une avocate marocaine afin d’assurer la défense du jeune Mohamed Baba Nadjar et de faire éclater toute la vérité sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Tout comme ce procès fut marqué par la présence de personnalités nationales et de la presse indépendante en grand nombre.

Après une très courte délibération qui n’a pas dépassé 20 minutes, un climat de stupeur et d’incrédulité s’est abattu sur l’assistance lors de l’énoncé du verdict par le président de la Cour criminelle, condamnant le jeune Mohamed Baba Nadjar à la perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens.
La cause de cette stupeur était que toute l’assistance qui avait suivi durant des heures le déroulement du procès, était convaincue de l’innocence du jeune Baba Nadjar et notamment quand il fut clairement démontré qu’au moment du crime, l’accusé était l’invité de son oncle, ainsi que ses parents, à l’autre extrémité de la ville mais aussi quand les témoins à charge et les fils de la victime ont affirmé et insisté sur le fait de ne pas avoir vu Baba Nadjar près du domicile de la victime, ni le jour du crime ni les jours précédant ce dernier!!

Quant à l’un des fils de la victime, mineur lors des faits, et dont le témoignage constituait la base de l’accusation, ses réponses étaient parfois contradictoires et souvent hésitantes. Rappelons aussi les importantes révélations publiques faites à l’audience par le fils aîné de la victime, accusant une autre personne d’avoir menacé son défunt père de mort. !!

Malgré tout cela, et au mépris des principes de la Justice, de la conscience, des valeurs humaines et du respect de soi, le président de la Cour criminelle a énoncé le verdict et la condamnation à la perpétuité du jeune Mohamed Baba Nadjar, dont les preuves de son innocence étaient irréfutables tout au long du procès et aux yeux de toute l’assistance.

Devant cette situation, il ne reste plus à la famille de Mohamed Baba Nadjar et à tous les Algériens victimes de l’arbitraire de cet appareil judiciaire, transformé en fouet et moyen de répression et de terreur par ce régime policier, qu’à demander à tous les Algériens dignes, à toutes les personnalités honnêtes, aux opposants politiques, aux militants des droits de l’homme de terrain et aux journalistes indépendants, à œuvrer tous ensemble sans lassitude et sans répit, à débarrasser les Algériens et rapidement, du véritable responsable de cette injustice et de ces souffrances, qu’est ce monstre que représente ce régime policier répressif et qui est devenu un danger certain pour tous les citoyens et sur tout le territoire national. Ce pouvoir qui utilise, de manière cynique, tous les vils complots, tous les moyens et toutes les structures de l’Etat et à leur tête, l’appareil judiciaire pour réprimer toutes les libertés et toutes les revendications légitimes et pacifiques, poussant ainsi les Algériens soit à la soumission, soit à tomber dans les pièges de la drogue ou de l’opposition radicale en rejoignant les maquis, ou enfin au suicide et à la « harga » avec au bout, la mort certaine en mer.