Le militant des droits humains Yacine Zaid, incarcéré, mobilise autour de lui la société
Farouk Djouadi, Maghreb Emergent, 04 Octobre 2012
L’arrestation et l’incarcération du militant des droits de l’homme Yacine Zaid a été dénoncée aujourd’hui par deux sit-in organisés par le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC). Un autre sit-in est prévu le 8 octobre prochain, le jour de son jugement par le tribunal de Ouargala pour « outrage et voie de fait contre des agents de police ».
Le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC) a organisé, aujourd’hui à Alger, deux sit-in de protestation contre l’incarcération du militant des droits de l’homme Yacine Zaid, arrêté par la police le 1er octobre dernier, à l’entrée de la ville pétrolière de Hassi Messaoud, à 800 kilomètres au sud-est de la capitale.
Le premier sit-in a eu lieu dans la matinée devant le siège du ministère de la Justice et le second, dans l’après- midi, devant les bureaux de l’ONU à Alger. Les deux sit-in n’ont pas drainé la grande foule, a appris Maghreb Emergent auprès du porte-parole du MJIC, Abdou Bendjoudi. Ils étaient, en tout, une vingtaine de personnes à avoir pris part à ces deux manifestations, soutenues par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Parti pour la licité et la démocratie (PLC).
Le sit-in tenu dans la matinée devant le ministère de la Justice ne s’est pas déroulé sans incidents. Les éléments de la police ont tenté d’arrêter un des manifestants, le comédien et militant associatif Kader Farès Affak qui a pu être « sauvé » par ses camarades.
La FIDH : « Non au harcèlement judiciaire ! »
Le MJIC va charger le représentant de l’ONU à Alger de remettre au Conseil des droits de l’Homme de l’organisation internationale « un rapport sur les atteintes aux libertés en Algérie », a indiqué à Maghreb Emergent Abdou Bendjoudi. Il a également prévu d’organiser le déplacement, à partir d’Alger, des personnes qui veulent soutenir Yacine Zaid, inculpé d’« outrage et voie de fait » contre des agents de police, lors de son procès prévu le 8 octobre prochain au tribunal de Ouargla. Cela, en plus d’un rassemblement de protestation à Alger, le même jour, mais dont le lieu n’est pas encore fixé. Le MJIC, a ajouté son porte-parole, appelle toutes les organisations des droits de l’homme, les syndicats et les partis politiques à prendre part à ces actions pour « dénoncer les agissements du régime criminel d’Alger ».
Selon Abdou Bendjoudi, Yacine Zaid a été « menotté et ensuite agressé physiquement par trois policiers » au moment de son interpellation, survenue à 10 kilomètres de la ville pétrolière de Hassi Messaoud, une région où il s’était fait remarquer par son engagement syndical lorsqu’il travaillait comme responsable de sécurité d’une filiale de Compass, une multinationale spécialisée dans la restauration qui finira par le licencier. Le jeune militant natif de Laghouat ne cessera pas ses activités pour les droits humains au sein la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), à travers son blog et le site de radio Kalima.
L’incarcération de Yacine Zaid a provoqué des réactions de colère à l’extérieur de l’Algérie. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a dénoncé, dans un communiqué, « le harcèlement judiciaire » dont il est victime. Des parlementaires européens ont demandé « instamment et solennellement au gouvernement de la République Algérienne démocratique et populaire de tout mettre en œuvre pour permettre (sa) libération ».
