Réinsertion: Un projet de loi pour donner du travail aux ex-détenus

Réinsertion: Un projet de loi pour donner du travail aux ex-détenus

par Salah-Eddine K., Le Quotidien d’Oran, 14 mars 2012

Le ministère de la Justice, l’ambassade de la Grande-Bretagne à Alger, le Centre international pour les études pénitentiaires de Londres (ICPS) et l’organisme européen d’expertise TAIEX organisent, depuis hier, un séminaire de 2 jours sur ce qui peut être considéré comme étant les faiblesses pouvant entacher encore la réforme pénitentiaire.

Le directeur d’ICPS, Andy Berkley, a, au cours de son intervention, donné une bonne note à l’administration pénitentiaire algérienne en ce qui concerne la prise en charge des détenus en matière de santé et d’éducation. La réforme pénitentiaire a permis, selon le directeur de l’administration pénitentiaire, Mokhtar Fellioune, une amélioration sans précédent, avec un programme de construction de nouveaux centres de détention et s’acheminer ainsi vers la norme internationale, qui consiste à donner un espace convenable au prisonnier estimé à plus de 9 m².

Le directeur de l’administration pénitenciaire indiquera que sur 81 établissements pénitenciers prévus au programme, 10 ont été livrés et 71 autres sont en cours d’achèvement. La formation et l’éducation ainsi que la prise en charge en matière de santé montrent que d’énormes progrès sont enregistrés (d’à peine un millier en 1999 qui ont fait un cycle scolaire, ils sont en 2011 plus de 25.000, alors que le nombre de bacheliers est de plus de 35.000 depuis l’année de la réforme en 2000), modernisation de la justice et surtout l’introduction de la peine de travail d’intérêt général qui est louable et qui a permis à près de 23.600 personnes d’en bénéficier. Mais ce qui importe, cette fois-ci, c’est aussi l’accompagnent du détenu depuis son incarcération jusqu’à sa libération avec en prime sa réinsertion sociale. Un projet de loi serait même à l’ordre du jour pour obliger les employeurs à recruter d’ex-prisonniers, selon Fellioune qui ajoute que toute réinsertion doit être prise en charge par toutes les composantes de la société.

Le séminaire, qui se déroule à l’hôtel Mercure d’Alger, devra aboutir à des recommandations sur la mise en place d’une stratégie dans ce sens. Juges d’application des peines et directeurs de prison ont également pris part à cette rencontre.