Une grâce réclamée avec violence

69 PRISONNIERS DE REMCHI MECONTENTS

Une grâce réclamée avec violence

Le Quotidien d’Oran, 24 novembre 2003

Des incidents ont été enregistrés, hier matin au sein de l’établissement pénitentiaire de Remchi, dans la wilaya de Tlemcen. Selon des sources concordantes, les initiateurs de troubles à l’intérieur de la prison, seraient des prisonniers n’ayant pas bénéficié de la grâce présidentielle, accordée avant-hier par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et ayant touché 3.080 détenus.

Selon les mêmes sources, les troubles sont survenus aux environs de huit heures, le matin. Des détenus, au nombre de 69, n’ayant pas été touchés par la mesure de grâce, s’en sont pris à tout ce qui se trouvait à l’intérieur de leurs cellules, matelas et couvertures notamment. Les 69 mutins purgeaient des peines dans le cadre d’affaires de droit commun. Aucune indication n’a été donnée en ce qui concerne l’ampleur des dégâts. Le calme n’est revenu à l’établissement qu’après que l’inspecteur régional de la réforme des établissements pénitentiaires et le procureur de la République local, se sont déplacés sur les lieux pour prendre langue avec les 69 détenus. Après des pourparlers, auxquels a également pris part le responsable de l’établissement pénitentiaire, le calme est revenu dans l’établissement pénitentiaire. Il était 13 heures environ. Selon les mêmes sources, il aurait été déclaré aux 69 détenus que leurs cas allaient être étudiés.

Pour rappel, la mesure de grâce décidée par le président de la République a touché 3.080 détenus, condamnés définitivement. Ces derniers bénéficient, soit d’une remise totale de la peine, soit d’une remise partielle.

Sont cependant exclues de cette mesure, les personnes condamnées pour des actes de terrorisme et de subversion, viol, attentat à la pudeur avec violence, inceste, vol, escroquerie, recel, détournement de deniers publics et privés, corruption et trafic d’influence, fausse monnaie, trafic de stupéfiants, contrebande ainsi que les actes de violence et d’atteinte aux biens commis à l’intérieur d’un établissement pénitentiaire.

R.N.