LADDH Oran: Arrestations de syndicalistes

Ligue Algérienne
Pour la Défense des Droits de l’Homme

Bureau d’Oran
N° 01/LADDHBO/04
Du 01 Janvier 2004

C’est à la veille du nouvel an, le mercredi 31 décembre, tard dans le soir, et pour marquer le passage à l’an 2004, la police d’Oran a procédé à l’arrestation arbitraire du secrétaire général de la section syndicale Snapap du CHU d’Oran, Mr Bouraâda.

La machine répressive de la wilaya d’Oran, a frappé de nouveau le mouvement revendicateur de la société Oranaise.

Encore une fois, la Police a agit dans l’excès de ses prérogatives, aux ordres de l’exécutif, et cette affaire d’arrestation nocturne, suivie d’une mise en garde à vue, la veille d’un heureux week-end pour une société civilisée, montre que la nouvelle année s’annonce morose pour les syndicalistes autonomes et que l’état d’esprit « médiocre » des responsables ira en pire.

Actuellement un autre syndicaliste Snapap du bureau « Ahmed Zabana » du CHUO, est recherché par les agents de la sûreté. Il s’agit de Mr Bachir El Himeur, cadre syndical détaché auprès de la fédération de la santé du Snapap. Les agents de la Police se sont déplacés ce jeudi au niveau du domicile de ses parents, et au niveau du bureau du syndicat Pour une arrestation.

De quoi il s’agit ?. Une histoire syndicale, elle se produit toutes les dix minutes dans le monde, mais dans la République d’Oran, à défaut, de rechercher et d’arrêter les criminels et les grands délinquants, la Police s’amuse avec l’argent du contribuable, à arrêter les syndicalistes, pour faire plaisir à qui de droit.

En date du 29 décembre écoulé, les cadres syndicaux se sont déplacés au niveau du bureau du Directeur Général de ce qui reste du C.H.U. d’Oran, leur employeur. Refusant de les recevoir, par le biais de sa secrétaire, qui a précisé que le directeur refuse de les recevoir en qualité de syndicalistes. Le Secrétaire général, Mr Bourâada, est entré dans le bureau et a demandé poliment le pourquoi de ce refus, et il est sorti, et ce devant deux témoins, qui sont des cadres centraux du Ministère de la Santé.

Le directeur général du grand Hôpital d’Oran, s’est déplacé vers le petit secteur de la sûreté urbaine n°2, pour déposer plainte contres les deux syndicalistes, pour griefs «d’insultes, menaces …et bla-bla-bla… ». Il faut le dire, dans la wilaya d’Oran, c’est devenu une pratique courante, pour les responsables et les directeurs de l’exécutif, incompétents dans le dialogue et dans la gestion, de porter de telles plaintes à l’encontre des syndicalistes.

Une affaire toute à fait banale, que normalement la police ne devait pas donner suite, mais au contraire, Le secrétaire général, Mr Bourâada a été convoqué le 30 décembre pour une déposition puis relâché. Mr El Himeur Bachir était absent.

Le 31 décembre, un autre comportement de la Police, obéissant aux coups téléphoniques, des policiers en civile se sont déplacés tard au domicile du Secrétaire général du Snapap, sans préciser le motif de leur venue, et faisant usage de propos mensongers, ils ont pu amené avec eux, Mr Bourâada.

Les choses ont pris une autre tournure, l’officier de la police judiciaire a revu sa copie, la déposition du 30 décembre ne l’a pas suffit, il a jugé qu’une mise en garde à vue s’imposée, le jour du réveillon et par un week-end.

La Ligue des droits de l’homme soucieuse de l’ampleur que prend les atteintes au libertés syndicales, condamne avec force, cette opération policière injuste et arbitraire, montée par lâches aux visages couverts, qui ont pris la ville d’Oran en otage, et pour couvrir leur incompétences, s’attaquent et punissent les revendicateurs de la société.

La Ligue des droits de l’homme non seulement dénoncera auprès de la Haute hiérarchie de la sûreté nationale, mais aussi, portera plainte à l’encontre de cet Officier de la police judiciaire, qui a pris la décision de mise en garde à vue, sur la personne respectable et malade de Mr Bourâada, si les dispositions de la loi n° 01-08 du 26 juin 2001, ont pas été respectées.

A titre de rappel, deux affaires similaires se sont produites dans cette ville, sur injonction du chef de la sûreté de la wilaya.

La première, celle du SG Snapap, de la direction des travaux publics, qui fut convoqué et entendu dans une affaire de diffamation à l’encontre du Wali, s’est vu 6 mois plus tard, arrêté par la police du chef de sûreté et présenté au parquet la veille d’un long week-end. Et heureusement, le procureur de la République n’a pas marché dans leur besogne. Et en fin de compte la justice l’a relaxé dans les deux chambres, mais toute fois, il reste depuis trois ans suspendu.

La seconde, celle des huit syndicalistes du Snapap de la Wilaya d’Oran, qui ont organisé une grève de la faim au siège de la wilaya. La Police a intervenu, les a arrêté, et mis en garde à vue dans les geôles pourris de la sûreté de wilaya, suite à une plainte contre eux, pour destruction des biens publics. De quels biens ?, d’un verre d’eau et d’une chaise, et ce après l’intervention musclée de la police dans le siège de la wilaya pour faire évacuer les syndicalistes.

Le secrétaire Général
De la LADDH B/Oran

M. Fouad HASSAM