Le cas Abdelkader Kherba illustratif des libertés bridées en Algérie

Le cas Abdelkader Kherba illustratif des libertés bridées en Algérie

Oussama Nadjib, Maghreb Emergent, 03 Mai 2012

Condamné à un an de prison avec sursis, Abdelkader Kherba, va reprendre sa liberté et sans doute son combat de militant des droits de l’homme et des chômeurs. Son arrestation et les multiples chefs d’inculpation qui lui ont été signifiés sont devenus une illustration des libertés bridées en Algérie.

Abdelkader Kherba, un membre du comité pour la défense des droits de chômeurs (CNDDC) et militant des droits de l’homme,(LADDH) arrêté alors qu’il allait soutenir les greffiers en grève a été condamné à une année de prison avec sursis et à 20.000 dinars d’amendes. Le sort du militant qui était en grève de la faim à la prison de Serkadji a suscité une forte mobilisation des militants des droits l’homme et au sein du mouvement associatif. Ces mouvements estiment totalement abusives les poursuites engagées contre Abdelkader Kherba pour « troubles à l’ordre public, incitation à l’attroupement et usurpation de fonction ». Et pour de nombreux observateurs un mauvais signal alors que le pouvoir algérien tente, laborieusement, de convaincre du sérieux de ses projets de réformes. Le sort réservé à Abdelkader Kherba est considérée par les militants des droits de l’homme comme « exemplaire » d’un refus d’une expression pacifique et libre des opinions. La mobilisation contre la détention «arbitraire » d’Abdelkader Kherba et contre « l’atteinte à la liberté d’expression » s’est imposée au cœur d’une campagne électorale terne. Elle a été avivée par un réquisitoire d’une sévérité routinière qui a demandé trois ans de prison ferme pour le jeune militant. Et surtout par une inquiétude grandissante pour l’intégrité physique du jeune militant qui menait une grève de la faim. Son avocat Maitre Amine Sidhoum avait indiqué qu’il se trouvait dans « un état critique ».

Un verdict insatisfaisant

Le verdict ayant été rendu dans la matinée, Abdelkader Kherba peut espérer sortir ce jeudi. Même s’il permet au jeune militant des droits de l’homme de sortir libre, ce verdict est sévère. Le Rassemblement action jeunesse (RAJ) l’exprime bien en se réjouissant de la libération du militant tout en exprimant son insatisfaction à l’égard du verdict qui doit être un « « acquittement pur et simple ». Le RAJ, « n’est pas satisfait du verdict, condamne ce jugement injuste et demande l’acquittement pur et simple », indique le mouvement de jeunes dans un communiqué. Il demande également la cessation des « poursuites judiciaires et des intimidations à l’encontre des Algériens, et particulièrement des militants ». Maître Sidhoum a indiqué son intention de faire appel du jugement en soulignant que le dossier était vide. Abdelkader Kherba est devenu un symbole d’un combat pour une liberté de manifester et de s’exprimer qui reste bridée par le pouvoir même quand il se pique d’être en « réforme »