Un avocat condamné

Appels mondiaux

Un avocat condamné

Extrait du Fil d’AI, Septembre 2008, NWS 21/008/2008

AMINE SIDHOUM, avocat et défenseur des droits humains algérien, est connu pour son action contre la torture et contre les procès inéquitables dont sont victimes les personnes accusées de terrorisme. Il défend également des familles de personnes ayant fait l’objet d’une disparition forcée. Ces activités lui ont valu d’être harcelé par les autorités algériennes.

En avril 2008, Amine Sidhoum a été condamné à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis, assortie d’une amende de 20 000 dinars (soit près de 220 euros), pour avoir « jeté le discrédit sur une décision de justice ». Cette condamnation est liée à un article de journal paru en 2004, selon lequel l’avocat avait déclaré que son client avait passé trente mois en détention sans jugement à la suite d’une « décision arbitraire ».

Amine Sidhoum affirme qu’il a en réalité parlé d’une « détention arbitraire ». Sa condamnation est intervenue quelques mois seulement après que le Comité des droits de l’homme des Nations unies eut exprimé sa préoccupation concernant le harcèlement des défenseurs des droits humains en Algérie et recommandé la dépénalisation de la diffamation.

Amine Sidhoum et le ministère public ont tous deux fait appel. Le parquet cherche à obtenir une peine plus lourde car la diffamation peut être sanctionnée par un emprisonnement allant jusqu’à deux ans et par une amende de près de 2 500 euros.

Amnesty International estime que les poursuites judiciaires engagées contre Amine Sidhoum ont été motivées par des considérations politiques et visent à l’empêcher d’exercer son activité d’avocat spécialisé dans la défense des droits humains. Pour l’organisation, cette affaire s’inscrit dans un vaste ensemble de manoeuvres de harcèlement exercées par les autorités contre les défenseurs des droits humains en Algérie.

Veuillez écrire aux autorités algériennes pour leur faire part de votre préoccupation au sujet de la peine prononcée contre Amine Sidhoum. Demandez que toutes les accusations retenues contre lui soient abandonnées. Demandez également quelles sont les mesures prises par le président pour veiller à ce que les défenseurs des droits humains puissent faire leur travail librement, conformément aux dispositions de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme.

Envoyez vos appels au président de la République :

Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, Présidence de la
République, El Mouradia, Alger, Algérie
Fax : +213 21 609618
Courriel : [email protected]
Formule d’appel : Monsieur le Président de la République,

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