Plus de 250 émigrants dans un camp militaire à Nador

Plus de 250 émigrants dans un camp militaire à Nador (autorités)

AFP 17.10.05

Pus de deux cents émigrants africains se trouvent dans un camp militaire à Nador, situé à proximité de l’enclave espagnole de Ceuta, dans le nord du Maroc, a affirmé lundi à l’AFP une source des services de sécurité marocains.

« Il y a dans la caserne d’infanterie de Tawima (2 km au sud de Nador), 264 émigrants subsahariens de différentes nationalités et nous attendons les directives du ministère de l’Intérieur pour leur rapatriement vers leurs pays d’origine », a indiqué cette source.

Elle a précisé que se trouvaient encore dans les forêts autour des enclaves espagnoles Ceuta et Melilla « des émigrants clandestins, originaires plutôt de l’Afrique anglophone ».

Auparavant Hicham Rachidi, vice-président de l’Association des familles, amis et victimes de l’immigration clandestine (AFVIC), avait fait état de la présence de ces émigrants dans ce camp.

Selon lui, une cinquantaine de tentes ont été dressées par les militaires marocains, chacune accueillant cinq réfugiés. « Je ne connais pas leur condition de vie », a-t-il ajouté.

« Nous sommes plus de deux cents dans ce camp, en majorité des Maliens, des Ivoiriens, des Nigérians et 52 Camerounais », a affirmé lundi par téléphone à l’AFP un Camerounais Jackson Fonkou, 37 ans, arrivé lundi matin après avoir erré pendant plus d’une semaine dans le désert.

Un de ses compatriotes Vivien Vincent, 28 ans, a été conduit dimanche dans ce camp deux jours après s’être rendu aux autorités marocaines.

« Nous avons reçu ce matin un pain pour deux et de l’eau. Il y a des douches mais pas de savon pour se laver », a-t-il expliqué ajoutant qu’une nouvelle distribution de nourriture avait lieu lundi à midi.

Arrivé, il y a huit mois au Maroc, il affirme avoir réussi à cinq reprises à entrer à Ceuta avant d’en être expulsé par la Garde civile espagnole. « J’ai réussi trois fois à passer la barrière ceinturant la ville et deux fois par la mer. Chaque fois, la Garde civile m’a renvoyé », a-t-il dit.

Sa dernière tentative a eu lieu il y a deux semaines. « Je me suis rendu avec un groupe de cinq car je n’en peux plus de me cacher dans la forêt et d’être attaqué chaque fois que j’en sors par des clochards et des militaires », a-t-il affirmé.

Le refoulement par avion des clandestins a commencé le 10 octobre à partir d’Oujda, ville septentrionale près de la frontière algérienne, pour se poursuivre ensuite à Guelmim (700 km au sud de Rabat).

Depuis, 2.538 émigrants africains ont regagné leur pays grâce à 18 rotations : 1.135 Maliens, 1.121 Sénégalais, 129 Camerounais, 93 Guinéens et 60 Gambiens, selon un décompte de l’AFP.

Selon les sources de sécurité marocaines, il reste dans la caserne Bou Izakarn, à 50 km de Guelmim, 206 clandestins en cours d’identification par les autorités consulaires de leur pays: Nigeria: 65, Ghana: 57, RDC: 20, Inde: 17, Côte d’Ivoire: 10, Bengladesh: 9, Liberia: 8, Zambie: 7, Burkina Fasso: 4, Sierra Leone: 3, Niger: 2, Mauritanie: 2, Erythrée: 1, Guinée Bissau: 1.