Un millier d’Algériens a demandé l’asile à la France en 2009

En augmentation de 11% sur une année

Un millier d’Algériens a demandé l’asile à la France en 2009

Par : Ameur Ouali, Liberté, 10 avril 2010

La demande d’asile en France par des Algériens est repartie à la hausse en 2009. Une augmentation de 11% par rapport à l’année précédente où elle était de 874 demandeurs.

Les Algériens ont été donc 1 055, dont 16% de femmes, à solliciter la protection de la France lors de l’année écoulée. Un chiffre auquel il faut ajouter celui de 103 mineurs les accompagnant. Parmi les autres
ressortissants du Maghreb, les Algériens arrivent en deuxième position après les Mauritaniens (1 337).
Les Marocains ont été au nombre de 63, les Tunisiens de 46 et les Libyens de 5. Sur les 1 055 demandeurs algériens, seuls 4,3% d’Algériens ont vu leur demande acceptée. C’est le signe que les services français de l’asile ne considèrent plus l’Algérie comme un pays à risque.

Les déboutés ont vocation à être reconduits, selon l’expression consacrée. Plus globalement, la France a enregistré 47 700 demandes d’asile, en hausse de 12%. En 2008, la demande était de 42 500 dossiers, en hausse de 19,9% par rapport à l’année précédente. La tendance se confirme pour 2010 avec une hausse de 18% au 1er trimestre. Après avoir atteint plus de 65 000 en 2004, le nombre de demandeurs d’asile avait baissé à 59 000 en 2005, puis à 39 000 en 2006 et à 35 000 en 2007.

En 2009, 10 373 personnes ont obtenu le statut de réfugié, les taux d’admission les plus élevés revenant aux ressortissants d’Irak (82%), de Somalie (76%) et d’Érythrée (70%). Suivent le Mali (65,5%) et le Sénégal (53,3%), pays réputés “sûrs” mais qui arrivent loin devant l’Afghanistan (37,3%). Ce taux d’admission s’explique par la protection accordée aux jeunes filles menacées d’être excisées au Mali et au Sénégal. La France est la deuxième destination des demandeurs d’asile dans le monde après les États-Unis, et la première en Europe devant l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Proportionnellement au nombre d’habitants, Malte (5,8 demandeurs pour 1 000 habitants), Chypre (3,7) et la Suède (2,6) “restent les pays où la charge des demandeurs d’asile est la plus importante”, selon France Terre d’Asile (FTA). Les Kosovars, dont le pays a proclamé son indépendance en février 2008, sont devenus en 2009 les premiers demandeurs d’asile en France avec 3 048 dossiers déposés. Suivent les Sri-Lankais (2 617), les Arméniens (2 297) et les Congolais de la RDC (2 113). Avec 1 542 dossiers, les Chinois sont entrés dans le “top ten” des demandeurs.

Par continent, c’est l’Europe qui arrive en premier avec 18 700 demandes, suivie de l’Afrique (15 700), l’Asie (10 700), les Amériques (2 500). Les apatrides représentent 160 demandes. Près de la moitié des demandeurs d’asile sont célibataires, des hommes à 73%. Les femmes forment la majorité des demandeurs en situation de rupture (85% de veuves, 63% de divorcées et 62% de séparées).
À fin 2009, le nombre total de réfugiés politiques en France placés sous la protection de l’Ofpra était de 152 442, dont 20 464 Sri-Lankais, 13 122 Cambodgiens, 10 895 Turcs, 10 841 Congolais (RDC), 8 771 Vietnamiens, 8 771 issus de la fédération de Russie et 7 473 Laotiens. En 2009, quelque 1 200 réfugiés ont acquis la nationalité française, un millier d’entre eux sont passés sous le statut de droit commun et une centaine ont perdu la protection car les conditions politiques les ayant conduits à fuir leur pays s’y sont améliorées.