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Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme
LADDH

La peine de mort

La peine de mort, s’est le débat sans fin de ceux qui veulent donner son prix à la vie, et de ceux qui cherchent un sens à la mort.

Le droit à la vie qui ne saurait souffrir de dérogation, est le droit suprême de la personne humaine. Il doit être protégé à partir de la conception, ce qui interdit l’interruption volontaire de la grossesse, sauf pour des raison de santé.

Les Etats musulmans, la convention Américaine des droits humains, retiennent la protection de l’être humain, à partir de la conception. De nombreux Etats démocratiques, ont légalisé l’avortement.

La peine de mort, négation du droit à la vie, acte de terreur et de barbarie, souvent un instrument de répression politique, est inhumaine, cruelle et dégradante.

La suppression délibérée, institutionnalisée, d’une vie humaine par l’Etat, ravale se dernier au rang de l’individu qui ayant subi un dommage, cherche à se venger.

Elle interpelle la conscience collective du peuple Algérien qui ne peut oublier les guillotinés, les fusillés, les suppliciés de la guerre de la libération, tous ceux qui ont été exécutés sommairement, et le calvaire de leurs parents et amis.

Qui peut oublier les guillotinés de la guerre de libération nationale, ces têtes coupées, séparées des corps, qui observent un court instant de leurs yeux à demi fermés, leur patrie, avant de rejoindre l’autre monde.
L ‘exécution des militants politiques fait d’eux des martyrs, et justifie une plus grande violence.

Placer sur le terrain des droits de l’homme, les arguments abolitionnistes de la peine de mort, ont acquis une très grande force de conviction.

La peine capitale comporte toujours le risque d’exécuter des innocents, du fait que la justice rendue par des êtres humains faillibles, et donc nécessairement imparfaite, ne peut éviter de tragiques erreurs.

Ce sont les couches les plus défavorisées de la société, les pauvres, les marginalisés, les exclus, ou les moins capables de se défendre, qui payent le plus souvent le prix du sang exigé par l’Etat, parce qu’ils ne sont pas en mesure prouver leur innocence, du fait de l’inefficacité et de la corruption du système judiciaire, ou du parti pris des juges ou du jury .

La torture psychologique qui résulte de l’attente de l’exécution de la peine de mort, est jugée aussi horrible que les actes mêmes des criminels, car elle engendre un état permanent d’anxiété,

d’angoisse, une souffrance intolérable, exacerbée, du fait que les condamnés sont soumis aux fers, et à toutes sortes de privations : isolement, cellule exiguë, l’inaction forcée, etc.

Le principal argument invoqué en faveur de la peine capitale est qu’elle a un effet dissuasif, et la formule qui revient souvent : « un criminel d’exécuté, cent d’avertis », servirait à effrayer des criminels en puissance. Elle serait nécessaire pour juguler la montée de la criminalité.

Les études menées dans de nombreux pays prouvent le contraire. En dépit de nombreuses exécutions dans le monde, la diminution des grandes affaires de corruption, des crimes économiques, du trafique de drogue ou des crimes de sang, n’a été constatée.

L’autre argument sérieux est qu’elle convient à empêcher que les parents des victimes se fassent elles-mêmes justice, par application de la loi du talion.

Le Coran, sourate El Bakarat verset 177 édicte : « Croyant le talion sera pour nous la rigueur en cas de meurtre : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme ».La sourate El Bakarat verset 175, envisage pour la loi du talion, la possibilité du pardon et de la compensation.

Les exécutions des condamnés à mort étant suspendues par le Haut Conseil D’Etat (HCA) ,un clan du pouvoir opposé à cette décision, aurait décider de regrouper les condamnés à mort, et de les transférer à la prison de Serkadji à Alger, pour les exécuter.

D’habitude c’est l’inverse qui se passe. Ce sont les condamnés à mort détenus dans les prisons de Serkadji et d’El Harrach, qui sont transférés vers les prisons centrales dés leur condamnation.

Le témoignage au procès des accusés, du gardien de prison Bendebagh Abdelguani est éloquent « lors de l’assaut et après la mise hors d’état de nuire des insurgés, 40 détenus ont été tués, alors qu’ils été enfermés à l’intérieur de leur cellules ». il a affirmé « avoir participer à l’évacuation des blessés à l’issue de l’assaut et assisté à leur achèvement systématique par balle ».(1)

Un autre massacre des détenus a eu lieu à la prison de Berrouaguia en 1994. quelques jours après l’attaque par les groupes armés islamiques de la caserne de Boughzoul qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de soldats, une mutinerie à la prison de Beroruaghia s’est soldé par la mort de plusieurs centaines de détenus .

Le président tunisien Ben Ali, qui avait déclaré peu après son arrivée au pouvoir on hostilité à la peine de mort pour réprimer les activités politiques, même illégales, ce fait exécuter par pondaison des islamiques.

Une exécution ne peu rendre la vie à la victime ; ni atténuer la douleur ressentie par sa famille. La peine de mort signifie l’échec de la morale. La question est de savoir quoi faire pour limiter la violence. Il faut s’attaquer aux problèmes sociaux qui aboutissent à la criminalité, enseigner les droit de l’Homme à l’école pour inculquer aux enfants le respect de la vie humaine.

Alger le 1 octobre 2003
Ali Yahia Abdennour

(1)- le journal la Tribune en date du 06-01-199

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