Communiqué commun : FIDH/LADDH

Communiqué commun : FIDH/LADDH

 

La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) qui lui est affiliée, se sont rencontrées au siége de cette dernière à Alger le 06 juillet 2005.
Au cours de leur rencontre, les deux organisations ont passé en revue différents aspects touchant à l’état des droits de l’Homme en Algérie et étudié avec une attention particulière les implications et les jugements à tirer :

1- Du projet d’amnistie générale annoncé pour septembre par le président de la république.
2- Des nombreuses poursuites judiciaires engagées contre la presse.
3- De l’ordonnance portant modification du Code de la famille.
4- de la persistance de l’état d’urgence.

1- Sur le projet d’amnistie générale, la LADDH a exposé ses appréhensions de voir les notions généreuses de pardon, de réconciliation et de recherche de la paix sociale détournées vers des objectifs inavoués qui vont consister à consacrer l’impunité de crimes contre l’humanité à travers une opération plébiscitaire ; et sans préjuger de la teneur du texte que les initiateurs envisagent de soumettre à referendum les deux parties s’accordent pour qualifier toute procédure qui aurait pour finalité de prescrire les crimes contre l’humanité, contraire au droit international.
La FIDH et la LADDH rappellent l’impérieuse nécessité de faire la vérité sur les faits qui se sont produits ces 15 dernières années en Algérie, d’en déterminer les responsables, de rendre justice et d’offrir aux victimes les réparations auxquelles elles peuvent légitiment prétendre.

La FIDH et la LADDH conviennent de conjuguer leurs efforts pour faire respecter ces principes devant toutes les juridictions tant nationales qu’internationales.

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2- la FIDH et la LADDH ont relevé avec inquiétude les poursuites judiciaires contre les journalistes et les entreprises de presse. Elles appellent les pouvoirs publics à respecter et à faire respecter la liberté de la presse et le corps judiciaire à ne pas céder aux pressions de l’exécutif.

3- la FIDH et la LADDH se sont penchées sur l’ordonnance portant modification du Code de la famille et ont relevé que le texte de loi loin de redresser les entorses et les violations contenues dans le précèdent Code du principe d’égalité citoyenne entre l’homme et la femme, principe, pourtant consacré dans la constitution n’a fait au contraire que les reconduire, se bornant à de simples aménagements caritatifs. Les deux parties rappellent que l’Algérie doit se conformer rigoureusement aux conventions internationales en l’occurrence la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et remanier le droit de la famille à la lumière de ces conventions.

4- enfin, la FIDH et la LADDH appellent les pouvoirs publics à lever l’état d’urgence qui perdure depuis 13 ans.

 

Alger le 10-07-05.
FIDH-LADDH