Ksentini dépose son pré-rapport à la Présidence

Dossier des disparus durant les années 1990 :

Ksentini dépose son pré-rapport à la Présidence

par Nabila K. , Le Jeune Indépendant, 29 avril 2004

Le président de la Commission nationale consultative de la promotion et de la protection des droits de l’homme (CNPPDH), Me Farouk Ksentini a déposé, hier à la présidence de la République, un pré-rapport concernant la question des disparus, a-t-on appris de source proche de cette institution.

Le but étant d’informer le président Bouteflika sur le travail effectué jusqu’à présent par la commission chargée de ce dossier. Quant au rapport final, celui-ci devra être remis au chef de l’Etat au plus tard, début mars 2005, et ce, conformément au délai fixé, à savoir 18 mois compter du 20 septembre 2003.

Dans un entretien téléphonique, Me Kesentini a indiqué que son institution s’est basée sur trois axes. Il s’agit des missions d’investigation, de consultation et de réflexion. Pour le président de la CNPPDH, il est important de détecter, de prime abord, le nombre et le sort des disparus pour qu’on puisse ensuite prendre attache avec les pays ayant connu le même problème que l’Algérie afin de connaître et de s’inspirer de leurs expériences dans le traitement de ce dossier.

Sur ce point, Me Ksentini nous a informé avoir consulté certains pays d’Amérique du Sud et d’Afrique. La consultation, a-t-il ajouté, est en train de s’élargir à des personnalités politiques, dont il a refusé de divulguer les noms.

Le président de la CNPPDH a précisé, en outre, que les premières consultations ont eu lieu principalement avec les représentants des familles des disparus, de la société civile et des institutions. Le but de ces entretiens, nous a-t-il déclaré, est d’échanger des idées pour résoudre ce problème épineux qui est «une affaire de tous les Algériens».

«La dernière étape sera celle de la réflexion», a ajouté Me Ksentini qui avait déclaré auparavant que l’élucidation de la question des disparus «pourrait aboutir à des excuses et non à des poursuites judiciaires» contre les auteurs des disparitions et leurs commanditaires.

Me Ksentini avait fait état de 7 200 personnes portées disparus depuis 1992 et a estimé que «l’Etat devrait s’excuser pour tourner la page». N. K.