Intervention des gendarmes a sos disparus

Intervention des gendarmes a sos disparus 

En une semaine, Sos Disparus a vu, à deux reprises, les gendarmes de la brigade de Bab Djedid se présenter dans ses locaux, au 3 rue Ghar Djebilet à Alger. Sos Disparus, préoccupé, tient à alerter l’opinion algérienne et la communauté internationale de cette intrusion du Ministère de la défense dans la vie associative.

Les deux gendarmes, qui se sont présentés jeudi 4 février 2010, un dossier sous le bras, ont d’abord demandé si c’était ici que se trouvait « l’ONG » puis ont voulu parler avec le ou la Président(e). Cette dernière s’étant absentée, les gendarmes s’apprêtaient à remplir une convocation, avant d’hésiter, puis d’indiquer finalement qu’ils reviendraient dimanche. Pour expliquer leur intrusion, ils ont demandé si l’association avait l’agrément en affirmant que trop d’associations qui ne disposaient pas d’agrément s’installaient en toute quiétude en Algérie et qu’il convenait de les identifier.

Dimanche 8 février, l’équipe de Sos Disparus et la Présidente ont attendu toute  la journée la venue des gendarmes mais ce n’est qu’hier, le 9 février, que ces deux gendarmes ont frappé à nouveau à la porte de l’association. Cette fois-ci, ils ont demandé à la Présidente si c’était ici que se trouvait « l’organisation », combien de personnes étaient employées à l’association, s’il y avait d’autres bureaux, avec qui l’association était en contact et avec qui elle travaillait. Avant de répondre, la Présidente a tenu à voir l’ordre de mission justifiant cette visite et ces questions. Les gendarmes ont affirmé que les recherches qu’ils effectuaient entraient dans le champ de compétences de leur brigade mais ils ont été dans l’incapacité de présenter le moindre document officiel. La Présidente a clôt l’entrevue en expliquant qu’elle répondrait aux questions lorsqu’on lui présentera un ordre de mission. Affirmant que c’était son droit, les gendarmes sont repartis.

Sos Disparus, dont les locaux sont ouverts à l’accueil des familles depuis 2001 à Alger, s’étonne des recherches dont l’association est manifestement l’objet actuellement. Quel est l’objectif des autorités au moment où tout est mis en œuvre pour clore le dossier des disparus contre la volonté des familles qui continuent à demander Vérité et justice ? Il est encore plus incompréhensible que des gendarmes, relevant du Ministère de la Défense, se déplacent dans des locaux associatifs pour s’enquérir des activités et des contacts d’une association, le terrain de la vie associative relevant normalement du Ministère de l’intérieur. Le président de la CNCPPDH, au cours d’une entrevue avec une délégation de l’association vendredi dernier, s’est lui-même montré stupéfait de l’intervention des gendarmes à Sos Disparus.

 

Sos Disparus, dénonce les manœuvres exercées à l’encontre de l’association et de ses membres, revendique son droit à la liberté d’association, d’expression et de réunion et appelle au soutien de tous pour lutter contre les récurrentes violations des libertés associatives en Algérie. 

Alger, le 10 février 2010,

Fatima Yous

Présidente, Sos Disparus