La coopération algéro-américaine en nette évolution

Selon le département US du Commerce

La coopération algéro-américaine en nette évolution

El Moudjahid, 26 février 2008

Les relations entre l’Algérie et les Etats-Unis connaissent, ces dernières années, un développement à tous les niveaux, se traduisant notamment par un accroissement du volume global des échanges, selon les derniers chiffres du département américain du Commerce.
Pour les onze premiers mois de 2007, le volume des échanges a atteint un chiffre record de 19,469 milliards de dollars, en augmentation de 23 % par rapport à 2006, précise la même source.
D’après les derniers chiffres de la balance commerciale entre les deux pays, le montant des exportations algériennes vers les Etats-Unis a totalisé, entre janvier et novembre 2007, 17,816 milliards de dollars, marquant une hausse de 15,27 % par rapport à 2006, pour des exportations estimées à 1,653 milliard de dollars, soit une hausse de 49,97 % comparé à la même période 2006. La balance commerciale continue à être excédentaire avec un taux de couverture des importations de plus de 900 % (bien 900 %) et le solde positif, largement en faveur de l’Algérie, a atteint près de 16,163 milliards de dollars.
Cette évolution des échanges commerciaux entre les deux pays, mais surtout l’élargissement progressif des gammes des produits échangés, placent les Etats-Unis, pour la troisième année consécutive, au premier rang des clients de l’Algérie avec une part de marché de plus de 25 % de ses exportations, suivis de l’Italie, de l’Espagne, de la France et du Canada, toujours suivant les analystes du département du Commerce. En tant que fournisseur de l’Algérie, les Etats-Unis occupent la 4e place après la France, la Chine et l’Italie.
« Avec ce nouveau record des échanges commerciaux bilatéraux, record soutenu, par ailleurs, par la hausse des prix du baril de pétrole, l’Algérie vient, pour la troisième fois consécutive, au premier rang des partenaires commerciaux des Etats-Unis au niveau du Maghreb et demeure l’un de leurs principaux partenaires dans le monde arabe », souligne une source diplomatique algérienne à Washington qui relève cependant que « la structure des échanges entre nos deux pays reste dominée par les hydrocarbures qui occupent 99,1 % du volume global ».
Durant les onze premiers mois de l’année écoulée, l’Algérie a donc vendu sur le marché américain, essentiellement des hydrocarbures se répartissant entre produits bruts (14,505 milliards de dollars), produits raffinés (1,963 milliard), gaz (1,299 milliard) et dérivés pour environ 15 millions de dollars, soit au total une augmentation de plus de 12 % dans chaque branche par rapport à 2006.
Au plan des importations, l’Algérie a surtout acheté sur le marché américain des céréales et des produits agricoles, dont 207,611 millions pour le maïs, du blé (188,994 millions de dollars), des pièces de rechange pour machines industrielles (202 millions de dollars), des huiles industrielles (149 millions), des produits métalliques finis (93,554 millions) et des équipements électriques (45,790 millions).
Le caractère stratégique des relations entre l’Algérie et les Etats-Unis a grandement contribué au renforcement des relations de coopération et de partenariat entre les deux pays. Il a surtout permis de mettre en valeur les atouts du pays notamment dans la contribution à la sécurité énergétique des Etats-Unis.
Sur ce point, l’Algérie demeure l’un des principaux fournisseurs en pétrole et gaz des Etats-Unis, avec quelque 721.000 barils/jour de pétrole exportés vers ce pays et la fourniture d’environ 5 % de ses besoins en GNL.
En termes d’investissement dans le secteur des hydrocarbures, l’Algérie reste le deuxième récipiendaire d’investissements américains dans le monde arabe derrière l’Arabie Saoudite.
Au plan de la coopération gazière, les deux pays travaillent au développement de nombreux projets de partenariats, notamment dans la distribution, tandis que l’industrie gazière algérienne est intéressée par l’augmentation de ses parts sur le marché gazier américain pour les porter à hauteur de 20 % d’ici à 2015 et devenir ainsi un des premiers fournisseurs des Etats-Unis en la matière.
Par ailleurs, les compagnies américaines, comme Exxon Mobil, ciblent le projet de construction de la grande raffinerie de Tiaret.
Dans le domaine de l’énergie électrique, rappelle-t-on, la compagnie américaine General Electric a décroché en mai 2007, deux des cinq projets de réalisation de centrales électriques en Algérie (projets dÆAlger et Annaba).
Cette compagnie, l’une des plus importantes entreprises des Etats-Unis et dans le monde, est aussi impliquée dans la réalisation de l’unité de dessalement d’eau de mer du Hamma (Alger) qui vient d’être mise en service.
« Les autorités des deux pays ne cachent pas leur volonté d’œuvrer à l’établissement des mécanismes à même de permettre la diversification de leurs relations à travers leur extension au champ hors hydrocarbures », indique la même source qui affirme que le marché algérien « recèle plusieurs créneaux d’investissement qui intéressent les opérateurs économiques américains ».
Les deux pays qui ont, selon plusieurs analystes à Washington, « une importante convergence d’intérêts », enregistrent, depuis 2001, surtout après la visite effectuée aux Etats-Unis, en juillet de la même année, par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, « une amorce nouvelle » et « une évolution dans le sens positif » de leurs relations.