Les travailleurs de SNVI réclament le départ de leurs dirigeants

Algérie – Les travailleurs de SNVI réclament le départ de leurs dirigeants

Ahmed Yachi, Maghreb Emergent, 05 Mars 2011

Les travailleurs de la SNVI ne font plus confiance aux managers de l’entreprise. Depuis mardi, ils réclament un changement de l’équipe dirigeante pour éviter « le bradage » de l’usine. La production du complexe a continué de chuter en 2010. Une situation opposée àcelle du complexe sidérurgique d’El Hadjar où la section syndicale exige le retour du staff technique d’Arcelor Mittal Annaba qui a quitté les lieux depuis vendredi 25 février.

 

La confiance semble irrémédiablement rompue entre les travailleurs et les dirigeants de SNVI dans le complexe la zone industrielle de Rouiba. L’équipe dirigeante de Mokhtar Chahboub est accusée de mener l’entreprise vers la faillite. «Comment accepter que l’entreprise se contente de produire 30 % seulement de ses capacités au moment où l’Etat a mis tous les moyens pour amorcer une véritable relance dans la production ?», s’interroge Mohamed Meziane Benmouloud, secrétaire général du syndicat. Il a, par les chiffres, indiqué, dans une déclaration à la presse que la production de la SNVI connaît une régression «inquiétante». Elle est passée de 7 000 véhicules à 1 200 véhicules par an. Le syndicat de la SNVI avertit également sur un très probable échec du plan de relance. «Il faut éviter que ce projet de relance sombre dans l’échec. Ce qui risque de mettre en péril la pérennité de l’outil de travail», s’inquiète le SG du syndicat de l’entreprise. Le P-DG de la SNVI annonçait, il y a une semaine, que le groupe comptait se rattraper en 2011 en consolidant des bénéfices minimalistes réalisés en 2010. M Chahboub a pris sur lui de faire une prévision de bénéfice de 23 milliards de dinars en 2011 contre 17 milliards de dinars en 2010. L’espoir de M. Chahboub repose sur les dernières mesures prises par l’Etat. Ces mesures portent sur l’assainissement des dettes de l’entreprise (62 milliards de dinars) et un plan de redressement pour lequel l’Etat a consacré 12,5 milliards de dinars pour ces cinq prochaines années. Les syndicalistes de SNVI Rouiba ont organisé une journée d’action mardi dernier à l’appui de leurs revendications avec à la clé le départ du PDG de la tête de la grande boite publique de la mécanique.

La défiance déclarée du collectif des travailleurs vis-à-vis du management de SNVI tranche avec l’attitude de la nouvelle direction syndicale à Arcelor Mittal Annaba. « Nous lançons un appel au groupe ArcelorMittal afin d’activer le retour du directeur du directeur général Vincent Legouic et de son staff pour reprendre la feuille de route que nous avons tracée ensemble », peut-on lire dans le communiqué cosigné par Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat, et Abdelmadjid Bouraï, président du comité de participation. Le directeur général d’ArcelorMittal Vincent Le Gouic est annoncé de retour à Annaba pour la journée de dimanche 6 mars pour prendre part aux travaux du Conseil d’administration de crise prévu le même jour. Son retour a été vivement réclamé par la section syndicale du complexe et le Conseil de participation. Au nom du syndicat, Smaïn Kouadria soutient que « seul le retour du staff dirigeant est en mesure de nous permettre la réalisation de la feuille de route tracée ». La feuille de route évoquée par le syndicat est axée sur le lancement de l’investissement et la création de conditions optimales à sa réussite.