Le SNPSP réagit à l’interdiction de sa grève : La décision de la justice est illégale

Le SNPSP réagit à l’interdiction de sa grève : La décision de la justice est illégale

par Kahina Benarab, Le Jeune Indépendant, 3 mai 2007

Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) juge illégale la décision de la chambre administrative du tribunal de Sidi M’hamed d’interdire la grève de trois jours à laquelle il a appelé. Le président de ce syndicat, M. Bensebaïni Salah, a déclaré être prêt à faire valoir à nouveau les revendications du syndicat devant la persistance du silence de la tutelle.

Ce dernier, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier, a fermement critiqué la politique du dialogue et de concertation des responsables du ministère de la Santé qui, selon lui, ont bafoué les lois de la République, notamment la loi 90-02.

Le Dr Bensebaïni a évoqué les motifs qui ont poussé les praticiens à appeler au débrayage prévu les 6, 7 et 8 mai, notamment le retard de la réponse de la tutelle quant à la satisfaction de la plate-forme de revendications ainsi que la situation «explosive» qui prévaut dans quelques centres sanitaires du pays.

Il a indiqué qu’il y a eu une mauvaise prise en charge de la part du ministère de la Santé, et ce en dépit «des réunions de travail, la dernière tenue au mois de janvier dernier avec le ministre lui-même qui a ordonné à ses collaborateurs d’agir en conséquence et plus vite», souligne le docteur Bensebaïni.

Il a été décidé, rapporte ce même orateur, d’installer une commission mixte pour prendre en charge les revendications du syndicat et de travailler en commun accord entre les deux parties pour l’élaboration du statut particulier. «Hélas, depuis des mois, rien n’a été fait», regrette le président du SNPSP.

Fustigeant les responsables de la DRH du ministère, le président du Syndicat des praticiens a fait part d’un rapport «fallacieux» transmis au ministre, suite à quoi il les a poursuivis en justice après le dépôt du préavis de grève.

«Nous avons été sommés d’arrêter la grève avant même de l’avoir entamée», explique-t-il. Au lieu, a-t-il ajouté, d’inviter le syndicat à une séance de concertation dans le but de trouver un terrain d’entente pour régler le différend, «d’autant plus que nous avons déposé le préavis, comme le stipule la loi, nous avons été surpris par une plainte déposée auprès du tribunal».

Le Dr Merabat, SG du syndicat, a évoqué, de son côté, la valorisation de quelques revendications auxquelles aspirent les praticiens, telle la revalorisation de la prime de garde et la finalisation, en concertation avec les premiers concernés de la santé pour l’élaboration du statut particulier.

Le SG du SNPSP a souligné que des réunions de concertation avec la base, avec d’autres syndicats de la santé et syndicats autonomes des secteurs différents, sont en train de se préparer afin de faire aboutir leurs revendications. Il a appelé, par ailleurs, sa base adhérente à rester mobilisée et unie autour du syndicat dont «la justesse des revendications est d’une légitimité universellement reconnue».

K. B.