Une augmentation du SMIG de 5.000 dinars pour la prochaine tripartite

Face à la détérioration du pouvoir d’achat des Algériens, évitons le populisme

Une augmentation du SMIG de 5.000 dinars pour la prochaine tripartite

El Khabar, 6 septembre 2009

1.-Je suis conscient qu’au vu des prix sur le marché, et avec un SMIG de 12.000 dinars , certains retraités touchant entre 6000/8000 dinars , sans compter les autres charges eau électricité car une voiture est un rêve, il est de plus en plus difficile pour la majorité des ménages algériens d’assurer l’équilibre nutritionnel indispensable à l’équilibre du corps humain car manger que du pain et du lait expliquent en partie à la fois la faiblesse de la productivité du travail et la consommation excessive de médicaments dont les importations ont dépassé pour 2007/2008 plus de un(1) milliard de dollars US, une des plus forte consommation par tête d’habitant du monde et que l’idéal serait un SMIG pour un ménage de 4/5 enfants au minimum de 36.000 dinars soit trois fois le SMIG actuel. Pour les couches moyennes en voie de disparition, que reste t-il pour un cadre moyen, un ingénieur ou un professeur d‘université percevant entre 400/700 euros en fin de carrière après avoir payé également les factures salées de l’électricité, et de l’eau, du téléphone, l’essence et les réparations de la voiture, des intérêts s’il a contracté un prêt.

2.-Je suis conscient également de ce paradoxe, un Etat riche du essentiellement à un don de Dieu les hydrocarbures, et non à la bonne gouvernance et une population de plus en plus pauvre où l’on brandit régulièrement avec fierté devant la population qui a une culture économique faible , des réserves de change à la télévision officielle ENTV qui ne comprend pas qu’elle ne puisse pas en profiter immédiatement .Car, il est difficile après l’erreur politique d’avoir triplé le salaire de certains hauts fonctionnaires qui pourraient en partie s’expliquer mais pas ceux des députés et sénateurs (25 fois le SMIG actuel) délaissant ceux qui produisent de la valeur directement les ingénieurs, cadres et ouvriers ou indirectement ceux de l’éducation et de la santé , de demander à l’immense majorité un sacrifice , d’autant plus que l’on assiste à une concentration excessive du revenu au profit d’une minorité rentière non productrice de richesses.

3- Comme je suis conscient que les tensions sociales sont atténuées actuellement artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions pour la farine, la semoule et le lait et une somme colossale des transferts sociaux représentant plus de 10% du PIB (plus de 10 milliards de dollars 2007/2008) mais mal gérés et mal ciblés qui ne profitent pas toujours aux plus démunis, tensions sociales de plus en plus criardes avec l’individualisation qui sont également atténuées par la crise du logement qui renforce la solidarité familiale (même marmite, mêmes charges), l’emprise de la sphère informelle qui sert de sous pape de sécurité ainsi que les emplois rentes(on fait et on refait les trottoirs).

4.- Mais, il ne faut verser dans la démagogie et le populisme car un triplement du salaire dans la conjoncture actuelle entraînerait une dérive inflationniste incontrôlable qui pénaliserait les couches sociales les plus vulnérables, remettant parallèlement en cause les équilibres macro-économiques acquis grâce au sacrifice de longues années de la population algérienne et par là freinant tout investissement inducteur. Inflation qui serait non maîtrisée due à la faiblesse de Etat régulateur qui suppose des compétences qui sont marginalisées au profit de rentes, qu’il y a lieu de ne pas confondre avec le tout Etat des années 1970, suicidaire pour le pays, solution de facilité pour les bureaucrates en panne d’imagination, inflation. Car au-delà de 18.000 dinars, et comme la productivité du travail en Algérie , en moyenne, selon le rapport de l’OCDE 2007, étant une des plus faible du monde, bon nombre d’entreprises ne pourraient pas supporter cette hausse des salaires et se réfugieraient inéluctablement dans la sphère informelle déjà florissante. Aussi, l’augmentation devrait être selon mes calculs à 5.000 dinars lors de la prochaine tripartie, soit un SMIG de 17.000 et c’est la proposition que je fais au gouvernement.

6.-En effet, selon les statistiques officielles des pouvoirs publics, la population active évolue au taux de 2,5% depuis 1999 et est estimée à 10,51 millions en milieu d’année 2007 et la population occupée s’élèverait à environ 9,27 millions, soit une augmentation de 2,9% par rapport à 2006. Donc si l’on prend l’hypothèse que seulement 5 millions de personnes seront concernées et avec les dernières mesures de permanisation, le nombre si l’on s’en tient aux données officielles d’ailleurs souvent contradictoires, serait supérieur à 5 millions, (fonction publique, tout le secteur économique public et privé et donc que 4,27 millions est dans la sphère informelle) , l’augmentation de 500 dinars du SMIG engendrera une injection additionnelle annuelle de la masse salariale de 300 milliards de dinars soit au cours actuel 4 milliards de dollars et représenterait 3% du PIB inclus les hydrocarbures. Vouloir tripler le salaire comme le recommande l’UGTA et le parti des travailleurs équivaudrait donc à multiplier par cinq (5) ce montant soit 1500 milliards de dinars, (plus de 20milliars de dollars par an) ce qui est économiquement impossible au vu de l’état des finances publiques algériennes D’ailleurs par rapport au montant proposé de 5000 dinars on peu émettre deux hypothèses :
-première hypothèse statut quo actuel : l’impact serait l’augmentation du taux d’inflation entre 1 et 2 points et plus de 4 à points si on triple les salaires avec le risque d’un processus cumulatif pouvant aller au doublement, voire au triplement .
-secondaire hypothèse : rationalisation des dépenses publiques avec des économies de gestion entre 10 et 15%, bonne gouvernance et augmentation la productivité sociale du travail, cette augmentation serait absorbé dans le temps ayant peu d’impact sur le niveau d’inflation.

5.-C’est que l’amélioration du pouvoir d’achat et donc l’augmentation des salaires passe par une gestion rationnelle et la maîtrise de la dépense publique,dont la mauvaise gestion et le gaspillage sont à l’origine, pour l’essentiel du retour de l’inflation depuis 2007, l’Etat devant donner l’exemple loin des dépenses de prestiges,la puissance et le respect d’une Nation se mesurant en ce XXIème siècle par rapport à son poids économique comme en témoignent les pays émergents, une lutte concrète contre la corruption source de démobilisation générale , une élévation de la productivité sociale et de la production hors hydrocarbures autonome de la section rente des hydrocarbures qui irrigue actuellement l’ensemble de la société : richesses factice, 80% des 5/6% de taux de croissance hors hydrocarbures sont fonction des hydrocarbures et un écroulement des cours entraînerait des licenciements massifs au niveau de ces segments,notamment au niveau des infrastructure et du bâtiment. Tout cela renvoie fondamentalement à l’urgence d’une gouvernance rénovée par une grande moralisation de l’Etat, réhabilitant l’entreprise et son fondement le savoir, en fait l’accélération de la réforme globale en panne, conciliant l’efficacité économique et une profonde justice sociale dans le cadre des nouvelles mutations mondiales au sein de l’espace euro- méditerranéen et arabo-africain espace naturel de l’Algérie, évitant l’utopie de l’isolement

 

06-09-2009

 


La tripartite, un faire-valoir

Les augmentations de salaires toujours imposées par la rue

Les différents chefs de gouvernements qui se sont succédés au pouvoir n’ont jamais pris en considération des critères objectifs dans la définition du SMIG. Au lieu de normes scientifiquement établies ce sont plutôt d’autres considérations qui président à un tel examen.
L’effervescence du front social semble être, dans le cas d’espèce, un facteur déterminant. Ainsi, en 1991 le SMIG a été relevé dans des circonstances politiques très difficiles. A l’époque les injonctions de la banque mondiale et du FMI avaient obligé le chef du gouvernent, de l’époque, à procéder à la dévaluation du dinar et à adopter un programme d’austérité. L’Algérie est au bord de la cessation de paiement. Entre 1990 et 1992, le taux de croissance oscillait entre 1.2 et 1.3%. En avril 1992, le gouvernement de Ghozali avait décidé d’augmenter le SMIG à 2500 dinars. Le gouvernement de Réda Malek l’a relevé, ensuite, à 4 mille dinars au mois de janvier 1994 alors qu’une deuxième dévaluation du dinar à un taux de 39% avait été décidée. Selon les statistiques officielles, la productivité avait baissé de 14%, entre 1989 et 2004. Au mois de mai 1997, le SMIG a été augmenté à 4800 dinars et 5400 dinars, au mois de janvier 1998 et a atteint 6000 dinars au mois de septembre 1998. De son coté, le dinar a continué sur le même rythme de dévaluation, le dollar s’échangeait, en 1996, contre 56 dinars. Par ailleurs, les années 2000 ont enregistré trois augmentations successives en 2001, 2004 et 2007 et ce grâce
à l’embellie des prix du pétrole. 2000 Dinars à chaque augmentation.
Le niveau de vie des algériens ne s’est pas amélioré pour autant car peu d’entre eux bénéficient réellement de la rente pétrolière.

 

06-09-2009
Par H.S/ Traduit par R.K



Les syndicats autonomes exigent un SMIG de 33 milles dinars

Un mouvement de protestation, le jour même de la réunion de la tripartite

La rencontre prévue entre le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale ne constitue pas un « évènement » pour les syndicats autonomes, car ils considèrent qu’une éventuelle rencontre de la tripartite ou bien la bipartite comme des « comprimés calmants », même si un dossier aussi important sera débattu, en l’occurrence la révision du SMIG.

Selon les syndicats autonomes, l’intention du gouvernement de traiter le dossier du SMIG, annoncée par le ministre du travail, M. Taib Louh, lors de l’ouverture de la session d’automne du Parlement, les travailleurs ne profiteront pas d’un tel débat. Les expériences vécues démontrent que les dernières rencontres de la tripartite n’ont pris aucune décision au profit des travailleurs.
Dans ce cadre, l’ensemble des syndicats autonomes considère, que le SMIG doit être élevé à 33 mille dinars.
De son coté, le chargé de la communication du syndicat national du personnel de l’administration publique, Snapap, M. Hadj Djilani, a indiqué que les dossiers qui seront débattus au cours de la rencontre prévue sont « importants », mais malheureusement, ces dossiers perdent de leur importance, parce que le gouvernement, comme d’habitude, se retrouvera en face d’un seul partenaire social, qui ne représente que quelques travailleurs, notamment dans la fonction publique.
Dans ce contexte, le secrétaire général du syndicat national du personnel de l’éducation, Cnapest, M. Nouar Larbi, a annoncé qu’il n’attend pas grand-chose de la rencontre de la tripartite, « nous sommes toujours dans l’ère du pacte social et économique, qui a mis fin à tout les mouvements de protestation, et qui a été signé par Sidi Said », a ajouté le même interlocuteur.
De sa part, le représentant du conseil des lycées d’Alger, a révélé qu’une réunion nationale regroupant les représentants des syndicats autonomes, sera tenue dans la même journée de la rencontre de la tripartite, alors que le syndicat algérien des paramédicaux, SAP, a considéré que la politique adoptée par le gouvernement ne règle pas les problèmes des travailleurs.

 

06-09-2009
Par M.CH/ Traduit par R.K



La décision est entre les mains de Bouteflika

La tripartite en Algérie, une simple formalité

Ce cadre organisationnel codifié par les statuts du bureau international du travail n’est toujours pas respecté, comme il convient, par la tripartite algérienne.

Bien qu’elle a à son actif 13 sessions depuis son officialisation en 1992, les réunions de la tripartite, qui associent le gouvernement, le syndicat et le patronat, n’arrivent toujours pas à se tenir d’une façon régulière. C’est à chaque fois le gouvernement qui décide de la date et de l’ordre du jour. Ces trois parties ne sont, donc pas, en mesure de convenir ensemble, ne serait-ce qu’une date de leur rendez-vous. Dix-huit ans après la première réunion, la tripartite manque toujours de maturité, en matière de dialogue institutionnel entre le gouvernement, l’UGTA et les organisations du patronat public et privé. Ce cadre organisationnel codifié par les statuts du bureau international du travail n’est toujours pas respecté, comme il convient, par la tripartite algérienne. Il apparaît, ainsi, que seules les grèves, l’effervescence du front social ou encore les fluctuations des cours du pétrole qui sont à même de constituer des critères de convocation d’une réunion de tripartite. Depuis 1991, seuls quatre chefs de gouvernement, parmi les neuf qui se sont succédés ont réussi à tenir une réunion de la tripartite. Ce qui prouve bien que ce les circonstances exceptionnelles qui fixent la date de ces réunions. Par ailleurs, le manque de la régularité de ces réunions n’est pas la seule carence. Il y a aussi le non respect des décisions approuvées et signées par les différentes parties.
On peut citer plusieurs décisions qui sont restées lettres mortes.
Comme par exemple la création d’une caisse nationale de garantie des salaires ou encore l’installation d’un office économique et sociale, dont le projet avait été approuvé le 10 octobre 2003. Une réunion tenue en 2005 avait même recommandé de maintenir le dialogue social entre les partenaires avec une réunion mensuelle. Bien entendu, aucune réunion ne s’est tenue après. Et si les réunions de « tripartite » sont considérées par l’Organisation mondiale du travail comme un cadre idéal de négociations et de décisions relatifs au monde économique notamment celle concernant l’augmentation des salaires, et le partage des bénéfices. Il faut ajouter aussi que depuis 2001, le Président de la république n’a cessé d’accaparer tous les pouvoirs et toutes les décisions. Depuis, tous les accords relatifs aux questions salariales ne sont validés que par le Chef de l’Etat qui en 2003 a jugé bon de revoir à la baisse le point indiciaire des grilles de salaires. En d’autres termes, la tripartite est bien soumise à la seule volonté présidentielle.


La « tripartite » un concept importé

Inspirée des économies libérales, la notion de « tripartite » est une conception importée du monde occidental. De même que « la société civile » d’ailleurs. Ces concepts sont associés aux principes démocratiques et tendent à améliorer, en général, le climat politique et social. Le problème chez nous est que de telles notions ont été vidés de leur substance puisque appliqués selon une certaine culture politique. Jusque-là, les réunions de la tripartite ont échoué à promouvoir la responsabilité sociale du secteur privé. Certains de nos patrons qui profitent de la rente se comporte parfois d’une manière puérile comme un enfant gâté.

 

06-09-2009
Par H.Slimane



Tripartite ou pas

Le gouvernement inefficace face aux problèmes sociaux

Depuis l’adoption du principe de réunions périodiques de la tripartite, le gouvernement n’a toujours pas réussi à faire des propositions relatives à une véritable politique de l’emploi en Algérie. Il n’ y a toujours pas eu, dans ce cadre, des idées efficientes pour promouvoir les entreprises publiques. Les débats se sont toujours focalisés sur les dossiers déjà étudiés. Dans ce contexte, l’accalmie sociale, sécuritaire et politique, a permis au gouvernement d’imposer comme priorité de la paix civile au détriment des questions sociales. Le gouvernement n’a, d’ailleurs jamais montré une volonté à donner un souffle nouveau aux réunions de la tripartite en dehors des dossiers habituels. Ainsi, la tripartite n’a jamais fait preuve de sérieux en matière de solutions aux problèmes économiques en suspens depuis quelques années.

 

06-09-2009
Par A.L/ Traduit par R.K