Communiqué de presse de Khaled Mokhtari

Mr Khaled Mokhtari
Président de l’Union Nationale des personnels de la Justice -Algérie
Ex-Secrétaire National Autonome des Personnels de l’Administration Publique
Réfugié Politique

COMMUNIQUE DE PRESSE

Je poursuis avec intérêt la situation des libertés publiques et syndicales en Algérie et ce qu’elles subissent comme représailles et violations de la part du clan gouvernant le pays. Celui-ci utilise dans cette campagne son outil privilégié de répression – l’appareil judiciaire – qui se prétend autonome et indépendant des cercles de la prise de la décision politique et sécuritaire .

Cette situation s’empire d’un jour à l’autre et n’épargne ni la presse indépendante , ni les syndicats autonomes , ni même les citoyens qui défendent leur droit à une citoyenneté digne.

A plusieurs occasions j’ai fait des déclarations pour dénoncer notre appareil judiciaire qui ne jouit d’aucune indépendance étant au service du pouvoir en place. Ses décisions sont télécommandées et orientées d’en haut par des personnes qui considèrent que le système judiciaire doit être à leur service et non au service de la Justice. Mes déclarations sur le rôle des magistrats ne se voulaient pas outrageantes mais se basaient sur le constat d’une réalité amère qui règne dans ce secteur depuis longtemps et qui reflète un état de défaillance morale dont souffre notre justice instrumentée au profit des clans et de leur protégés .

L’appareil judiciaire Algérien agit aujourd’hui dans le but de faire taire toute opinion opposéeà celle de l’actuel pouvoir qui se veut seul dépositaire de la vérité absolue réduisant le rôle de la société civile et des citoyens à celui d’électeurs cautionnant des décisions prises dans les salons du pouvoir.

C’est ainsi que nous sommes témoins d’une campagne acharnée et immorale contre les syndicalistes autonomes dans le but de les aligner dans les rangs des élèves disciplinés du pouvoir selon un programme machiavélique et néo-franquiste excluant l’autre de l’existence après lui avoir imposé le mutisme .

Les Syndicalistes du SNAPAP sont un exemple a retenir du fait leur nombre défilant devant les juges d’instruction pour des affaires non fondées d’un point de vue purement juridique. C’est le Syndicat lui même qui est menacé de disparaître sous ces coups incessants de l’appareil judiciaire.

L’Union Nationale des Personnels de la Justice a subi de graves préjudices en s’attaquant à moi en tant que Président, me privant de tous mes droits à une comparution juste et équitable , me reniant la qualité syndicale et me réduisant en un vulgaire truand ou bandit sans que je connaisse les véritables commanditaires de cette mascarade judiciaire.

Le voilà, ce système judiciaire qui sur instruction des résidents des villas de Paradou et de Hydra s’attaque à d’autres confrères, cadres de SNAPAP et à leur tête le frère militant CHICOU MOURAD Président de l’Union Nationale de la Protection Civile qui sera traduit devant la justice le 13 Septembre 2006 pour les mêmes faits qui m’ont été reprochés. Il risque, lui aussi, de payer cher les principes qu’il respecte, pour la simple raison qu’il a voulu défendre les intérêts moraux de ses collègues.

Malgré le fait que l’Algérie a ratifié les Conventions Internationales relatives au libre droit d’exercice syndical sous la coupe de l’Organisation Internationale de Travail et malgré le fait que la Constitution Algérienne de 1996 stipule dans ses dispositions que le juge est soumis au traité ratifié par l’Algérie avant même qu’il ne le soit devant la loi qu’il doit appliquer, et que le traité et/ou la convention prime sur la constitution, ces principes sont superbement ignorés par notre système judiciaire lors des comparutions des syndicalistes du SNAPAP ou autres syndicalistes autonomes.

Ces conventions demeurent donc sans aucun intérêt du fait que ces juges n’appliquent que les consignes qui leur sont données. Ces abus et cette violence judiciaires ne s’arrêtent pas du fait que depuis l’apparition d’ une pseudo-dissidence créée à l’occasion des élections présidentielles 2004 pour nous imposer le soutien d’un candidat contre les autres. Le comportement du système judiciaire indiquait clairement qu’il a pour mission de casser le syndicat en faisant régner la peur et la terreur dans les rangs de ses cadres pour renoncer à leurs droits dont celui d’exercer leur capacité d’usage et leur droits politiques et d’un autre coté délégitimer l’organisation en la réduisant à un syndicat qui gère ses conflits et qui n’a aucune représentativité.

Les exemples sont nombreux où nous constatons que les juges du Tribunal d’El Harrach ignorent volontairement le principe juridique énoncé dans le code de procédure pénale qui stipule que « dans le cas d’action complexe on ne tranche pas dans l’action civile avant de trancher dans l’action pénale », aussi bien qu’ils ignorent le principe de l’autorité de la chose jugée .

Cette situation d’entrave aux libertés publique et syndicale est le résultat évident de l’immixtion illimitée et indéterminée du pouvoir exécutif et sécuritaire dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire algérien qui est incapable de constater le juste de l’injuste ou de discerner ses propres maux du fait les anomalies et le flou qui prédominent son fonctionnement. En conséquence, les magistrats sont pris en otage et qui ne parviennent pas à agir en toute âme et conscience du moment qu’eux aussi sont en leur majorité victime de cette politique machiavélisme et néo-franquiste qui a réduit le rôle du CSM en une simple annexe du ministre de la justice qui exerce abusivement l’autorité de l’exécutif sur le judiciaire .

Devant une telle situation alarmante je ne peux que dénoncer et condamner ces pratiques autoritaires et immorales qui ne sont pas dignes d’un pouvoir qui se vente d’une démocratie mais qui gère le pays par les représailles, lesmenaces, l’exclusion impliquant l’appareil judiciaire qui est synonyme de répression et de la corruption au milieu du mutisme complice et totale d’une classe politique qui ne veille qu’à ses profits. A cette occasion j’affiche ma volonté de militer jusqu’à la fin de mes jours pour que le respect des libertés et des droits de l’homme soit imposé en tant qu’une exigence populaire et non pas un don ou une charité faite par les centres de la décision politique et sécuritaire.

Gloire au martyres du changement et de la démocratie des évènements d’Octobre 88 , et vive une Algérie Libre et démocratique

Fait en France , le vendredi 28 Juillet 2006

Khaled Mokhtari Président de l’Union Nationale des Personnels de la Justice
Réfugié Politique