80% des agents de la Protection civile croulent sous le poids de la dette

Selon les résultats d’une étude réalisée par le SNAPAP

80% des agents de la Protection civile croulent sous le poids de la dette

El Watan, 10 septembre 2009

Les agents de la Protection civile vivent dans la précarité la plus totale. Ils s’endettent pour manger. La situation est alarmante !

Selon une enquête réalisée par le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap), au moins 80% des agents de la Protection civile souffrent sous le poids de la dette. Cette proportion, révèle cette étude dont les résultats ont été rendus publics hier, recourt, non pas à des crédits bancaires, mais à l’endettement traditionnel auprès d’un frère, du père où d’un proche. « Cette étude, la première du genre à être réalisée sur la situation socioprofessionnelle des agents de la Protection civile, lève le voile sur le marasme social dans lequel se débattent les membres de cette corporation. Ces derniers vivent dans la précarité la plus totale », souligne-t-on dans le document. Selon les résultats de l’enquête en question, très peu d’agents contractent des crédits auprès des banques. Les crédits auxquels recourent les agents de la Protection civile sont divisés, selon l’étude, en trois catégories : « La 1ère concerne les crédits consacrés aux dépenses nécessaires pour couvrir les produits alimentaires les plus essentiels, les factures d’électricité et d’eau, etc. 60% des agents figurent dans cette case. Dans la seconde catégorie, où sont classés 15% des agents de la Protection civile, on retrouve les crédits relatifs à la location et la réfection des vieilles maisons. Seul 5% des agents s’endettent pour acheter une voiture. » Ces données confirment que cette catégorie de travailleurs n’a plus le droit à une vie décente. « La majorité des agents que nous avons interrogés vivent avec des dettes.

Ce qui a un impact négatif sur l’état d’esprit des travailleurs de la Protection civile », note le même document. Cette situation est vivement critiquée par la fédération de la Protection civile. « C’est une véritable humiliation pour les agents de la Protection civile. Est-il normal de voir cette catégorie de travailleurs, qui risquent quotidiennement leur vie pour sauver celle des autres, vivre en dessous du seuil de pauvreté ? », interroge le syndicat qui réitère, par la même occasion, son appel à la satisfaction des vieilles revendications des travailleurs qui n’ont toujours pas été examinées. Ces revendications portent, rappelle l’organisation syndicale, sur l’étude du dossier des heures supplémentaires, la revalorisation de la prime accordée aux épouses femmes au foyer, la consécration d’une prime de risque de maladie contagieuse et l’octroi d’un logement de fonction aux agents de la Protection civile. « Le régime indemnitaire des agents de la Protection civile n’est toujours pas ouvert », ajoute encore la même source. Le syndicat, ajoute-t-on dans le même document, exige la revue du statut particulier des agents de la Protection civile « élaboré, selon cette source, par l’administration sans la participation des travailleurs ».

Par Madjid Makedhi