Retour sur les événements de Sidi Abbad

Retour sur les événements de Sidi Abbad

Une vingtaine de personnes toujours en détention, selon les habitants

Par Yassine Mohellebi, Le Jeune Indépendant, 14 décembre 2008

Une vingtaine de personnes, selon des témoins rencontrés sur place à Sidi Abbad, seraient toujours en détention suite à l’émeute déclenchée jeudi passé. Une information qui n’a pu être confirmée par les autorités concernées.

La grogne des citoyens du quartier de Sidi Abbad, dans la commune de Tessala El-Merdja, s’est traduite, jeudi dernier, par une émeute et le blocage de la RN1 reliant Alger à Blida.
«Sommes-nous des Algériens ?» s’interroge une jeune, la trentaine passée. Une interrogation qui résume le calvaire d’une population laissée pour compte, à se fier à ces jeunes mais aussi à l’état déplorable de leur cité qui compte quelque 8 000 âmes. Une route complètement défoncée, de l’eau potable mélangé avec des eaux usées, une absence flagrante d’infrastructures vitales, des coupures fréquentes d’électricité… Et comme si cela ne suffisait pas, les habitants de Sidi Abbad sont quotidiennement obligés de parcourir quelque six kilomètres pour rallier la station de bus, sinon, ils sont forcés de franchir l’autoroute, au péril de leur vie.
Les habitants de cette cité sont unanimes à déclarer que le dialogue avec les autorités locales n’existe pas. Ce que M. Belkheiri, président de l’APC de Tessala El-Merdja, nie. «On a organisé une réunion avec les citoyens de cette cité le jeudi précédant les événements», a-t-il affirmé. M. Belkheiri a estimé que les travaux visant à remettre en état la route sont à 60 % de réalisation. «Il ne manque que le goudronnage que nous avons dû reporter pour cause d’intempéries», a-t-il déclaré. Le P/APC, qui parle du lancement de pas moins de 9 projets dans le domaine de l’environnement, a déclaré que les enveloppes financières sont prêtes pour, entre autres, l’extension du réseau d’AEP, la rénovation de celui de l’assainissement, l’aménagement de la piste et la construction d’une passerelle au niveau de l’autoroute. M. Belkheiri a abordé un autre problème, celui du transport.
Les habitants de cette cité y sont singulièrement confrontés et le P/APC a souligné qu’une vingtaine de citoyens avaient trouvé la mort en prenant le risque de traverser l’autoroute : «Il y a vingt jours, on a enregistré un autre cas de décès sur la RN1.» Y. M.