Emeutes d’Oran : 265 inculpés attendent leur procès

Emeutes d’Oran : 265 inculpés attendent leur procès

par H. Saaïdia, Le Quotidien d’Oran, 10 août 2008

Le procureur général de la cour d’Oran, M. Sâadallah, a affirmé au Quotidien d’Oran que « les dossiers des personnes impliquées dans les émeutes ayant ébranlé la ville d’Oran, fin mai dernier, sont toujours en cours de traitement par la justice, en conformité totale avec les dispositions du code de procédure pénale », démentant « toute allégation d’un prétendu dépassement du délai légal de la détention provisoire » des personnes inculpées. Le procureur général a souligné qu’« en aucun cas, il y a détention arbitraire, puisque nous n’avons pas dépassé, loin s’en faut, le délai légal de la première tranche de détention préventive, à savoir quatre mois à compter de la date de placement effectif sous mandat de dépôt ». « Ce délai, a-t-il fait savoir, arrivera à échéance, fin septembre prochain, et au cas où il serait nécessaire de maintenir encore les accusés en détention, toutes les procédures relatives à la prolongation de la détention provisoire seront strictement observées », précisant que la loi permet de faire jusqu’à onze prolongations, et même au-delà, pour une catégorie d’infractions, dont celles touchant à la sûreté de l’Etat. Interrogé sur le nombre exact des personnes poursuivies par la justice pour leur implication dans ces émeutes (des chiffres très divergents ont été rapportés jusqu’ici), le même magistrat a indiqué qu’« au total, 265 individus ont été mis en examen, dont 124 ont été placés sous mandat de dépôt, parmi lesquels 5 mineurs, 18 placés sous contrôle judiciaire, alors que le reste, 118 personnes, ont été laissées en liberté provisoire ». Le procureur général a ajouté que la plupart des accusés, dans le cadre de cette affaire, devront répondre de leurs actes devant le tribunal criminel, puisque les faits retenus contre eux relèvent du crime, a-t-il précisé sans pour autant être en mesure d’indiquer quand le procès aura lieu.

Procès qui verra très probablement, à en croire des sources au fait de ce dossier, la constitution en partie civile de certaines institutions de l’Etat qui ont subi des dommages conséquents lors de ces violences survenues au lendemain de la relégation du Mouloudia d’Oran en division Deux après le nul concédé face à l’ASO, à Chlef, dans l’ultime et décisive journée du championnat national Une.