Les lycéens grévistes seront radiés

Des centaines d’élèves continuent de bouder les cours :

Les lycéens grévistes seront radiés

par Nassima Oulebsir, Le Jeune Indépendant, 23 janvier 2008

Elèves grévistes, attention ! A compter d’hier, après trois jours d’absence, les établissement scolaires prendront les mesures nécessaires pour vous radier. Les menaces du ministre de l’Education nationale seront «appliquées rigoureusement».

Les établissements scolaire ont déjà reçu la note ministérielle traitant ce sujet, apprend-on de sources proches du ministère. Les chefs d’établissement sont appelés à l’appliquer scrupuleusement : compter les jours d’absence, avertir les parents et passer à la radiation.

Hier, au lendemain des explications du ministre, plusieurs chefs d’établissement ont tenté de calmer les élèves, mais en vain. Certains ont même proposé aux élèves des réunions d’explication, mais ils ont, pour la deuxième semaine consécutive, boudé les cours.

Ils ont même tenu leur sit-in devant l’annexe du ministère de l’Education, au Ruisseau. Ces élèves semblent ignorer le règlement intérieur des établissements scolaires. Le ministère ne jouera plus «la carte de la compréhension», selon notre source.

Les responsables du ministère de l’Education ne considèrent nullement leur démarche comme un abus de pouvoir ou du mépris. Après deux semaines de grève et de manifestations, le ministère estime qu’«actuellement la principale revendication de ces élèves a été prise en considération».

«L’allégement du programme s’effectuera automatiquement», selon les assurances du ministre. Il leur a même donné des garanties. Les enseignants ne sont nullement obligés de dispenser tout le programme de la 3e AS. A la mi-mai, date de l’arrêt des cours, tous les établissements passeront à la révision et à la préparation des examens, même sans avoir achevé le programme, puisque «tous les sujets d’examen seront élaborés sur la base des leçons dispensées».

Toutefois, c’est sur cette problématique que les élèves s’attardent et qu’ils affichent leur mécontentement. «Les leçons sont en train d’être bâclées par les professeurs qui, eux-mêmes, ne maîtrisent pas parfaitement le nouveau programme», témoignent les élèves.

Rencontrés hier lors de leur sit-in, les lycéens ont parlé, encore une fois, de leurs enseignants qui, selon eux, n’arrivent pas à trouver d’accord. Les grévistes s’interrogent de savoir comment une commission pourra faire du porte-à-porte pour savoir où en est le programme ! Pour eux, cela relève de l’impossible dans la mesure où certains enseignants ont commencé le programme par la fin alors que d’autres l’ont fait dans son enchaînement initial.

Ne faut-il donc pas imposer aux enseignants une seule méthode pour respecter le programme ? Autre problème soulevé par les élèves ayant regagné leurs classes : les enseignants ne donnent pas cours si la classe n’est pas au complet.

Faut-il également leur imposer de donner les cours même pour deux élèves ? Quoi qu’il en soit, les plus conscients ont décidé de reprendre les cours à partir de demain. Ils disent «avoir fait ce qui devait l’être». «Nous avons fait la grève et les rassemblements, le ministre a réagi, et maintenant, nous reprendrons nos cours en espérant que les promesses données seront respectées», témoigne une élève du lycée de Bachdjarrah.

Cette affirmation ne fait pas l’unanimité. N. O.