Les lycéens suspendent leur grève à Alger

Protestation dans les établissements secondaires

Les lycéens suspendent leur grève

El Watan, 24 janvier 2008

Décidée il y a quelques jours, la grève nationale des élèves de terminale n’aura pas lieu ce samedi. Du moins à Alger.

La décision a été prise hier par les délégués des lycéens de la capitale, à l’issue de leur assemblée générale organisée au siège national de l’UNEA, à Alger. Mais ce n’est pas la fin de la protestation. Les représentants des élèves, une vingtaine, ont décidé au bout d’une réunion marathon, qui aura duré toute une journée, de fixer un ultimatum au ministère de l’Education nationale pour répondre à leurs doléances à travers des mesures concrètes. « Nous avons décidé de reprendre les cours à partir d’aujourd’hui. Nous allons attendre jusqu’au 2 février ; si aucune mesure favorable n’est proposée, la grève reprendra », déclare Hakim, délégué du lycée des Frères Hamia de Kouba. La condition sine qua non est toujours l’allégement des programmes pédagogiques et, pourquoi pas, la suppression des chapitres du troisième trimestre. Cependant, la décision finale revient aux élèves. S’ils estiment qu’il faut poursuivre la grève, nous respecterons leur décision », explique notre interlocuteur. En tout cas, les délégués ont rédigé une plateforme de revendications à soumettre à la tutelle dans laquelle ils exigent l’ouverture d’un dialogue en vue de résoudre définitivement la crise et tranquilliser les futurs bacheliers. Quelle sera la réponse du ministère ? Va-t-il calmer les esprits en donnant une réponse favorable aux revendications des lycéens, sachant que la protestation s’est poursuivie hier ? En effet, avec moins de mobilisation, des élèves de plusieurs lycées de la capitale ont séché encore les cours hier. Ils se sont rassemblés à l’intérieur de leurs établissements. Leur colère ne se dissipe toujours pas, et les menaces du ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid, de sanctionner tout élève n’ayant pas rejoint les bancs des classes n’a pas eu l’effet escompté. Selon eux, « la sanction qui pèse sur les élèves qui subissent la surcharge des programmes actuels est plus grave que les menaces du ministre ». Pour rappel, le ministre de l’Education avait tenté de rassurer les lycéens en affirmant que « seuls les programmes réalisés seront pris en compte ». La tutelle avait également, selon lui, installé « des commissions chargées du suivi de l’application des programmes scolaires au niveau des lycées, des wilayas et une autre au niveau national ». Mais les mesures ont été rejetées par les élèves en exigeant la définition au préalable d’une liste des cours à réaliser avant la reprise des cours. Les lycéens vont-ils respecter la décision prise par leurs délégués et reprendre les cours aujourd’hui ?

Madjid Makedhi

Manifestation des lycéens La protesta ne faiblit pas à Mascara

Le mouvement de protestation des lycéens du chef-lieu de wilaya s’est poursuivi, hier mardi. Ils étaient une centaine de lycéens des classes de terminale, des quatre établissements secondaires (Djamel Eddine El-Afghani, Mekioui Mamoune, Abbi Ras En-nacéri et Baghdad Boumediene), à se donner rendez-vous, à 8 h, au niveau de la place Émir Abdelkader pour dénoncer la surcharge des programmes scolaires. En passant par les différents établissements secondaires et en parcourant les rues de la ville, les lycéens ont préféré, pour cette deuxième journée de protestation, se regrouper devant le siège de la maison de la presse « Bakhti Benaouda » pour exprimer leur calvaire et scander des slogans rejetant les programmes scolaires. Rappelons que les lycéens, par le biais d’un communiqué, ont exigé la prise en charge de leurs revendications dans les plus brefs délais, entre autres l’allégement des programmes scolaires et l’organisation d’une 2ème session du baccalauréat.

A. S.

Lycéens : Le mouvement se poursuit

Encore une fois, les lycéens se sont réunis hier devant la direction de l’Education. Cette fois-ci, leur nombre était plus important et ils ont continué leur manifestation vers le lycée Lotfi et envahi les rues du centre-ville.

« Nous allons poursuivre notre protestation jusqu’au 28 janvier », déclare un élève. Les enseignants, eux aussi, ont leur avis sur cette protestation et selon l’un d’eux, « le programme est vraiment surchargé, même pour nous les enseignants, et si le ministre veut gérer cette crise, le seul intermédiaire capable d’apaiser les esprits c’est l’enseignant, c’est lui l’homme de cette situation, puisqu’il est en contact direct avec les élèves et il vit la situation ». Cette même source déclare : « il y a une tierce personne qui tire les ficelles de ce mouvement, car comment inciter les élèves à demander la suspension des épreuves des sciences islamiques et ceux de l’histoire au Bac ? » Pour lui, « il aurait été préférable que les lycéens manifestent à l’intérieur de leur lycée, mais plusieurs directeurs d’établissements avaient refusé ». Un autre enseignant, de maths, déclare : « Je soutiens leurs revendications, mais pas la méthode. C,’est vrai que leur programme est trop chargé, pour ma part, je suis dans l’incapacité de l’achever en mai. Par la même occasion, j’aimerais bien qu’une moitié du programme soit supprimée. » Cette même source a aussi mis le point sur une question déjà exprimée par les lycéens, à savoir « comment le ministre veut adapter les sujets du bac alors que, comme il a déjà été commenté pour les maths, chaque enseignants commence le programme d’une manière aléatoire ». Il conclut : « pour calmer cette tension et revenir à la normale, il faut plus que des mots, alors, le ministre doit prendre une décision écrite pour débloquer la situation. » Concernant le dispositif de sécurité, il était aussi plus important afin d’éviter tout débordement.

Ghaoutia Tabouch