Des jeunes forcent l’entrée du complexe d’El-Hadjar
par Hocine Kedadria, Le Quotidien d’Oran, 4 septembre 2007
Après un sit-in qui a duré quelques heures, une quarantaine des jeunes chômeurs qui bloquaient l’accès du complexe d’El-Hadjar, ont décidé de forcer l’entrée au poste de garde pour se retrouver à l’intérieur du complexe sidérurgique de Mittal Arcelor. Cet acte est qualifié par la direction de Mittal Arcelor de violation de lieux privés.
«Nous avons déposé plainte auprès du procureur de la République, près le tribunal d’El-Hadjar. Ces jeunes n’ont rien à voir avec nous. On n’est pas une institution d’emploi pour subir toutes sortes de pressions. L’entreprise a un planning de recrutement qui s’exécute selon les opportunités, avec la collaboration du bureau de l’agence nationale de l’emploi. Ce qui a été fait, est inadmissible», nous a déclaré le directeur de l’administration générale de Mittal Arcelor, M. Yousfi. Et d’ajouter: «ce n’est pas la première fois que ces jeunes agissent de cette manière». En effet, la situation que vit, ces jours-ci, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, est due à l’incompréhension de ces jeunes qui ne savent pas où donner de la tête pour pouvoir décrocher un emploi. Ils sont plusieurs dizaines à se positionner à chaque fois devant l’accès principal de l’usine, en quête d’un quelconque interlocuteur à même de les rassurer.
Un jeune chômeur dira que «cette action était l’ultime démarche pour se faire entendre des autorités». «Nous sommes contraints d’agir de la sorte. Nous avons besoin de travailler. Nous avons nos diplômes et nous avons frappé à toutes les portes pour obtenir gain de cause, mais nos efforts ont été vains», déclare notre interlocuteur. «Nous avons même tenté notre chance à travers l’émigration clandestine, mais ça n’a pas marché. Nous sommes condamnés à vivre ici, donc nous avons droit à un emploi et une vie décente. Qu’on nous les donne!», a repris un autre.
Pour sa part, le directeur de l’administration générale de Mittal Arcelor condamne énergiquement le comportement de ces jeunes qui mettent en danger leurs vies.
«Nous sommes contraints d’agir sévèrement pour mettre un terme à cette situation qui a longtemps duré. La plainte nous la maintenons», nous a encore déclaré M. Yousfi. Les autorités concernées ont décidé de recourir à la force publique pour l’évacuation des jeunes chômeurs, avec poursuite judiciaire.
