Protestations dans différentes wilayat

Troubles à Beni M’haffeur (Annaba)

Plusieurs véhicules particuliers saccagés

El Watan, 5 février 2009

Dans la soirée de mardi à mercredi, les usagers du tronçon routier Les Crêtes, non loin de la résidence du wali de Annaba, ont été victimes de jets de gros blocs de pierre ayant causé d’importants dégâts matériels.

Ainsi, pas moins d’une vingtaine de véhicules particuliers ont été sérieusement endommagés. Cet acte de vandalisme caractérisé était l’œuvre de jeunes, des mineurs pour la plupart, qui s’étaient embusqués derrière les murs de soutènement des villas longeant la cité Les Crêtes. Ils ont agi de la sorte pour manifester leur mécontentement après le décès accidentel, dimanche dernier, d’un jeune de 24 ans suite à l’effondrement d’un pan de mur d’une vieille bâtisse construite en matériaux traditionnels dans le quartier populaire de Béni M’haffeur jouxtant ce tronçon. La perte d’un des leurs ne justifie pas pour autant les actes de violence dont ils sont les auteurs. Dans leur comportement condamnable, ils ont particulièrement ciblé les véhicules neufs et de standing qui symbolisent, à leurs yeux, les institutions de l’Etat.

Les véhicules de service banalisés ou siglés de la police venue rétablir l’ordre public n’ont pas été épargnés. Pratiquement impuissants devant l’ampleur de la manifestation, les services de sécurité se sont postés à quelques pas de la résidence du consulat de France sans prendre la précaution de dévier la circulation afin d’éviter à d’autres véhicules le même sort. Et si l’on venait à les solliciter pour une intervention, les agents de police, apparemment dépassés par les évènements, se limitaient à orienter les victimes vers le commissariat central pour déposer plainte contre X. Parmi les victimes, on dénombre un employé du consulat tunisien dont le véhicule a été endommagé, selon sa déposition au commissariat de police. Rappelons que c’est pour la deuxième journée consécutive que le quartier populeux et populaire de Béni M’haffeur a été le théâtre de troubles violents fomentés par ses habitants, pour la plupart des femmes et des enfants. On croit savoir que les manifestants convoitent des logements sociaux érigés sur le site dudit quartier.

Par N. Benouaret

 


Guelma : Sit-in aux portes de la wilaya

Une vingtaine de citoyens de la commune d’Oued Zenati a observé, hier matin, un sit-in aux portes du siège de la wilaya de Guelma réclamant le placardage de la liste des attributaires des 103 logements sociaux locatifs de leur commune.

Ce 4e mouvement de protestation vient, nous dit-on, suite aux trois autres rassemblements observés au niveau du siège de la daïra d’Oued Zenati. « Le 25 novembre de l’année écoulée, une liste d’attributaires a été affichée à Oued Zenati. Cela a provoqué un mécontentement et des contestations. À cette époque, le wali de Guelma nous avait rassuré et avait promis de prendre en charge le dossier pour un règlement définitif. La date butoir du 13 décembre nous a été fixée, mais depuis, rien de concret à l’horizon », réclament les protestataires. En clair, ni la liste n’a été affichée, ni les logements n’ont été attribués. Notons, enfin, selon ces mêmes citoyens, que le wali de Guelma a pris encore une fois leurs doléances en considération. Une issue à ce problème devrait probablement intervenir dans les prochains jours.

Par Karim Dadci


 

Mezaourou (Sidi Bel Abbès) : Des chômeurs investissent le siège de l’APC

Une cinquantaine de jeunes demandeurs d’emploi ont occupé, hier, le siège de la mairie de Mezaourou (60 km au sud de la ville de Sidi Bel Abbès) pour protester contre le retard dans le versement de leurs salaires.

Les protestataires, embauchés dans le cadre du Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DIAP), dénoncent par cette action « les lenteurs dans la mise en place du dispositif d’aide à l’emploi des primo-demandeurs », expliquent des habitants de Mezaourou. En effet, les jeunes recrues réclament le versement du salaire du mois de janvier et une gestion plus « transparente » de ce dispositif mis en place par les pouvoirs publics en avril 2008. Intervenant hier lors de la réunion bimensuelle de l’exécutif de la wilaya, le wali de Sidi Bel Abbès a imputé le retard dans le versement des salaires à « des lourdeurs administratives ».

Car, aussi curieux que cela puisse paraître, les services du Trésor ont refusé de débloquer les salaires des primo-demandeurs en raison de l’indisponibilité des fonds nécessaires. « La direction de l’emploi a déposé un chèque sans provision pour le paiement des salaires », a expliqué le directeur du Trésor devant une assistance perplexe. Pour sa part, le directeur de l’emploi a indiqué que les dotations financières sont plafonnées en fonction du nombre d’emplois créés et que « ce léger contretemps sera résolu dans quelques jours ». Hier jusqu’en début d’après-midi, les jeunes protestataires refusaient toujours de quitter le siège de l’APC, réclamant la présence du wali.

Par M. Abdelkrim