Hydra (Alger) : Escarmouches au bidonville Doudou Mokhtar

Hydra (Alger) : Escarmouches au bidonville Doudou Mokhtar

El Watan, 1 Avril 2010

Les dernières familles, restées dans le bidonville Doudou Mokhtar, à Hydra, ont été obligées de quitter hier leurs baraquements.

Des policiers, venus le matin sont entrés dans les quelques masures, restées debout, et ont fait sortir les habitants récalcitrants, exclus de la « rehla », qui a touché 924 familles de ce bidonville de la partie haute de Hydra. « Je suis resté dans ma baraque malgré les intimidations. On nous demande de sortir mais pour aller où ? Ma famille est exclue de l’opération alors qu’on nous a remis un jeton où figurait le nom de mon mari. Quelqu’un qui a des entrées dans l’administration a bénéficié d’un appartement à ma place. J’ai voulu parler avec le wali délégué, entouré d’une armada de policiers, mais il ne m’a pas été possible de l’approcher », tempête une dame qui affirme avoir été « bousculée » avec ses enfants par des policiers. Les autorités ont chargé les camionneurs privés de transporter les familles.

Un camionneur, engagé par la wilaya affirme n’avoir pas eu d’instructions sur la destination. « J’ai chargé les effets d’une famille, mais voilà que je me retrouve à Tessala El Merdja. Mon camion ne servira jamais d’appartement pour ces familles qu’on jette en pâture », lance notre interlocuteur « obligé » par les familles comme ces dix autres collèges de se diriger vers le site d’habitation où leurs anciens voisins ont été relogés. « Nous ne savons pas où aller, traiter de la sorte des citoyens, c’est de la pure haine. Je reste sur place et si c’est possible je squatterais un appartement », menace A. Toufik, qui affirme que le site de Tessala El Merdja dispose de quelques bâtiments restés vides. L’opération de relogement des habitants de Doudou Mokhtar s’est déroulée en plusieurs temps. Dans cette commune, des occupants des bidonvilles dénoncent « le double jeu » des autorités qui relogent des familles « venues de l’extérieur de la commune ». Plusieurs sites, dont les habitants ont été relogés, sont surveillés par des escadrons de policiers de crainte de les voir occupés de nouveaux.

Par Nadir Iddir