Berriane: La LADDH dénonce la non-prise en charge des victimes

Violences inter communautaires de Berriane (Ghardaïa)

La LADDH dénonce la non-prise en charge des victimes

El Watan, 22 juillet 2008

La prise en charge des victimes des événements de Berriane tarde à venir. Les promesses du gouvernement ne semblent pas tenues. La LADDH, section de Ghardaïa, réagit vivement à cette situation d’« abandon » des familles qui ont perdu leurs maisons lors du cycle de violences qui a secoué il y a deux mois cette ville du Sud.

« Des dizaines, voire des centaines de familles, dont les maisons ont été brûlées avec tout ce qu’il y avait à l’intérieur, se retrouvent actuellement sans quoi manger à leur faim », dénonce la LADDH dans un communiqué rendu public hier et signé par le président du bureau de Ghardaïa, Kamel Eddine Fakhar. Les rédacteurs du communiqué font profiler le risque d’un « drame humanitaire » en raison notamment de cette période de grandes chaleurs et de l’approche du mois sacré de Ramadhan. « Certaines familles ont pu aller chez des proches qui ont accepté de les héberger. Mais jusqu’à quand ? Et encore ! La grande partie est sans abri, ce qui a contraint les familles à s’entasser dans des écoles », est-il relevé dans le communiqué, qui précise que certaines familles se retrouvent à neuf dans la même salle. Les représentants de la LADDH expriment ainsi leur inquiétude par rapport au sort de ces dizaines de familles qui souffrent le martyre depuis un peu plus de deux mois. « Les sinistrés vivent des aides d’âmes charitables qui sont loin d’être suffisantes, comme s’ils ne sont pas des Algériens qui ouvrent droit à une prise en charge par l’Etat », précise encore le même communiqué. S’interrogeant sur cette absence d’une prise en charge par l’Etat de ces familles, la section LADDH de Ghardaïa lance « un appel au secours » à l’adresse des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme, des militants de partis politiques et de « tous ceux qui sont honnêtes à tous les niveaux de responsabilité ». La section réclame ainsi de la nourriture et des médicaments pour ces familles sinistrées, comme elle demande également l’élaboration d’un « plan d’urgence » pour les reloger provisoirement « dans des chalets », en attendant que leurs maisons soient rénovées. La ville de Berriane a été secouée, à deux reprises, en avril et en mai derniers, par des violences intercommunautaires ayant opposé les Mozabites aux arabophones. Conséquence de ces affrontements : deux morts et des dizaines de maisons saccagées et brûlées.

Par M. A. O.