Calme précaire à Béjaïa, heurts à Sidi-Aïch et Akbou

LES COMMERCES TOUJOURS FERMÉS À TRAVERS TOUTE LA WILAYA

Calme précaire à Béjaïa, heurts à Sidi-Aïch et Akbou

Le Soir d’Algérie, 4 janvier 2017

Les commerces sont restés fermés hier pour la deuxième journée consécutive à travers l’ensemble des principaux centres urbains de la wilaya où de violents affrontements ont éclaté entre de jeunes manifestants et la police lundi en fin de matinée au chef-lieu de wilaya et dans certaines localités à l’instar de Sidi-Aïch et Tazmalt.
Hier, un calme précaire était observé au niveau du chef-lieu qui a été secoué la veille par de violents heurts qui se sont poursuivis tard dans la nuit entre des manifestants et les forces de l’ordre. De nombreux magasins privés et des édifices publics ont été saccagés et pillés par des manifestants. C’est le cas du showroom Condor, le dépôt de la SNTA et l’agence de la banque française BNP Paribas notamment dans la ville de Béjaïa.
Le nouveau siège de la Direction de l’éducation de la wilaya de Béjaïa n’a pas échappé à la furie des jeunes insurgés. Un bus de transport de voyageurs de l’ETUB a été complètement incendié par les insurgés. Un camion des éléments de la brigade anti-émeutes a été également incendié par les manifestants qui ont détruit, sur leur passage, tous les abribus se trouvant dans les quartiers Ihaddaden, Nacéria, Aamriw, Dawadji et Remla.
Des centaines de cartouches de cigarettes et des dizaines d’articles ont été volés au dépôt de la SNTA et du côté du showroom de l’entreprise Condor. Les forces de l’ordre sont intervenues à temps pour procéder à l’arrestation de certains des auteurs de ces actes de pillages. La police a réussi à récupérer les articles volés avant de les acheminer vers les locaux du commissariat central de Béjaïa.
Une centaine de jeunes émeutiers âgés de 18 à 25 ans ont été arrêtés, rapporte une source sécuritaire. Notre source déplore, par ailleurs, une vingtaine de blessés dans les rangs de la police et parmi les manifestants. Au niveau de la commune de Tazmalt, des émeutiers ont saccagé et incendié le siège de la Sonelgaz ainsi qu’un magasin de téléphonie mobile Oreedoo, géré par un privé local. Des échauffourées ont éclaté également à Sidi-Aïch où des manifestants ont arrosé de pierres et d’autres projectiles le commissariat de la ville. La police a fait usage de tirs de grenades lacrymogènes pour disperser la foule en furie qui dénonçait, selon une source locale, une distribution de logements LPA en construction dans la localité. Les heurts ont repris hier en milieu de journée dans cette ville de Sidi-Aïch où, après avoir dressé des barricades sur la RN 26 traversant la localité, une foule de jeunes manifestants a arrosé, à coups de jets de pierres, le commissariat de la ville.
La ville d’Akbou, qui est restée calme le lundi, a renoué dans l’après-midi d’hier avec les scènes de violence. Après avoir tenté de saccager le siège de la Sonelgaz, des jeunes manifestants ont pris pour cible l’agence des impôts locale qu’ils ont détruite et incendiée. Les jeunes insurgés se sont ensuite dirigés vers le tribunal de la ville pour y déverser leur furie.
Les forces de l’ordre déployées pour protéger le tribunal ont riposté avec des grenades pour repousser les insurgés.
En fin d’après-midi, les affrontements entre la police et les jeunes manifestants se poursuivaient avec une forte intensité.
A. Kersani