Le verdict accablant du FFS

LES PARTIS SE POSITIONNENT SUR LA SCÈNE POLITIQUE

Le verdict accablant du FFS

El Watan, 21 juillet 2003

Le conseil national du Front des forces socialistes (FFS) s’est réuni les 17 et 18 juillet derniers à Alger et a dressé un tableau noir de la situation qui prévaut dans le pays tout en fustigeant la politique du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Les membres du conseil national sont révoltés par l’insouciance et l’indifférence des gouvernants devant la descente aux enfers que subissent les Algériens dans tous les domaines touchant à leur vie quotidienne.

L’état des lieux est effrayant. La situation dans notre pays, affirme le FFS, comporte des risques d’explosion à grande échelle, la gestion des affaires de l’Algérie est réduite à un jeu de sérail, à un cafouillage institutionnel et dont les conséquences peuvent compromettre l’avenir de la nation. «La dégradation s’aggrave dans tous les domaines et aucune perspective crédible de sortie de crise n’est proposée globalement et dans les détails. Le système militaro-policier qui domine la société est totalement bloqué et en plus déboussolé par l’approche de l’élection présidentielle», lit-on dans la déclaration adoptée lors de la réunion du conseil national. Le semblant de vie politique toléré par les architectes et les entrepreneurs du projet de normalisation de la société se limite, selon le FFS, à des actions d’agitation électoraliste, à l’intérieur des partis-appareils qui servent de caisses de résonance et d’instruments de médiation pour le compte des détenteurs du pouvoir réels, les véritables faiseurs de rois. Abordant la situation en Kabylie, le FFS a souligné que «les manœuvres dilatoires du pouvoir pour pousser au pourrissement de la crise en Kabylie, son entêtement à vouloir imposer une représentation politique rétrograde et populiste à la région aux traditions démocratiques millénaires, sont autant de révélateurs de son obsession à vouloir casser cette région et la soumettre par la force à la manipulation». Le FFS s’en est pris à Ahmed Ouyahia en le traitant d’exécuteur rompu aux sales besognes, de démanteleur du tissu industriel algérien, de geôlier des militants des droits de l’homme. Sur le plan économique et social, le FFS a soutenu que les réformes successives et les programmes de relance n’ont généré aucune amélioration dans le vécu des citoyens. Par ailleurs, le conseil national a dénoncé, entre autres, la persistance des violations des droits de l’homme, du droit aux manifestations et du droit à l’expression, la tentative de falsification de dossiers des disparus et les chantages et les pressions que subissent particulièrement les élus du FFS, aussi bien de l’administration que de leurs relais maffieux. Le conseil réaffirme également son attachement à une solution politique, nationale et globale, et appelle par la même l’ensemble des forces politiques et sociales autonomes à se mobiliser pour imposer pacifiquement une alternative démocratique.

Par Nabila A.