Tel Aviv et Washington examineront en comité la question des colonies

Conflit israélo-palestinien

Tel Aviv et Washington examineront en comité la question des colonies

El Watan, 20 février 2017

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a annoncé hier la formation d’un comité israélo-américain pour discuter des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, rapporte l’AFP.

«Nous avons convenu de la formation de comités conjoints pour améliorer les relations entre Israël et les Etats-Unis (…) dans un domaine sur lequel nous n’étions pas tombés d’accord jusqu’alors : je veux dire, bien évidemment, les colonies» de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’armée israélienne, a-t-il déclaré. La déclaration du Premier ministre israélien intervient alors que la politique étrangère de la nouvelle administration américaine sur le Moyen-Orient reste confuse.

En accueillant le Premier ministre israélien à Washington, le président américain Donald Trump a affirmé mercredi que la «solution à deux Etats» ne constitue pas la seule possible pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Comme il s’est dit ouvert à des alternatives si elles mènent à la paix. «Je regarde deux Etats et un Etat et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec la solution qu’ils préfèrent. Les deux me conviennent», a indiqué le président américain. Et d’ajouter : «Les Etats-Unis favoriseront la paix et un véritable accord de paix», tout en affirmant qu’il revient aux deux parties de négocier directement. Cependant, il reste évasif sur la façon dont il entendait procéder sur un dossier que ses prédécesseurs ont laissé comme ils l’ont hérité. Et le principe de deux Etats «vivant côte à côte en paix et en sécurité» a été défendu depuis un demi-siècle par tous les présidents américains, démocrates comme républicains. Aussi, il a appelé Tel Aviv à «la retenue» sur la poursuite de la colonisation dans les Territoires palestiniens.

Néanmoins, jeudi, soit une journée après la rencontre entre le président américain et le Premier ministre israélien, l’ambassadrice des Etats-Unis à l’Organisation des Nations unies (ONU), Nikki Haley, a nuancé les déclarations du nouveau locataire de la Maison-Blanche. «Nous soutenons absolument une solution à deux Etats, mais nous songeons aussi à des alternatives», a déclaré Mme Haley. Quant à l’ambassadeur que Donald Trump a nommé en Israël, David Friedman, connu pour ses positions en faveur de la colonisation et hostiles aux Palestiniens, il a reconnu devant le Sénat américain chargé de sa confirmation qu’il n’a «pas de meilleure option» que la solution à deux Etats, tout en se disant «sceptique» sur cette voie de règlement du conflit.

Un conflit de près de 70 ans

Pour schématiser, le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 181 sur le partage de la Palestine, alors sous mandat britannique, et la création de deux Etats, Jérusalem ayant un statut international. Les Etats arabes et les Palestiniens s’y opposent. Il est accepté du côté hébreu. Le 14 mai 1948 marque la proclamation de l’Etat d’Israël. D’où la Première Guerre israélo-arabe. Le 12 mars 2002, le Conseil de sécurité fait figurer pour la première fois dans une résolution (1397) la mention d’Etat palestinien.

A l’issue de la Guerre de 1967, Israël occupe toute la Palestine. Avec la première Intifada (1987-1993), la résistance palestinienne se recentre sur le territoire occupé. La première négociation israélo-arabe, entamée en 1991 à Madrid, et israélo-palestinienne permet une reconnaissance réciproque. Suivent le 13 septembre 1993, la signature de l’accord portant sur l’autonomie de Ghaza et Jéricho, premier jalon vers l’instauration d’un Etat palestinien. Mais l’échec de la négociation de Camp David en juillet 2000, de même que le doublement du nombre de colons durant la négociation, aboutissent à la seconde Intifada en 2000. Se succèdent alors plusieurs offensives israéliennes, la construction d’un mur d’annexion, la victoire électorale du Hamas aux élections législatives de 2006, puis l’offensive israélienne de la bande de Ghaza durant l’hiver 2008-2009, territoire toujours assiégé depuis.

Le 19 novembre 2003, le Conseil de sécurité avalise la «feuille de route» du Quartette (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne) visant à aboutir à une solution en établissant deux Etats.Le 18 février 2011, Washington utilise son veto pour bloquer un projet de résolution arabe condamnant la politique de colonisation. Le 23 décembre 2016, le Conseil de sécurité des Nations unies adoptait par 14 voix et une abstention (celle des Etats-Unis) la résolution 2334 condamnant «la construction et l’expansion de colonies de peuplement» dans les «territoires occupés».
Amnay idir