L’Arabie Saoudite dépêche 1.000 soldats à Bahreïn

L’Arabie Saoudite dépêche 1.000 soldats à Bahreïn

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Ces forces du Conseil de coopération du Golfe vont participer au maintien de l’ordre à Bahreïn en proie à des troubles depuis plusieurs semaines.

Plus d’un millier de soldats saoudiens faisant partie de la force commune du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont arrivés à Bahreïn, en proie à des troubles, a indiqué lundi 14 mars un responsable saoudien à l’AFP.
« La force est arrivée à Bahreïn dimanche soir », a affirmé ce responsable qui a requis l’anonymat.
Le quotidien bahreïni Alyam, proche de la famille royale des Al-Khalifa, avait affirmé lundi que « des forces du Conseil de coopération du Golfe doivent arriver à Bahreïn pour participer au maintien de l’ordre ». En effet, au cas où l’armée bahreïnie ne pourrait faire face, l’article 1 de la charte du Conseil de coopération du Golfe permet à Riyad d’intervenir militairement.

L’opposition à Bahreïn a affirmé aussitôt que « toute présence militaire étrangère » serait considérée comme « une occupation ».

Crainte d’une contagion à l’Arabie saoudite

L’Arabie saoudite est le chef de file du CCG, groupement des monarchies arabes du Golfe dont fait partie Bahreïn. Le CCG a exprimé plus d’une fois sa solidarité avec les autorités bahreïnies qui font face à une contestation grandissante, animée essentiellement par des activistes chiites. Ryiad craint une contagion de la révolte à sa population chiite, qui représente un tiers des habitants dans sa province Est, là où se trouve ses réserves de pétrole. Barheïn est relié au territoire saoudien par un pont digue.

Les soldats saoudiens font partie d’une force commune du CCG, appelée « Bouclier de la péninsule », mise en place en 1984.
Outre l’Arabie saoudite et Bahreïn, le CCG est composé des Emirats arabes unis, du Qatar, d’Oman et du Koweït.

La capitale paralysée

Manama, la capitale, était quasi paralysée lundi à la suite d’un appel à une grève générale. Les rues étaient désertes et les écoles fermées tandis que le quartier des affaires, au coeur de la ville, était placé sous haute protection policière. Des manifestants ont bloqué dimanche le quartier des affaires de Manama avant d’être dispersés par la police. Mais en soirée, d’autres manifestants ont coupé des routes menant à ce quartier.

Les activistes demandent des réformes politiques et une véritable monarchie constitutionnelle. Certains n’hésitent pas à demander le départ de la dynastie sunnite des Al-Khalifa qui gouverne ce pays dont la population locale est en majorité de confession chiite.

Le prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa a pourtant accepté dimanche soir que le dialogue avec l’opposition porte « sur un Parlement aux pleins pouvoirs » et sur « un gouvernement qui représente la volonté du peuple ».
Mais quinze élus proches du pouvoir ont appelé le roi Hamad Ben Salmane Al-Khalifa à décréter l’état d’urgence et a confié à l’armée la mission de maintien de l’ordre en accusant, dans un communiqué, les opposants d’avoir rejeté « le dialogue et les tentatives d’apaisement ».

Nouvelobs.com