Michèle Alliot-Marie à Alger: Sécurité et Union pour la Méditerranée

Michèle Alliot-Marie à Alger: Sécurité et Union pour la Méditerranée

par M. S., Le Quotidien d’Oran, 5 mai 2008

Michèle Alliot-Marie, ministre française de l’Intérieur, entame aujourd’hui une visite de deux jours en Algérie, centrée sur le renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et contre la criminalité organisée.

Son homologue algérien, Yazid Zerhouni, a indiqué que la visite s’inscrivait dans le cadre «des concertations en cours entre les ministres de l’Intérieur des Etats voisins et des pays méditerranéens». Outre ces questions sécuritaires qui relèvent de son département, Michèle Alliot-Marie, qui doit être reçue par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pourrait sonder ses interlocuteurs algériens au sujet de l’Union pour la Méditerranée.

Le journal Le Monde a fait état, il y a quelques jours, des risques de défection de plusieurs chefs d’Etat arabes, dont Abdelaziz Bouteflika, au sommet inaugural de l’Union pour la Méditerranée prévu pour le 13 juillet prochain à Paris. La situation plus que dramatique des Palestiniens pour pousser des chefs d’Etat arabes à éviter un sommet où ils auront à côtoyer le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Même si rien dans le programme officiel de la ministre de l’Intérieur française ne l’indique, il est fort probable que la question, devenue la priorité numéro 1 de l’Elysée, sera abordée.

Avec Yazid Zerhouni, ce sont donc les thèmes devenus classiques de la coopération dans le domaine de la sécurité et de la protection civile qui primeront. Celle-ci est encadrée par l’accord relatif à la coopération en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité organisée, signé à Alger le 25 octobre 2003, entre Nicolas Sarkozy et Yazid Zerhouni. Le contenu de l’accord vient d’ailleurs d’être publié en France sous décret n°2008-373 du 18 avril 2008. Les deux parties se sont entendues sur une «coopération opérationnelle et technique en matière de sécurité intérieure» notamment dans les domaines de la lutte contre la criminalité organisée internationale, la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme, le blanchiment de fonds, la lutte contre l’immigration irrégulière… L’accord couvre un très large champ qui va de la coopération policière et l’échange des renseignements à la formation.

La visite de Mme Alliot-Marie sera aussi l’occasion, demain, de la signature de la convention du FSP (Fonds de solidarité prioritaire) sécurité civile. Un domaine où la coopération est importante. Des informations recueillies sur le site du Quai d’Orsay indiquent qu’il s’agit d’un projet français de renforcement des capacités d’action et modernisation des services de la Protection civile algérienne de 2.210.000 euros consacrés à la formation et à la spécialisation du personnel. «A travers l’élaboration d’un schéma national d’analyses de couverture des risques (SNACR) et la mise en place du centre opérationnel national de gestion des catastrophes, ce projet permettra de développer une meilleure capacité d’anticipation et d’action en matière de gestion des catastrophes». Le projet sert également à accompagner la «formation des nouvelles recrues à l’aide de nouveaux programmes et en organisant des spécialisations correspondant aux risques précisément identifiés, et conduira à la mise en place d’un service de protection civile plus compétent et à une meilleure qualité des interventions dans le cadre des différents risques».