Les 55 milliards de dollars pourront être augmentés si nécessaire

MOURAD MEDELCI A PARIS

Les 55 milliards de dollars pourront être augmentés si nécessaire

Le Quotidien d’Oran, 28 juillet 2005

Pendant deux jours, le ministre des Finances, Mourad Medelci, a vanté à Paris les réformes et les performances de l’économie algérienne. Objectif: attirer les investisseurs français en Algérie. A la fin de sa visite, le ministre des Finances n’a pas caché sa satisfaction après son séjour parisien qu’il a qualifié de «tout à fait positif et encourageant», soulignant la «volonté marquée» des «autorités officielles et des opérateurs économiques français de consolider les relations» entre l’Algérie et la France. A Paris, Mourad Medelci a eu des entretiens avec son homologue français, M. Thierry Breton, et la ministre déléguée au Commerce extérieur, Mme Catherine Lagarde. Ces entretiens ont porté notamment sur l’évaluation de l’aide-mémoire sur le partenariat économique algéro-français, signé le 27 juillet 2004. «Nous avons partagé les mêmes points de vue en ce qui concerne l’évaluation de l’aide-mémoire et nous sommes convenus d’un certain nombre de dispositions pour pouvoir, d’une part, mettre en oeuvre le contenu de l’aide-mémoire d’une façon plus intelligente et, d’autre part, l’élargir», a déclaré à l’APS, Mourad Medelci. Le ministre des Finances a précisé que la visite en Algérie de son homologue français, prévue courant mois de septembre prochain, «sera l’occasion pour être un peu plus opérationnels en ce qui concerne la concrétisation de cette ambition de coopération que nous portons au niveau des deux pays», ajoutant que «cette ambition encouragée, bien évidemment, par nos deux présidents de la République, est de porter la coopération économique à un niveau beaucoup plus large».

Le ministre des Finances a eu des entretiens avec des représentants des banques et des sociétés d’assurances, des chefs d’entreprises du MEDEF (patronat français). M. Medelci a insisté sur les opportunités offertes par l’Algérie pour promouvoir l’investissement étranger qui reste insuffisant. Devant des représentants des banques et des sociétés d’assurances françaises, il a rappelé les efforts entrepris par l’Algérie pour offrir un environnement favorable au développement de l’investissement en expliquant les grandes lignes du projet de loi de finances complémentaire 2005 qui «va dans le sens de l’assainissement de l’activité économique». Concernant le secteur bancaire, le ministre des Finances a souligné que «nous avons besoin d’être accompagnés» en évoquant «les programmes de modernisation» et l’amélioration de la gouvernance des entreprises qui y interviennent». Il a, par ailleurs, largement évoqué le plan complémentaire de soutien à la croissance et son montant – 55 milliards de dollars – qui pourra être augmenté si nécessaire, selon M. Medelci.

Lors de cette visite, Mourad Medelci s’est rendu à l’Ecole des Impôts (ENI) située à Noisy-le-Grand (région parisienne). La visite à cet établissement revêt son importance d’autant qu’il est envisagé de discuter d’un accord de jumelage entre cette Ecole et celle de Koléa, près d’Alger, lors de la visite du ministre français de l’Economie et des Finances, M. Thierry Breton. «Nous visitons cette Ecole parce que, comme nous allons nous revoir avec M. Breton, nous allons discuter avec lui d’un accord de jumelage entre cette Ecole et notre Ecole (des impôts) de Koléa», a-t-il précisé, en insistant sur le fait qu’il s’agira d’un «accord de travail qui permettra aux deux Ecoles d’échanger leurs expériences et leurs encadreurs, et de faire en sorte que nous puissions avancer». Mais si la volonté politique est à chaque fois réaffirmée par les responsables des deux pays, les investissements français en Algérie demeurent dérisoires. En 2004, le montant de ces investissements était de 34 millions d’euros, alors que la France demeure le premier fournisseur de l’Algérie avec près de 25% de son marché. Les relations économiques franco-algériennes n’arrivent toujours pas à sortir du cadre commercial. Les Algériens pensent que les entreprises françaises veulent uniquement vendre leurs produits en Algérie. Les patrons français mettent en avant les retards de l’économie algérienne notamment dans le secteur des finances pour justifier leurs réticences à venir investir en Algérie. Depuis plusieurs années, la question demeure pour les autorités algériennes: comment attirer les investisseurs étrangers ?

Hamid Guemache Et APS