Manifestation estudiantine à Oran contre la loi française du 23 février

Manifestation estudiantine à Oran contre la loi française du 23 février

par Ziad Salah, Le Jeune Indépendant, 12 décembre 2005

Des milliers d’étudiants, de toutes les facultés d’Oran, se sont regroupés hier dans une manifestation de protestation contre la tristement célèbre loi française du 23 février, qui fait l’apologie du colonialisme. Les organisateurs de cette imposante manifestation, qui coïncide avec la célébration des événements du 11 décembre 1961, parlent de plus de 15 000 participants.

Cette manifestation s’est déroulée à l’IGMO, non loin de l’amphithéâtre où, en avril 2003, les présidents Bouteflika et Chirac ont reçu la communauté universitaire de la ville d’Oran. Lors de ce regroupement, une motion réclamant l’abrogation de cette loi a été lue par un représentant des étudiants.

Parmi les initiateurs de ce regroupement figure l’UGEL, l’organisation estudiantine proche du MSP et qui a une mainmise sur les campus universitaires. Cette manifestation, son caractère éminemment nationaliste, vient à point nommé mettre fin à l’agitation qui gronde depuis quelques jours dans certaines facultés de l’université d’Es-Senia et dans certaines résidences universitaires.

Ainsi, avant-hier, les résidentes d’une cité universitaire de 1 000 lits ont coupé la route reliant Oran à Es-Senia durant plus d’une heure pour attirer l’attention des autorités sur l’insécurité régnant dans et aux alentours de leur résidence.

Pour les calmer, le wali a dépêché le chef de la daïra d’Es-Senia sur place. Ce dernier a recueilli leurs doléances et a promis des solutions. D’autre part, cette démonstration de force intervient exactement au lendemain de l’audition par le juge d’instruction du tribunal d’Es-Senia de quarante-sept étudiants interpellés dernièrement pour troubles à l’ordre public.

En effet, samedi et jusqu’à une heure tardive de la soirée, le juge a auditionné les étudiants appréhendés. Tous ont été mis sous contrôle judiciaire et seront appelés à la barre dans les jours prochains. Cinq d’entre eux sont âgés de moins de 18 ans, indique une source estudiantine indépendante.

Z. S.