“Les victimes algériennes de Reggane indemnisées au même titre que les autres”

Selon l’ambassadeur français driencourt

“Les victimes algériennes de Reggane indemnisées au même titre que les autres”

Par : L. Kachemad, Liberté, 9 mars 2010

Son Excellence l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, a confirmé hier depuis la capitale de la vallée du M’zab que les victimes algériennes des irradiations des essais nucléaires français en Algérie seront indemnisées au même titre que les victimes françaises.
À une question sur la discrimination quant à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires à Reggane, l’ambassadeur a réfuté toute espèce de discrimination, affirmant que “la loi votée en France mettait à égalité toutes les victimes des irradiations, qu’elles soient françaises ou algériennes, irradiées en Algérie ou en Polynésie française”.
Lors d’un point de presse animé à l’hôtel Belvédère, attenant à la clinique des Oasis, le haut représentant de la République française en Algérie s’est dit confiant dans les relations entre les deux pays, prenant à témoin l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Missoum Sbih, qui a déclaré, devant les représentants de la presse nationale, qu’“il n’y a pas de points de crispation entre les deux pays”, reconnaissant tout de même que certains dossiers restent à travailler, notamment les questions mémorielles et celle, sensible, de la restitution des archives algériennes détenues à ce jour par la France. Se montrant serein quant au futur des relations bilatérales, le diplomate affirme, avec optimisme, que celles-ci “sont solides même si, quelquefois ici et là, des couacs surviennent”, ajoutant avec une grande diplomatie “qu’entre l’Algérie et la France, il y a beaucoup d’intérêts, et que lorsque des sujets de crispation surviennent, il faut décrisper”. D’ailleurs, ajoute-t-il, “il y a quelques jours, le secrétaire général de l’Élysée, M. Claude Guéant, a été longuement reçu par le Premier ministre Ouyahia, avec lequel il a passé en revue tous les dossiers de friction”.
À une question sur sa demande de quitter son poste diplomatique à Alger, il s’est contenté de répondre : “Ce sont des fariboles.” À propos de l’engagement de la France au sein de l’Union européenne en coordination avec les USA d’unir leurs actions pour combattre Al-Qaïda dans la région sahélo-sahélienne, il a rappelé “le danger que vit cette région par les rapts récurrents d’Occidentaux, danger qu’il faut combattre tous ensemble”.
À une question sur l’appartenance à la DGSE de l’otage français Calmatte libéré par le Mali, le diplomate a accusé “les journalistes d’avoir déformé les propos du conseiller à la sécurité à l’Élysée, l’ancien ambassadeur français à Alger”. Avant de se quitter, la conseillère de presse à l’ambassade de France à Alger, Mme Loan Forgeron, a convié les représentants de la presse nationale à une conférence de presse le 17 mars prochain à bord de la frégate “Germinal”, qui mouillera aux quais d’Alger. Après avoir rencontré la presse nationale, M. Xavier Driencourt a été reçu par le wali de Ghardaïa, M. Yahia Fehim, avec lequel il s’est longuement entretenu sur les potentialités de la région, notamment dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme.
Cette rencontre a permis aux deux parties de prendre connaissance des projets d’investissement susceptibles d’intéresser les entreprises françaises, permettant ainsi à celles-ci d’apporter leur savoir-faire pour réaliser ensemble l’ambitieux programme de développement local. Il a ensuite rencontré les industriels, les responsables de la Chambre de commerce et celle de l’agriculture, ainsi que les responsables de la Direction des mines et de l’industrie de Ghardaïa, avec lesquels il a exploré les possibilités de coopération dans les domaines industriel et agricole, particulièrement dans la filière lait. Des contacts seront ainsi établis avec la Chambre de commerce de Bretagne pour l’importation de vaches à lait.
Des inquiétudes sur la lenteur et le refus systématiques d’attribution de visas aux investisseurs et industriels, devant se déplacer en France dans le cadre de leurs activités, ont été soulevées. Le diplomate a promis de revoir le dispositif afin de l’assouplir pour cette tranche de la population, ouvrant ainsi une brèche unanimement appréciée par les intervenants.