Des mairies incendiées et des arrestations

Relizane, Aïn Defla, Batna

Des mairies incendiées et des arrestations

par B. D. B. / M. N. / N. M., Le Quotidien d’Oran, 1 décembre 2007

Les élections locales à Relizane ont été marquées par des évènements qui ont failli tourner à l’émeute si ce n’était le renforcement du dispositif sécuritaire notamment à Kalâa et Aïn Rahma. Une cinquantaine de véhicules de la gendarmerie ont été déployés pour contenir l’affrontement des listes concurrentes FLN et FNA, pourtant majoritaires respectivement à Kalâa et Aïn Rahma. En effet, les sièges des APC de ces communes de l’ouest de la wilaya ont été incendiés. Les urnes ayant fort heureusement échappé aux flammes ont fait l’objet d’un deuxième dépouillement, très tôt, hier matin. En définitive et malgré quelques arrestations signalées, ça et là, à Kalâa et Aïn Rahma, l’heure était déjà aux jeux des coulisses et des coalitions pour conquérir les présidences des 38 APC et l’APW de la wilaya de Relizane.

Dans la wilaya de Aïn Defla, le manque de quelque 1.284 bulletins de vote du FLN, constaté par le S/G de l’APC de Aïn Torki, commune relevant de la daïra de Hammam Righa, a déclenché un mouvement de contestation. 300 jeunes se sont rassemblés devant le siège de l’APC criant à la fraude. Des représentants de 4 partis contestataires: RND, HMS, FFS et RCD, ont immédiatement demandé à leurs contrôleurs de se retirer. Pour calmer la colère de la foule en effervescence à l’extérieur, une commission a été dépêchée par la wilaya et a tenu, une réunion avec les responsables des formations politiques contestataires. Ces derniers ont demandé l’annulation pure et simple du scrutin dans la commune. Les représentants de l’administration ont fait valoir que cette «irrégularité» relevait d’une «erreur de destination des paquets de bulletins entre les communes de Aïn Torki et Hammam Righa». Les représentants des 4 partis ont, par la suite, donné leur accord pour la poursuite du scrutin après que 600 bulletins FLN aient été déposés dans les bureaux où il n’y en avait pas. Toutefois, les mêmes formations ont décidé de ne pas reconnaître les résultats du scrutin quels qu’ils soient.

Par ailleurs, dans la nuit, cette fois à Bourached, l’APC a été saccagée par une foule composée de jeunes, dès l’annonce des résultats qui ont donné 7 sièges au FLN et 4 au RND. Au même moment, un autre mouvement de contestation a eu lieu à M’Khatria, une commune au nord-est de Aïn Defla. Contestation suivie d’actes de vandalisme. Un incendie s’est déclaré dans l’aile réservée à l’Etat civil. «Heureusement, les registres d’état civil, à l’abri, ont été épargnés», indique-t-on.

Dans les trois communes, les brigades de gendarmerie ont ouvert une enquête pour faire la lumière sur ces incidents.

Dans la wilaya de Batna, des citoyens de la daïra de Bouzina ont manifesté leur colère. Dénonçant des «cas de fraude dans les bureaux de vote du centre de Tagoust et Aourir», ils ont mis le feu aux sièges de la daïra et de l’APC. Un notable de Bouzina nous a expliqué qu’ «après que les représentants de partis politiques aient dénoncé des cas de fraude dans les bureaux de vote de Tagoust et Aourir, les citoyens ont alerté les responsables de la daïra». Mais, selon notre interlocuteur, aucune mesure n’a été prise. Alors, vers 20h30, juste après le dépouillement, des citoyens se sont dirigés directement vers le siège de la daïra où ils ont mis le feu pour passer ensuite à celui de l’APC qui a été également incendié. Par ailleurs, deux véhicules du parc de la commune ont été également incendiés. Les contestataires demandent l’ouverture d’une enquête et le départ du chef de daïra.

D’autres manifestations ont été déclenchées, également, dans la daïra de Menâa. Des dizaines de citoyens n’ont pas pu voter car leurs noms ne figuraient pas sur les registres des électeurs, malgré le fait qu’ils disposaient de cartes de vote, affirment des citoyens.