Nous exigeons des excuses du ministre de l’Intérieur !

La CNPSEL n’en démord pas

Nous exigeons des excuses du ministre de l’Intérieur !

par S.H, Le Jeune Indépendant, 20 mai 2007

Les membres de la Commission nationale politique de surveillance des élections législatives (CNPSEL) ne sont pas prêts à lâcher prise à propos des dépassements enregistrés jeudi dernier, particulièrement après la réaction du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, lors de la conférence de presse d’avant-hier.

Dans un point de presse animé hier, le rapporteur de cette commission, en compagnie d’autres membres de la commission, a clairement exigé que le ministre de l’Intérieur présente des excuses pour les propos «déplaisants tenus à l’encontre de la commission».

«M. Zerhouni a prétendu que le coordinateur de la commission, M. Saïd Bouchaïr, s’est rétracté après l’envoi d’une alerte au président de la République. C’est archifaux (…) d’ailleurs, c’est au ministre et à l’Administration de nous présenter des excuses et particulièrement à notre coordinateur, M. Bouchaïr.

Dans le cas contraire, la commission prendra les mesures adéquates dans les prochaines jours», ajouta le rapporteur, M. Kessal Abdessalem. Il n’en dira pas plus quant à la nature des «mesures». Il se contentera seulement de revenir sur le «comportement» de Zerhouni, qui a cherché à minimiser le travail de la commission en le réduisant à «faire la circulation à Aïn El-Beidha».

Pourtant, précise-t-il, «la lettre adressée au président de la République était accompagnée de documents et de preuves attestant de l’existence réelle de cas de fraude». Que cette lettre n’ait pas été envoyée au Conseil constitutionnel mais au président de la République, cela est dû au fait que «la commission est, par ses prérogatives, directement rattachée à la présidence de la République.

Elle n’a pas le droit d’entrer en contact durant l’exercice de sa mission avec d’autres institutions». Interrogé sur l’absence de M. Bouchaïr à cette conférence, M. Kessal déclara qu’«il nous a délégués pour parler en son nom et, de plus, je tiens encore une fois à insister que notre coordinateur ne s’est à aucun moment rétracté [quant à] ses déclarations».

La CNPSEL avait, rappelons-le, saisi le président de la République le jour des élections à travers une lettre où étaient dénoncés différents cas de fraude à travers le territoire national. De son côté, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, profitant du monopole de la télévision et des autres médias lourds, a, à plusieurs reprises, remis en cause l’alerte de la commission.

Signalons que le rapport de cette dernière sera remis avant la fin de la semaine au président de la République. S. H.