Importations: Les Algériens préfèrent l’UE

Importations: Les Algériens préfèrent l’UE

par Amine L., Le Quotidien d’Oran, 4 janvier 2010

Sur les neuf premiers mois de 2009, les importations de marchandises ont subi une nette hausse de 24,2%, en valeur courante, par rapport à la même période 2008, atteignant ainsi 2.352,6 milliards de dinars, selon les données publiées, dimanche, par l’Office national des statistiques (ONS).

Ce bond est le signe d’une consommation soutenue malgré la batterie de mesures prises par le gouvernement pour contrer les importations. La hausse la plus élevée en valeur a été enregistrée par les équipements agricoles (65,6%), talonnés par les équipements industriels (42,6%) et les biens de consommation (31,5%).

Des baisses en valeurs courantes sont enregistrées pour les produits bruts (23,3%), l’alimentation, les boissons et tabacs (9,7%), et les matières premières, l’énergie et les lubrifiants (2,9%).

L’Union européenne continue de tirer son épingle du jeu en se taillant la part du lion en réalisant 53,3% de la valeur globale des importations pour une valeur de 1.255 milliards de dinars, en hausse de 26,5% au cours des neuf premiers mois de l’année dernière. L’UE supplante ainsi l’Asie, son premier concurrent. Les importations provenant des pays asiatiques ont subi un net bond de 30,9% durant les 9 premiers mois de 2009 par rapport à la même période de 2008 et représentent 22% du total des importations de l’Algérie. Les autres pays d’Europe représentent 8% des importations totales, l’Amérique du Nord 6%, l’Amérique latine 5%, les pays arabes 3%, les pays d’Afrique et du Maghreb avec 1% pour chaque région. Les importations en provenance des pays arabes ont grimpé de 109,7% pour les neuf premiers mois de l’année dernière par rapport à la précédente, une progression favorisée par l’adhésion de l’Algérie à la Zone arabe de libre échange (ZALE) depuis le 1er janvier 2009.

Par ailleurs, l’indice des prix à l’importation de marchandises en Algérie a enregistré un léger repli de 5,3% au cours des neuf premiers mois 2009 par rapport à la même période de 2008, selon l’ONS.

Ce recul des valeurs unitaires à l’importation n’a toutefois pas concerné tous les produits. Des chutes plus importantes ont été relevées pour les groupes matières premières, énergie et lubrifiants (-29,1%), l’alimentation, les boissons et tabacs (-21,5 %) et enfin les demi-produits (-1,4%).

En glissement annuel, les indices de valeur unitaire (prix à l’importation) sont en hausse pour les équipements industriels (41,5%), produits bruts (26,7%), biens de consommation (11,4%) et équipements agricoles avec une hausse de 2,2%. En glissement mensuel, les plus fortes baisses des prix ont été relevées durant les mois de juin (-20%), août (-15,4%) et février (-12,5%). Les hausses ont été enregistrées durant les mois de mai (24,2%), janvier (11,8 %) et juillet (3,5%).

Les mesures prises par le gouvernement visant à réguler le commerce extérieur et agir sur le niveau des importations qui, ces dernières années, ont pris l’ascenseur, ne semblent pas pour le moment porter leurs fruits. En plus des dispositions interdisant l’entrée sur le territoire d’équipements usagés, grâce aux dispositions de la loi de finances complémentaire 2009. Elles sont destinées, selon le gouvernement, à contenir la croissance des importations, maîtriser l’équilibre de la balance des paiements, renforcer la protection de notre économie et lutter d’une manière efficace contre les fraudes douanières (déclarations et domiciliations bancaires) et les fraudes fiscales. Il faut dire que plusieurs articles inclus dans la LFC 2009, relatifs aux opérations d’importation, sont les sources de la discorde. Essentiellement, il s’agit de la décision d’instaurer le crédit documentaire et celle relative à la suppression de la procuration.

Pour rappel, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait affirmé que pour 2009, le gouvernement cible un objectif de réduction de 5% des importations, qui peut se constater sur le premier semestre 2009 : nos importations de biens alimentaires ont chuté grâce à la baisse des prix et l’augmentation de production sur le marché national, alors que les importations de véhicules aussi ont connu une baisse en quantité et en prix.