L’Agence japonaise de coopération internationale « relance » la coopération technique

Algérie-japon

La JICA « relance » la coopération technique

El Watan, 15 février 2005

L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), à travers son bureau à Alger, a organisé, hier à l’hôtel El Djazaïr, un séminaire à l’intention des organismes algériens désireux de coopérer avec elle.

Un exposé détaillé sur l’historique, le rôle et les missions de la JICA a été présenté à l’assistance par Abdelmadjid Belhaj, du bureau de la Jica en Tunisie. Fondée en 1974, la JICA est devenue, depuis octobre 2003, une institution administrative indépendante. L’agence se fixe comme objectif de « contribuer au progrès économique et social des pays en voie de développement et de soutenir la coopération japonaise à l’échelle internationale ». L’assistance et l’aide de la JICA touchent toutes les régions du monde. Elle consacre 14% de ses aides aux pays africains. Parmi les activités exercées par l’agence nipponne, il y a la formation technique, l’envoi d’experts japonais, la fourniture d’équipements, les projets de coopération technique et les secours d’urgence en cas de catastrophe. En Algérie, c’est dans le domaine maritime que l’apport de la JICA a été le plus important et le plus bénéfique. La coopération entre l’Institut maritime de Bou Ismaïl (ISM) et la JICA est considérée comme un modèle de succès de la coopération entre l’Algérie et le Japon. La JICA et l’ISM avaient, depuis 1988, entretenu une coopération « fructueuse » jusqu’à son interruption en 1993 avec le départ des experts japonais suite à la détérioration de la situation sécuritaire. Cette coopération comprenait, notamment, l’envoi d’experts japonais en Algérie, la formation au Japon de stagiaires de l’ISM ainsi que le don des équipements nécessaires à la formation dans cet institut. La coopération entre la JICA et l’ISM reprend de plus belle selon un responsable de l’institut algérien, notamment dans le domaine de la formation pour le secteur maritime et celui de la pêche. Toutefois, avec la signature officielle de l’accord-cadre de coopération technique durant la visite du président Bouteflika au pays du Soleil Levant, la coopération algéro-japonaise se matérialise notamment à travers le projet de microzonage sismique de la wilaya d’Alger signé récemment entre la JICA et le ministère de l’Habitat. Ce retour significatif de l’agence japonaise, sachant que la JICA intervient dans des domaines socioéconomiques bien spécifiques – le budget de la JICA est supporté par la taxe du contribuable japonais -, privilégie dans le cas de l’Algérie trois axes, à savoir le transfert technologique dans le domaine du génie parasismique, l’environnement (l’eau, la pollution industrielle…) et le développement des ressources humaines. Présents en masse au séminaire, les responsables de la coopération des secteurs industriel, de l’énergie, de l’environnement… ont eu à débattre de opportunités de partenariat qu’offre la JICA. Depuis 1988, ils auront été près de trois cent experts japonais à avoir séjourné en Algérie en vue du développement d’une relation de partenariat basée sur une coopération à prédominance technique. « Même si les années de latence inhérente à la situation sécuritaire peuvent sembler avoir défavorisé, dans le domaine de la coopération, l’Algérie, sachez que la Tunisie, qui a pris de l’avance dans certains secteurs, notamment industriel, n’a toujours pas signé d’accord-cadre avec les Japonais ! », souligne Abdelmadjid Belhaj Yahia, adjoint du représentant résident du bureau de la JICA en Tunisie. Si la coopération maghrébo-japonaise est loin d’être à ses balbutiements, les experts japonais à l’instar de Ireï Eizen (bureau JICA Tunisie) n’ont pas manqué d’évoquer la lenteur des procédures administratives propres aux pays du Maghreb qui se répercutent sur les échéanciers préétablis, voire sur l’aboutissement et la concrétisation des projets autrement importants.

Salah Slimani

Nahla Rif