Libération de l’ex-numéro 2 du FIS en Algérie

Libération de l’ex-numéro 2 du FIS en Algérie

Ali Belhadj doit sa libération à la mise en oeuvre de la loi d’amnistie, adoptée en 2005.

Par José Garçon, Libération, 07 mars 2006

Ali Belhadj, l’ancien numéro 2 du FIS (Front islamique du salut, dissous), a été libéré hier de la prison d’El-Harrach, à Alger, où il était incarcéré depuis juillet dernier. Selon son frère, il est allé «prier à la mosquée et se recueillir sur la tombe de sa mère décédée pendant qu’il était en prison».

Arrêté en 1991, avant le début des violences qui ont plongé l’Algérie dans la sale guerre, il avait purgé une première peine de douze ans de prison. L’ex-leader du FIS a été incarcéré à nouveau en 2005 pour «apologie de crimes terroristes et incitation au meurtre». Peu avant l’annonce de l’exécution de deux diplomates algériens à Bagdad, il avait déclaré à la chaîne Al-Jezira «qu’en accréditant des ambassadeurs et des diplomates dans un pays sous occupation, l’Etat [algérien] ne faisait que légitimer cette occupation […]». Comme par hasard, ses propos avaient été coupés alors qu’il s’apprêtait à demander leur libération.

Belhadj doit aujourd’hui sa propre libération à la mise en oeuvre de l’amnistie prévue par la Charte pour la paix et la réconciliation, adoptée par référendum en 2005. Au total, 2 629 détenus islamistes devraient être libérés prochainement.

Cent cinquante d’entre eux l’ont été dès samedi, premier jour de l’élargissement des personnes bénéficiant des mesures d’amnistie décidées le 21 février dans le cadre de cette charte.

Ces mesures ont un autre objectif : amnistier les généraux accusés d’exactions lors de la guerre civile qui a fait 200 000 morts et de 10 000 à 15 000 disparus.