Des aides pour les victimes de la tragédie nationale

UN APPEL LANCE HIER

Des aides pour les victimes de la tragédie nationale

Le Quotidien d’Oran, 30 mars 2006

La démarche de réconciliation nationale doit impérativement être accompagnée par des mesures d’aide en faveur des victimes de la tragédie nationale, pour leur permettre de créer leurs propres petites entreprises. Cet appel a été lancé hier par l’association nationale pour la promotion de la formation professionnelle et de l’emploi, lors d’une rencontre organisée à Alger.

Au lieu d’attendre la pension mensuelle qui ne suffit pas à subvenir à leurs besoins, la présidente de l’association s’est dite disposée à oeuvrer en collaboration avec les centres de formation professionnelle à orienter les jeunes victimes de la tragédie nationale en leur permettant d’apprendre des métiers qui puissent leur assurer une autonomie.

Pour la présidente de l’association, il s’agit surtout d’une vision projetée vers l’avenir, notamment pour les jeunes dont la majorité se trouve dans des régions isolées et qui ont besoin d’espoir car cette pension ne peut à elle seule leur assurer la stabilité.

L’association compte accompagner ces jeunes par les orientations qu’elle leur donne à travers l’ensemble des wilayas du pays ainsi qu’en les aidant à commercialiser leurs produits. Elle propose dans ce cadre «la création de marchés spéciaux pour les jeunes chômeurs».

L’ordonnance relative à la paix et la réconciliation nationale ouvre droit à des indemnités, des compensations et des mensualités au profit des victimes de la tragédie nationale.

Outre la réintégration dans l’emploi ou l’indemnisation des personnes ayant fait l’objet de mesures administratives de licenciement pour des faits liés à la tragédie nationale, d’autres mesures énoncées dans les décrets présidentiels adoptés par le Conseil des ministres concernent l’indemnisation des victimes de la tragédie nationale et l’aide des familles démunies éprouvées par l’implication d’un de leurs proches dans le terrorisme. Néanmoins et pour les jeunes victimes, il n’est pas défini si des aides seront octroyées pour la création de petites entreprises.

Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité nationale M. Djamel Ould Abbès qui s’exprimait devant la presse, la semaine dernier en marge de l’adoption par le Conseil de la nation de trois ordonnances présidentielles, a souligné la nécessité de prendre toutes les précautions nécessaires dans le traitement des dossiers des victimes de la tragédie nationale, pour éviter l’apparition de fausses victimes. Le ministre a souligné qu’il est impératif de prendre toutes les précautions et tout le temps qu’il faut pour l’établissement de listing des catégories concernées par ces indemnisations.

Le listing des personnes concernées par les mesures, préconisées par l’ordonnance souligne le ministre, sera prêt d’ici à la fin du mois de mars, mais l’opération de vérification s’étalera sur les six mois à venir.

La tragédie nationale est «un dossier sensible» et «nous ne pouvons pas nous permettre de faire des erreurs», a-t-il soutenu, ajoutant qu’il faut donc cibler et identifier exactement les bénéficiaires de ces indemnités. D’autre part, une cellule permanente a été créée, au niveau du ministère de la Justice, chargée de recevoir les citoyens et de répondre à leurs préoccupations et interrogations en ce qui concerne l’application des dits textes.

Le ministère a également créé, dans le cadre de la mise en place d’une stratégie nationale pour l’application des textes en question, un service au niveau de l’ensemble des tribunaux chargé de l’accueil des héritiers et ayants droit des personnes disparues afin de les orienter et les éclairer en ce qui concerne l’introduction des actions relatives au décès du disparu, et ce dans le but de leur permettre de demander l’indemnisation prévue par la loi.

Sur un autre plan, une cellule d’écoute reçoit désormais «les interrogations et préoccupations écrites des citoyens» grâce à la mise en place de trois lignes de fax au profit de cette cellule installée au niveau du ministère.

Djamel B.