Une réunion des coordinateurs de l’antiterrorisme souhaitée

Experts africains du renseignement

Une réunion des coordinateurs de l’antiterrorisme souhaitée

El Watan, 16 décembre 2013

Renforcer la coopération en matière de renseignement, de protection des frontières, de lutte contre le terrorisme, de formation, ainsi que la tenue d’une rencontre annuelle entre les coordinateurs antiterroristes des cinq régions d’Afrique sont les principales recommandations retenues, vendredi à Alger, à l’issue de la 7e réunion annuelle des points focaux du Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (Caert).

Ouverts mercredi dernier à Alger, en présence d’un parterre de diplomates africains et occidentaux, les travaux (à huis clos) de la 7e réunion annuelle des points focaux, c’est-à-dire les «Monsieur renseignement» du Caert, se sont achevés vendredi en fin de journée, avec l’adoption d’une série de recommandations.

Contacté, le directeur général du Caert, le Mozambicain Francisco Caetano José Madeira, affirme que les experts «se sont mis d’accord» sur plusieurs points. «D’abord la nécessité de mettre en application rapidement l’accord de Ouagadougou, signé entre le gouvernement malien et la rébellion. Les experts ont plaidé pour une stratégie de lutte contre le terrorisme propre à chacune des cinq régions de l’Afrique : l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique du Nord, l’Afrique australe et l’Afrique centrale, mais également l’adaptation des conventions de lutte contre le terrorisme de l’UA de 1999 et des Nations unies aux réalités spécifiques au continent», explique M. Madeira. Selon lui, les experts se sont entendus aussi sur la nécessité de renforcer les échanges de renseignements en matière de lutte contre le terrorisme et de criminalité organisée.

Protection des frontières

Parmi les autres recommandations, le directeur général du Caert cite la coopération en matière de protection des frontières, de criminalité organisée, mais aussi le renforcement de la formation. «Il a été question aussi de faire en sorte que les organes de coordination existant au niveau africain, comme l’Unité de fusion et de liaison (UFL), soient plus dynamiques dans le domaine des échanges de renseignements et d’informations», note M. Madeira, en précisant que les experts ont mis l’accent sur la nécessité de tenir des réunions plus régulières. A ce titre, le responsable annonce qu’en plus de la réunion annuelle des points focaux du renseignement, «des instructions ont été données dans le but de regrouper, chaque année, les coordinateurs de l’antiterrorisme au niveau africain».

Contrer la menace terroriste

Pour ce qui est des difficultés probables qui pourraient influer négativement sur la mise en application de ces revendications, M. Madeira s’est montré très optimiste : «Il est vrai que beaucoup de pays africains souffrent du manque de moyens matériels et humains. Cependant, nous estimons que la lutte antiterroriste commence d’abord par la coopération, les échanges d’informations, l’entraide judiciaire et la formation. Ces volets peuvent être facilement concrétisés pour peu qu’il y ait de la volonté. Il ne suffit pas d’être riche pour lutter contre le terrorisme. Ce combat se mène d’abord sur le terrain de la coopération et de l’entraide.» Et de mettre l’accent sur les recommandations retenues à l’issue de cette 7e réunion des points focaux du Caert, dont les travaux se sont ouverts en présence de Smaïl Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Isaac Mayo, secrétaire exécutif du Comité des intelligences, des services des renseignements et des sécurités africains (Cissa) et de Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République chargé de la coopération judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme.

Au programme de ces trois journées, de nombreuses communications sur «L’état de la menace terroriste et des vulnérabilités du continent», «Les groupes armés en Afrique et leurs liens avec le terrorisme et le crime organisé», mais aussi la présentation de la situation dans plusieurs pays dont l’Algérie, le Mali, la Somalie, le Tchad, le Kenya, la Libye, le Niger ou le Nigeria, en évoquant des exemples d’attaques terroristes comme celles menées contre le site gazier d’In Amenas, au sud du pays, il y a une année, celle contre le centre Westgate à Nairobi ainsi que celles menées à Arlit et à Agadez au Niger.

Salima Tlemçani