Le GSPC cible des employés américains de BRC

Un mort et neuf blessés dans un attentat à bouchaoui

Le GSPC cible des employés américains de BRC

Par : Y. S./Nissa. Hammadi; Liberté, 11 décembre 2006

Deux bus transportant des employés de la société américaine BRC (Brown Root and Condor) ont été la cible d’un attentat terroriste perpétré très probablement par le GSPC. Cet attentat a eu lieu aux environs de 18h, à Bouchaoui, près du Club-des-Pins. Bilan provisoire : 1 mort et plusieurs blessés. Selon des sources dignes de foi, les terroristes ont tiré sur un bus de ressortissants étrangers qui étaient escortés par la gendarmerie. Selon les mêmes sources, le groupe armé aurait minutieusement préparé cet attentat depuis longtemps. En effet, un mouvement suspect de personnes étrangères à la région a été remarqué, ces derniers temps, par les usagers de la route menant vers le Club-des-Pins et, notamment, les habitants de cette résidence d’État. Mais, ils les ont pris pour des voleurs. Selon une version des faits, les terroristes ont pris pour cible les employés de la compagnie américaine, spécialisée dans la construction, au moment où ils quittaient le nouveau siège de la société BRC se trouvant à l’intérieur de Bouchaoui, pour les conduire vers l’hôtel Sheraton, leur lieu de résidence. C’est ainsi que le groupe armé, dont le nombre d’éléments n’a pu être identifié, a posé une ou plusieurs bombes sur le passage des autocars. Après l’explosion qui a sérieusement touché le premier bus, les terroristes se sont mis à mitrailler dans la direction du deuxième bus. L’intervention des éléments de la gendarmerie a permis de réduire l’ampleur des dégâts. Selon les mêmes sources, le chauffeur, Algérien, du premier bus a été mortellement touché. Par ailleurs, des informations faisaient état, hier, en fin de soirée, d’un Américain, d’un Canadien, de plusieurs Britanniques et d’un Ivoirien qui ont été blessés. Une autre version des faits indique, cependant, que le bilan aurait pu être plus lourd si le premier bus était plein. En effet, comme mesure de sécurité, les Américains ont adopté une stratégie qui consiste à ce que le transport se fasse à l’aide de deux bus, le premier servant “d’éclaireur”. Et c’est dans le second bus que les employés sont transportés. Ainsi, selon d’autres informations, 9 employés de BRC, étaient dans le second bus au moment de l’attentat. Et comme les terroristes se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas atteint leur objectif, puisque le premier bus était vide, ils se sont mis alors à tirer sur le second véhicule dans le but évident de faire des victimes. Outre la victime de nationalité algérienne, l’attentat a fait au moins quatre blessés, un Algérien, un Américain, un Canadien et un Libanais. Ils se seraient blessés en tentant d’échapper d’un des bus. L’un d’eux se serait violemment heurté à un arbre en se jetant par la fenêtre du véhicule, selon des sources concordantes. Le bus a fait demi-tour et les gendarmes ont commencé à riposter en tirant dans la direction du groupe terroriste. Un échange de tirs s’en est suivi et l’arrivée rapide des renforts des services de sécurité a permis de lancer une importante opération de ratissage dans la forêt de Bouchaoui. Des véhicules de la Protection civile et des ambulances faisaient le va-et-vient. En tout cas, l’information faisant état de cet attentat terroriste, le premier du genre dans cette localité de la capitale, s’est répandue telle une traînée de poudre. La circulation était quasiment bloquée sur toutes les routes menant vers Bouchaoui ou le Club-des-Pins jusqu’à une heure tardive de la nuit. Les éléments de la gendarmerie ont bouclé la région. Même les habitants de la cité Bouchaoui ont eu d’énormes difficultés à rentrer chez eux. “Nous avons entendu plusieurs déflagrations, probablement des grenades”, nous a déclaré un habitant de la cité Bouchaoui, joint par téléphone. L’opération de ratissage s’est poursuivie tard dans la nuit où un important dispositif de sécurité a été immédiatement mis en place.
Si c’est le premier attentat depuis l’explosion du 29 octobre de deux voitures piégées devant les deux commissariats de police de Dergana et de Réghaïa, l’opération terroriste d’hier, qui n’a pas encore été revendiquée, porte la signature du GSPC qui, depuis son allégeance à Al-Qaïda de Ben Laden, multiplie les actions spectaculaires pour faire croire encore à l’importance de ses capacités de nuisance qu’il a pourtant perdues.

Y. S./N. H.