Algérie-Otan: Exercices militaires en haute mer

Algérie-Otan

Exercices militaires en haute mer

Par Karim Kebir Liberté, 21 mars 2005

Une première pour les forces algériennes, le mode d’emploi de l’interdiction maritime a été au centre de la conférence donnée, hier, en présence de nombreux officiers de la marine nationale, par l’officier de l’Otan au siège de l’Amirauté à Alger.

Des manœuvres tactiques dans le cadre de l’opération d’interdiction maritime auront lieu, aujourd’hui, en haute mer conjointement entre l’Algérie et une unité de l’Otan arrivée vendredi à Alger. Conduite par le commandant Rick Ridjino de la marine royale des Pays-Bas, chargé des opérations de surface et aériennes et membre du staff de l’état-major de la force permanente de réaction rapide de l’Otan (SNMG2), cette unité composée de sept frégates et d’un bâtiment de soutien logistique représentant sept pays se verra associer, dans les exercices d’aujourd’hui, trois unités de la marine nationale (ANP) dont l’escorteur et de lutte sous-marine Raïs Corso, la corvette lance-missiles Al-Quirch et le bâtiment lance-missiles Salah Raïs.
Inscrits dans le cadre du dialogue méditerranéen de l’Otan et du programme des activités arrêté entre l’ANP et l’Otan, ces exercices seront suivis par d’autres au cours de cette année puisque, à se fier à un officier de la marine nationale, l’Algérie va participer prochainement à des opérations à l’extérieur du pays. Par ailleurs, et dans le même contexte, une escale de la marine turque est prévue dans une quinzaine de jours. Premier du genre pour les forces algériennes, le mode d’emploi de l’interdiction maritime a été au centre de la conférence donnée, en présence de nombreux officiers de la marine nationale, hier par l’officier de l’Otan au siège de l’Amirauté à Alger. Constituée principalement de deux phases (planification et exécution), l’opération d’interdiction maritime va de l’identification du navire “suspect” à son arraisonnement, en passant par l’intervention de la force de contrôle dont les équipements et la formation dépendent de chacun des 26 pays desquels sont issus ses membres.
L’usage de téléphones sécurisés, le renseignement grâce aux pays membres de l’Otan, le ciblage de la zone, l’identification de la cible (la provenance, la destination…), la nature des moyens (avions, sous-marins…) qu’il convient d’utiliser en cas de nécessité d’intervention, et la coordination avec le commandement qui, lui, est terrestre (à Naples, ndlr), entre autres, sont autant d’éléments de la méthode des opérations d’interdiction. L’interdiction maritime cible essentiellement le trafic d’armes, les terroristes, les émigrés clandestins, selon l’officier.
Il reste que parfois des divergences apparaissent entre les membres de l’Otan lorsque le navire suspect se révèle appartenant à un pays ami d’un des membres. “Dans ce cas, on transmet les informations au commandant local qui, lui, est responsable de l’unité en mer et lequel va définir la manière dont l’opération doit être menée”, a expliqué l’officier. Interrogé si les opérations menées dans les eaux internationales ne participent pas d’un abus de puissance de l’organisation, Rick Ridjino a eu cette réponse propre aux militaires : “on agit, on exécute les ordres des politiques.”